Le tourisme, à la traine dans son virage numérique... par Frédéric Gonzalo
On dit qu’au cours des deux dernières années, en raison de la récente pandémie, le milieu touristique – et plus particulièrement le secteur hôtelier – aurait rattrapé l’équivalent de 10 années de retard dans son intégration des technologies. Une chose est sûre, ce retard était bien réel… et le demeure encore!
La plus récente étude McKinsey Global Institute Industry Digitization Index classe ainsi le secteur de l’hospitalité (hôtellerie et restauration) en pied de classement quand on le compare aux autres secteurs économiques. L’hospitalité performe ainsi mieux que seulement deux secteurs – la construction et le domaine de l’agriculture et de la chasse! Bref, pas de quoi pavoiser!
Degré de numérisation par industrie. Source: McKinsey, 2022
LES RAISONS INHÉRENTES À CE RETARD
Le milieu hôtelier est assez conservateur et ancré dans des opérations liées à une gestion immobilière qui peut parfois s’avérer lourde. Dans ce contexte, on remarque depuis des années un sous-investissement chronique dans les nouvelles technologies et le marketing numérique. De plus, il semble y avoir un manque de sensibilisation sur les possibilités et avantages de prendre le virage numérique, souvent considérée comme une dépense sans valeur ajoutée, ou pas forcément liée aux opérations de l’entreprise.
Manque d’investissement dans les nouvelles technologies
Selon différentes études, les hôteliers dépensent habituellement en moyenne 2,5% de leur revenu net provenant des chambres sur des investissements technologiques. Or, des données récemment publiées par la firme américaine STR montrent que ces investissements ont été à la baisse aux États-Unis durant les deux années de pandémie quand on les compare à 2019, une baisse de 50% en 2020 puis un retour à 70% du niveau pré-pandémie en 2021.
Cette même étude illustre également une baisse drastique dans les salaires et bénéfices envers le personnel qui s’occupe des TI (technologie et informatique) en hôtellerie, terminant l’année 2021 à 46% du niveau d’investissement qu’on retrouvait en 2019. On remarque d’ailleurs des tendances similaires du côté de l’Europe et de l’Asie, il s’agit ainsi d’une tendance globale.
Source: Frédéric Gonzalo
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