L'économie mondiale n'a plus de matelas de sécurité
L'économie mondiale a connu l'an dernier sa croissance la plus faible depuis la récession issue de la crise de 2008-2009. Avec 2,9 % de progression en moyenne, elle n'est plus capable d'absorber un choc du type coronavirus en Chine si la situation continue à se détériorer, estime Stephen Roach. Un décrochage est donc possible, ce qui rend perplexe sur l'optimisme actuel des marchés.
Pour les analystes du cycle mondial des affaires, une croissance de 2,5 % à 3,5 % est considérée comme une zone de danger. Lorsque la croissance de la production mondiale tombe dans la moitié inférieure de cette fourchette - comme ce fut le cas en 2009 -, les risques de récession mondiale doivent être pris au sérieux. Comme souvent dans les projections officielles ou institutionnelles, le FMI prévoit une légère accélération de la croissance annuelle du PIB mondial en 2020 et 2021, à savoir respectivement 3,3 % et 3,4 %. Mais le Fonds a déjà revu à la baisse ses prévisions à six reprises consécutives. Rien ne garantit donc que ses toutes dernières projections se réaliseront.
Les risques baissiers sont d'autant plus inquiétants qu'une prévision de croissance de 2,9 % pour l'économie mondiale souligne le manque de matelas confortable susceptible d'amortir un choc. Or, les mesures draconiennes actuellement appliquées par la Chine pour contenir le coronavirus mortel de Wuhan doivent nous rappeler que les chocs sont beaucoup plus fréquents que nous semblons le penser. Il y a quelques semaines, intervenait la possibilité d'une guerre totale entre les Etats-Unis et l'Iran. Avant cela, la guerre commerciale sino-américaine se faisait de plus en plus tendue.
Ce qu'il faut retenir, c'est qu'une croissance mondiale inférieure à la tendance, notamment lorsqu'elle chute dans la moitié inférieure de la fourchette des 2,5 % à 3,5 %, est une croissance qui approche de sa vitesse de décrochage. Le monde est par conséquent plus vulnérable à une récession.
Source: Les Échos
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