L’âgisme en recrutement : trop jeune pour être crédible, trop vieux pour être embauché, par Alice Jean-Tremblay

« On cherche quelqu’un avec de l’expérience, mais pas trop. Quelqu’un de dynamique, mais pas trop junior. Quelqu’un de mature, mais pas trop senior. »

C’est un grand classique des demandes floues qu’on reçoit en RH. Ce qu’on ne dit pas clairement, mais qui flotte dans l’air, c’est : « pas trop jeune pour être crédible, pas trop vieux pour coûter cher ou être "difficile à gérer". » Voilà l’∫.

Dans notre domaine, les préjugés liés à l’âge se glissent subtilement dans les CVthèques comme dans les salles d’entrevue. Une candidate de 23 ans : « Tu manques un peu de vécu pour un poste de gestion. » Un candidat de 58 ans : « Tu risques de ne pas cadrer dans l’équipe. » Et on continue, bien inconsciemment, à recruter des clones de 30 ans avec 10 ans d’expérience pile.

Mais pourquoi ce malaise ?

Parce que l’âge vient avec des projections : les jeunes sont perçus comme instables, les plus vieux comme rigides. Mais, c’est faux. Ce n’est pas l’âge qui détermine l’agilité ou l’engagement, c’est le contexte, la culture, les compétences, les valeurs. Et si on arrêtait de parler d’âge, justement ?

Et si on évaluait… les vraies affaires ?

• La capacité à apprendre (et pas juste à performer sur ce qu’on connaît déjà).
• La volonté de collaborer, de s’intégrer.
• La motivation réelle derrière une candidature.
• L’expérience concrète (qu’elle vienne d’un parcours académique ou d’une vie de terrain).

À force de filtrer selon l’âge – consciemment ou pas – on se prive de candidats brillants. De jeunes prêts à relever des défis, et de seniors capables de stabiliser une équipe, d’accompagner, de transférer un savoir précieux.

En 2025, il est grand temps de dépasser ces étiquettes simplistes. Certains à 25 ans coachent déjà leur entourage avec brio, pendant que d’autres à 55 ans insufflent calme, expérience et vision à des équipes en pleine ébullition.

Faisons évoluer nos pratiques de recrutement. Donnons une vraie place aux profils atypiques, peu importe leur date de naissance.

Et si tu lis cette chronique en te disant « j’ai déjà eu ce préjugé », c’est correct. L’important, c’est de ne pas s’arrêter là.

Et oui, j’utilise ChatGPT pour synthétiser mes idées… sinon mes chroniques feraient dix pages.

Alice Jean-Tremblay
Spécialiste en ressources humaines
Chroniqueuse - Tourisme & Hôtellerie 
Hôtel Saint-Sulpice alicee.18@hotmail.com