Le métavers, l’ambition européenne des 10 prochaines années?

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L’information, c’est le pouvoir, et la partager, c’est toujours s’en départir un peu. Or dans un monde virtuel, tout est information. D’un point de vue à la fois économique mais aussi politique et culturel, c’est donc un enjeu de taille pour l’Europe que de bâtir le métavers le plus attirant et le plus fonctionnel possible.

D’abord en termes de soft-power : celui qui attirera les joueurs de demain bénéficiera d’une aura de puissance incontestable. D’un point de vue politique, ce sera l’occasion unique de promouvoir ses valeurs auprès des millions de joueurs qui afflueront du monde entier. D’un point de vue économique, les entreprises qui pourront profiter de ce nouvel écosystème auront à leur disposition un formidable outil pour leur permettre de mieux se développer. Les technologies mises à disposition dans un métavers feront, entre autres, partie des facteurs qui dicteront son adoption à grande échelle. 

Prenons l’exemple concret d’un métavers aux graphismes ultra réalistes. Celui-ci sera susceptible d’attirer des secteurs pour lesquels le design compte beaucoup, comme l’architecture, l’industrie, l’ingénierie, ou encore des entreprises de recherche médicale qui modélisent des organes par exemple. Un tel métavers, plus qu’un simple service d’agora virtuelle, deviendrait un réel fournisseur d’outils compétitifs, performants et simples d’accès, facilitant la démarche des entreprises. Pourrait alors émerger en son sein une véritable économie voyant fleurir des services variés, d’aides à la création de jumeaux virtuels à des services d’IA graphiques dernier cri. Les possibilités sont vastes.

Récemment, le président Macron a déclaré vouloir armer la France en moteurs graphiques de renom pour concurrencer les leaders mondiaux américains que sont Unreal Engine et Unity. C’est une stratégie qui semble pertinente : concentrer ses efforts vers un domaine en particulier plutôt que de s’éparpiller un peu partout pour n’être vraiment bon nul part. D’autant qu’en France, nous ne partirons pas de zéro, car Dassault Systèmes maîtrise la technologie des jumeaux virtuels depuis une dizaine d’années et ne cesse d’élargir ses partenariats en la matière. 

Une initiative qui colle bien à l’esprit du métavers. D’autant que l’homme d’affaires Vincent Bolloré s’était récemment rapproché du président fraîchement réélu après avoir manifesté un intérêt dans le rachat du groupe français. Affaire à suivre…

Les enjeux sont donc énormes et la compétition est déjà lancée, avec pour leaders actuels la très bruyante GAFAM américaine Meta, et la plus discrète mais peut-être plus coriace Microsoft. Les chevaux sont lâchés et les plans de financement sont colossaux, entre le récent rachat à 70Mds$ d’Activision Blizzard par Microsoft ou les 10Mds$ investis dans le metaverse en 2021 côté Méta. D’ailleurs, cette dernière a récemment annoncé vouloir embaucher plus de 10 000 développeurs en Europe dans les années à venir.

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Source: Forbes