La SÉPAQ: 40 années à contribuer au tourisme durable, citoyen… et économique, par Claudine Hébert
Il y a un mois, la SÉPAQ a soufflé sur ses 40 bougies. Quatre décennies plus tard, le réseau totalise plus de 53 000 km2 de territoires répartis dans 16 régions touristiques, soit 23 parcs nationaux, 13 réserves fauniques, Sépaq Anticosti, un parc marin en co-gestion et 8 établissements touristiques.
À la tête de cette société vouée à la préservation, découverte des milieux naturels et au plein air, on retrouve, depuis plus d’un an, Martin Soucy. Après avoir passé sept années à la présidence et direction générale de l’Alliance de l’industrie touristique du Québec, le gestionnaire a effectué un retour au sein de l’entreprise qui l’a vu grandir.
Pour l’anecdote, déjà à l’âge de 16 ans, alors qu’il occupait son tout premier emploi d’été au Parc national d’Oka à nettoyer les blocs sanitaires et faire de l’accueil, Martin Soucy rêvait d’être un jour le chef d’orchestre d’une grande organisation dédiée à la conservation et la préservation des territoires naturels.
Maintenant qu’on en est là, comment le dirigeant, qui navigue dans le tourisme depuis plus de 35 ans, voit-il le rôle de la SÉPAQ sur l’ensemble de l’industrie touristique du Québec ? « Nous sommes une toute petite goutte d’eau », répond d’emblée humblement son PDG, en entrevue avec TourismExpress. « Pourtant, nous sommes pleinement conscients que nos différents produits et nos actions ont un impact, tel un immense lac qui approvisionne plusieurs communautés », ajoute-t-il.
Des retombées citoyennes…et économiques
Données récentes en mains, le dirigeant est fier de souligner que l’ensemble des activités de la SÉPAQ touche, aujourd’hui, directement 3,1 millions de personnes au Québec, soit plus de 55 % de la population adulte. « Au-delà de l’empreinte environnementale positive, notre réseau joue un rôle social et économique majeur au sein de la population », dit-il.
Lors de la saison 2023-2024, l’achalandage de la SÉPAQ a grimpé jusqu’à 9,4 millions jours-visites. C’est cinq fois plus de jours-visites qu’il y a 40 ans, dit-il.
« Et en plus des dollars investis au sein de nos établissements, chaque jour-visite se solde en moyenne par des dépenses de 62 $ à l’extérieur de ces derniers. En somme, nous contribuons à plus de 885 millions de dollars au PIB du Québec », soulève fièrement le PDG.
Et foi du gestionnaire, il espère que cette contribution au PIB puisse atteindre le milliard de dollars d’ici cinq ans.
Leader du tourisme en nature
« Notre objectif est de poursuivre notre rôle de leader du tourisme en nature. En plus de veiller à la protection et à la conservation des territoires, nous voulons accentuer nos partenariats au sein des communautés, des Premières Nations et des fédérations sportives et de loisirs afin de générer davantage de nuitées dans les milieux où se trouvent nos établissements », partage Martin Soucy.
Des partenariats pour augmenter le rayonnement
Parmi ces projets de partenariats, le dirigeant ne cache pas son souhait de voir naître un jour un service de navette reliant le Vieux-Port de Montréal et le Parc national des iles de Boucherville. « Combien de métropoles sur la planète ont le privilège de bénéficier d’un parc national au beau milieu d’un fleuve ? C’est un produit unique qui gagne à rayonner davantage », insiste-t-il.
D’ailleurs, plus de la moitié des destinations de la SÉPAQ présentent un fort calibre international, renchérit son PDG. Bien que la clientèle hors Québec représente un peu plus de 10 % au sein du réseau, Martin Soucy avise qu’il y a des exceptions. Notamment le parc de la Chute-Montmorency qui revendique l’un des plus hauts taux de visiteurs hors Québec du réseau avec plus de 60 %.
Rien à envier aux plus grands
Dire qu’il y a 30 ans, les membres de l’équipe de direction de la SEPAQ siégeaient à des tables de discussions avec Parcs Canada et les parcs nationaux américains, ils écoutaient et s’inspiraient des pratiques des deux grandes organisations nord-américaines de protection et préservation de territoires.
« Aujourd’hui, on a fait pas mal de chemin. On n'a plus rien à envier aux autres réseaux dans le monde. D’ailleurs, certaines de nos initiatives, tel que le prêt-à-camper, s’invite désormais au sein des offres de Parcs Canada » partage fièrement le PDG de la SEPAQ.
Des délégations internationales (italiennes, françaises et marocaines pour ne nommer que celles-ci) frappent régulièrement à la porte de la SÉPAQ afin d’obtenir des idées et des conseils pour leur propre réseau de parcs et aires naturelles.
Un financement presque qu’autonome…
Il y a aussi le financement du réseau, reposant majoritairement sur un modèle utilisateur payeur, qui attire, lui aussi, bien des regards, constate Martin Soucy. « L’entreprise qui génère un chiffre d’affaires annuel de 200 M$ réinvestit chacun des dollars gagnés au sein de l’entreprise au bénéfice de la mission du réseau. »
…et 3400 paires d’épaules
Enfin, la plus grande force de la SEPAQ après 40 ans d’existence relève, certes, de ses installations dont la qualité et l’efficacité ont été standardisées, « mais surtout, nous pouvons compter sur la collaboration de 3400 paires d’épaules qui jouent un rôle de précieux ambassadeurs au sein de la population », insiste Martin Soucy.
À ce propos, le dirigeant tient à souligner que les négociations entre la direction et la partie syndicale vont bon train. Le PDG a bon espoir que les deux parties vont trouver un terrain d’entente gagnant-gagnant sous peu.
Claudine Hébert
Journaliste et collaboratrice
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