Je suis hôtelière : le monde des possibles de Véronyque Tremblay, PDG de l’Association Hôtellerie du Québec, par Steven Ross

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Dire que Véronyque Tremblay carbure aux défis serait un euphémisme. Au-delà de la drive évidente qui la caractérise, c’est l’humanité et l’humilité de la PDG de l’AHQ qui retiennent toute l’attention. Alors que le contexte politico-économique donne des maux de tête à toute l’industrie, l’ancienne ministre déléguée aux Transports du Québec aborde les choses avec un calme et une passion indéfectible. Tour d’horizon avec la porte-parole de la plus grande association hôtelière au Québec.

 

Q. Vous avez été cheffe d’antenne à la télé, puis ministre, comment s’est fait le saut en hôtellerie?

Après la politique, j’avais envie de changement! Après avoir complété une maîtrise en administration des affaires, je souhaitais diriger une association pour mettre à profit l’ensemble de mes compétences. Je me suis toujours intéressée à l’hôtellerie et au tourisme, donc quand le rôle à l’AHQ s’est présenté, ç’a cliqué! Je suis une passionnée, quand j’embarque dans quelque chose, j’embarque à 150 % (rires!). Je m’y suis sentie bien dès le jour 1!

 

Q. Quelle réalisation professionnelle vous rend la plus fière?

Ma fierté vient du travail derrière chaque réussite. Quand on me dit que je n’y arriverai pas, ça me motive encore plus!

 

Q. Vous faites donc mentir les prédictions?

Quand je me suis lancée en politique, on me disait que je n’avais aucune chance. J’ai réussi. De la même façon, plusieurs pensaient qu’il serait impossible d’obtenir un assouplissement au règlement sur les bains publics qui imposait la présence d’un sauveteur dans les piscines hôtelières de moins de 100 m². Mais on a réussi à obtenir un projet de règlement qui répond davantage à la réalité d’aujourd’hui tout en étant sécuritaire.

 

Q. La pandémie a marqué un tournant majeur dans l’histoire récente de l’hôtellerie. Selon votre perspective, sommes-nous aujourd’hui complètement sortis de son sillon?

Le taux d’occupation est revenu, mais des défis persistent : le tourisme d’affaires tarde, la rareté de main-d’œuvre demeure, et l’endettement pèse encore.

 

Q. Quel regard portez-vous sur les impacts des relations canado-américaines sur le tourisme au Québec?

Ça crée beaucoup d’incertitude, il faut donc garder la situation à l’œil. Selon un sondage de l’Alliance, 50% des Québécois qui ont annulé un voyage aux États-Unis comptent rester ici, ça pourrait jouer en notre faveur, tout comme la faiblesse du dollar canadien. Au début mars, seulement 13 % de nos membres enregistraient une hausse de fréquentation estivale, mais il était encore tôt et les Québécois ont tendance à réserver tard.

 

Q. Les restrictions à l’embauche de travailleurs étrangers n’aideront pas à faire face à une hausse potentielle de visiteurs…

Tout à fait! On aimerait pouvoir opérer à 100 % cet été, mais on doit être capables de recevoir ce volume! On pouvait auparavant embaucher jusqu’à 30 % de travailleurs étrangers temporaires, mais ce pourcentage a été abaissé à seulement 10 % l’automne dernier, c’est peu. Certains hôteliers devront se départir d’une main-d’œuvre qualifiée et très appréciée. Pourtant, rares sont les Québécois qui veulent occuper leurs postes. Si au moins, nos hôteliers pouvaient conserver leurs acquis.

 

Q. Quelle serait la solution?

L’hôtellerie doit être considérée comme un secteur d’exception. L’hébergement génère 24 000 emplois directs au Québec et des retombées économiques annuelles de 3,5 milliards. Notre secteur doit donc être revalorisé et traité en conséquence.

 

Q. L’hébergement touristique illégal est un autre fléau qui continue d’être d’actualité. Quelles sont les pistes de solution pour régler cette question?

Le Québec a été précurseur en matière de règlementation pour contrer l’hébergement touristique illégal, mais il y a encore du travail à faire. Les municipalités doivent jouer un rôle actif dans cette lutte, puisque les impacts sont sérieux, notamment sur la pénurie de logements. D’ailleurs, nous saluons les récents efforts déployés par la Ville de Montréal.

 

Q. Il faut donc sanctionner davantage?

Il faut surtout se concentrer sur la bonne cible! Ce qu’on trouve difficile, c’est de voir un certain acharnement de la part de Revenu Québec qui impose des amendes de milliers de dollars aux hôteliers déjà enregistrés pour des détails comme l’oubli de retirer le panonceau. N’oublions pas que l’objectif est de contrer l’hébergement illégal. Nous avons d’ailleurs mis en ligne une pétition pour demander à Québec de recentrer l'application de la loi sur l’hébergement touristique et invitons les acteurs de l’industrie à la signer d’ici le 20 avril.

 

Q. À l’approche de l’été, quelle destination recommandez-vous aux gens qui voyageront au Québec?

Explorez une région où vous n’êtes jamais allés! J’ai la chance d’avoir fait le tour du Québec et je n’ai jamais trouvé une région plate (rires!). De la Côte-Nord aux Cantons-de-l’Est en passant par l’Abitibi, l’ambiance est différente partout. Beau temps ou mauvais temps, on ne s’ennuie pas au Québec et on a de magnifiques hôtels!

 

Lumière sur les pros de l’hôtellerie - Les lecteurs de TourismExpress qui voudraient souligner la passion, le dévouement ou le parcours d’une personne de leur équipe sont invités à entrer en contact avec Steven Ross au steven@connectrcommunication.com afin qu’il puisse les faire connaître et qu’il mette en lumière la pluralité des visages de l’industrie hôtelière du Québec.

 

Steven Ross
Consultant et formateur en communication
Affaires | Tourisme | Divertissement
Fondateur de CONNECTR Communication

 

Nominations

NOMINATIONS SEMAINE DU 19 AOÛT 2024

  • Brasserie 701 de l'Hôtel Place d'Armes – Aurore Rousseau
  • Groupe Germain – Montréal et Toronto – Paul de La Durantaye, Nicolas Lazarou et Jean-Philip Dupré
  • Palais des congrès de Montréal – Nicolas Joël
  • AQS – Catherine Rocheleau & Audrey Bouquot

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