L’innovation en développement durable : des solutions concrètes
En novembre dernier se tenait dans les locaux du MT Lab, un nouveau DémoDay en présence de ses grands partenaires – des acteurs clé du tourisme, de la culture et du divertissement au Québec.
Le principe : à travers 5 stations de démonstrations, une centaine de participants ont écouté et échangé avec deux conférenciers ainsi que 5 entreprises spécialisées en développement durable qui ont apporté leurs visions et des solutions concrètes. Les projets représentés offraient de vraies sources d'inspiration vers une transition durable des activités et l’adaptation des plans stratégiques pour les années à venir du secteur touristique. En deuxième partie de journée, les participants étaient invités à souligner le 5e anniversaire du MT Lab.
Crédit photos : Bodoum Photographie
Tourisme durable : entre risques et impacts
Le premier conférencier, Nicola Potvin de COOP Carbone, de retour de la COP27 en Égypte, a partagé ses impressions aux participants du DémoDay. Celui-ci y a senti un vent positif de changement : « Lors des COP, un très grand nombre d’événements parallèles se déroulent et sont autant d’occasions de partager des idées, des connaissances, de se mettre à jour et de se motiver à aller plus loin ».
Puis, Geneviève Leclerc, cofondatrice et CEO de Meet4Impact, a partagé sa vision de la gestion de l’empreinte climatique. Si la pandémie a été un point de bascule nécessaire pour repenser le tourisme comme créateur de valeur, elle a insisté pour dire qu’il est maintenant temps de transformer en profondeur l’industrie des événements: « Il n’est plus seulement question de nettoyer les dommages, de gérer les déchets ou de recycler, affirme-t-elle. Il est temps de créer un impact positif sur l’économie, sur la société et sur la planète. »
Geneviève Leclerc de la startup Meet4impact en conférence/Crédit photo: Bodoum Photographie
Ce que Meet4Impact propose est un accompagnement responsable, social et durable pour les événements. « On n’a plus le choix, insiste Geneviève Leclerc. Il faut que les objectifs d’impact atteignent les objectifs d’affaires (...). Au-delà des objectifs louables de développement durable, ajoute la passionnée d’innovation, ce sont des cibles beaucoup plus précises qu’il faut atteindre. » Elle propose de mettre en place des stratégies intentionnelles afin de gérer les actifs et les ressources dans le but de créer des endroits où il fait bon vivre, travailler et visiter.
Des rencontres et des démonstrations
Les participants au DemoDay au MT Lab ont pu faire le tour des 5 stations de démonstration de solutions concrètes. En voici deux des cinq.
Ecotime : valoriser l’eau inutilisée
Au Québec et au Canada, on a la perception que l’accès à l’eau potable n’est pas un problème. Et pourtant, on semble la gaspiller sans compter. Eddy Dureuil, cofondateur et vice-président développement des affaires d’Ecotime rappelle que les ressources en eau douce diminuent partout sur la planète. Même au Québec ! C’est pourquoi, il propose des récupérateurs d'eau intelligents, qui collectent, traitent et s'ajustent en fonction de la météo, de façon autonome. Ces systèmes tout-en-un permettent de réduire la consommation d’eau en récupérant les eaux grises (de la douche, du bain, de la machine à laver, etc.) et les eaux de précipitations. « On appelle ça de l’hydrovalorisation, ça permet de remettre dans le système des eaux qui iraient directement aux égouts. »
Eddy Dureuil de l’entreprise Ecotime, lors de sa démonstration devant les grands partenaires du MT Lab/ Crédit photo: Bodoum Photographie
Il faut savoir que dans les bureaux, par exemple, 75 % de l’eau potable s’en va dans les toilettes. « En réutilisant l’eau, on diminue la consommation, précise Eddy Dureuil. Cela prolonge la vie des stations d’épuration, diminue la tension sur le réseau d’approvisionnement, et même réduit la construction de nouvelles installations de traitement des eaux. »
Valoriser les sources d’eau et d’énergie inutilisées pour générer des économies, c’est bien, mais cela doit se faire sans affecter les utilisateurs. Ecotime fabrique et installe des systèmes avec les plus hautes normes, sans filtre, sans produit chimique, sans changement de membrane. « L’eau de pluie devrait nous réjouir, conclut Eddy Dureuil. Chaque goutte compte ! »
Oxia initiative: s’adapter et innover face aux changements climatiques
« Quand on parle de gaz à effet de serre et de tourisme, c’est facile de jeter la pierre au transport, constate Thomas Goetz, directeur en développement durable et stratégie d'impact chez Oxia initiative. Mais ce n’est pas le seul vecteur d’émission. » Il y a aussi le logement, la nourriture, les services, etc. Il faut donc pouvoir mesurer de manière précise ce qui a un impact afin de déterminer les leviers opérationnels sur lesquels on peut agir et quels sont les résultats de ces actions. « Cependant, admet Thomas, la comptabilité carbone est longue à mettre en place, ça coûte cher, il n’existe pas de standards, les erreurs sont possibles et les calculs sont complexes. »
Thomas Goetz de l’organisation Oxia initiative en démonstration au MT Lab/Crédit photo: Bodoum Photographie
Oxia initiative vise à démocratiser et à uniformiser la mesure carbone en automatisant le calcul et en offrant des mesures détaillées. La start-up propose une méthodologie et des outils innovants pour mesurer l’impact carbone en adéquation avec les différents partenaires, investisseurs, entités émettrices et gouvernements. Des mesures précises permettent de savoir quoi faire rapidement ou encore quels coûts externes n’avaient pas été évalués.
« La mesure est un outil pour savoir si on fait bien ou si on peut faire mieux », précise Thomas Goetz. Il donne l’exemple du bateau en provenance du Japon qui a moins d’impact que le camion qui vient du Mexique. C’est la mesure qui permet de déterminer l’impact de chaque action et d’évaluer les risques et les opportunités. « Repenser notre économie, conclut Thomas, ça permet de réduire l’empreinte climatique et les coûts, mais aussi de mettre en place des outils pour s’adapter aux changements. »
Conclusion et projets à venir
Au terme de la journée, les participants ont pu constater une fois encore que l’innovation offre des opportunités et ouvre de nouvelles perspectives. Les industries du tourisme, de la culture et du divertissement peuvent s’appuyer sur l’écosystème riche et dynamique du MT Lab.
Dans cette logique, le MT Lab a ouvert un pôle d’innovation dédié au tourisme durable en collaboration avec Destination Québec cité. De par ce nouveau pôle d'attractivité, le MT Lab s’engage à accélérer des solutions d’impact répondant aux enjeux économiques, sociaux et environnementaux du monde du tourisme, et de faire du Québec, un leader mondial en tourisme durable.
Photo de l’ensemble des partenaires et de l’équipe du MT Lab, ainsi que les entreprises innovantes invitées/Crédit photo: Bodoum Photographie
Remerciements
Le MT Lab souhaite remercier l’ensemble de son équipe pour l’organisation de cet événement ainsi que les conférenciers Nicola Potvin de Coop Carbone, Geneviève Leclerc de Meet4impact et les 5 organisations en démonstration : Retournzy, Momentum transport Canada, Oxia initiative, Ecotime et la Maison du développement durable, ainsi que tous ses grands partenaires: Yul- Aéroport de Montréal, Air Canada, Alliance de l'industrie touristique du Québec (AITQ), Destination Québec cité, Institut de tourisme et d'hôtellerie du Québec (ITHQ), Loto-Québec, Musée de la civilisation du Québec, Palais des congrès de Montréal, Sépaq, Tourisme Mauricie, Tourisme Montréal, Transat, TRès Trois-rivières et Parc olympique de Montréal. Le MT Lab a été cofondé par Tourisme Montréal et l’UQAM.
Martin Lessard
Directeur général du MT Lab
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