Je suis hôtelier : Dominic Gallant, directeur général, Auberge des Gallant, par Steven Ross

Hébergement, Grandes Entrevues · · Commenter

Insatiable touche-à-tout au parcours tout sauf traditionnel, Dominic Gallant est curieux, hyperactif et avide d’apprentissages. Du haut de ses 32 ans, il est, pour les uns, membre de la relève et, pour les autres, un mentor prêt à partager la longue expérience acquise au cours de sa courte carrière. Discussion avec un caméléon dont le cœur bat au rythme des technologies, de la Montérégie et du partage des acquis.

Q. Ton parcours est relativement atypique ! Comment es-tu devenu directeur général, à 32 ans seulement ?

J’ai commencé dans l’industrie à l’âge de 16 ans comme busboy au Domaine Château-Bromont ! J’ai ensuite fait des études en droit, un domaine super passionnant, mais que je n’aimais pas vraiment! Comme je suis assez autodidacte, j’ai appris le marketing web et j’ai commencé à piloter ce type de projets pour l’hôtel. La directrice des RH m’a ensuite proposé un poste de maître d’hôtel en m’expliquant que c’était une bonne façon de plonger dans l’univers et de me faire voir. Excellent pari puisque j’y suis resté 13 ans en tout ! Mon profil axé sur le droit et le marketing m’a amené à m’impliquer au sein de différents projets de négociations de travail pour finalement devenir directeur du marketing et des relations de travail pour le Château.

Q. Tu aurais pu choisir d’appliquer ton expertise à une autre industrie. Pourquoi avoir choisi l’hôtellerie ?

C’est un peu par la force des choses et parce qu’on m’a donné une chance ! Je n’ai pas le parcours linéaire traditionnel, mais l’hôtellerie je connaissais ça comme le fond de ma poche et il y a énormément de possibilités d’avancement. J’adore bouger, donc ce domaine fonctionne bien avec ma personnalité !

Q. Est-ce que l’Auberge des Gallant appartient à ta famille ?

L’établissement appartient à ma famille éloignée, oui! Son fondateur, Gérard Gallant était le frère de mon grand-père. Je ne connaissais pas beaucoup ce côté de la famille puisqu’ils étaient des hôteliers, ils travaillaient beaucoup! (Rires !) Quand j’ai annoncé mon départ du Château-Bromont, la tante de mon père, Linda Gallant, prenait sa retraite. Elle m’a donc proposé de reprendre la direction générale de l’établissement.

Q. Comment l’hôtel se démarque-t-il ?

C’est un établissement qui a plus de 50 ans ! Nous sommes reconnus pour la qualité du service, notamment pour les réunions. On est très forts dans l’événementiel, on fait plus d’une centaine d’événements d’affaires et plus de 70 mariages par année. Les deux tiers de notre chiffre d’affaires sont reliés aux événements, ce qui est très important comparativement aux autres établissements. Notre fondateur était très axé sur la gastronomie, donc on est reconnu dans ce créneau aussi. On sert des brunchs chaque dimanche et, lors des jours fériés, nous avons des chefs qui font des démonstrations devant les clients. C’est très populaire, nous servons plus de 6 000 brunchs par année !

Q. Malgré ton parcours « atypique », te considères-tu comme un hôtelier ?

Absolument. Je suis un hôtelier. L’hôtellerie, c’est la moitié de ma vie ! Il y a évidemment des portions de l’industrie qui m’intéressent davantage, notamment le marketing et la gestion. Est-ce que je serai dans un hôtel durant toute ma carrière ? Ça reste à voir. J’aime énormément la promo de destinations de façon plus large, donc on ne sait jamais !

Q. Qu’est-ce qui t’attire dans les fonctions reliées au marketing ?

Pour moi, c’est l’aspect stratégique. Les besoins de comprendre les clients, les tendances, trouver des solutions qui résonnent avec leurs besoins, c’est beaucoup plus que de la promotion! À mes yeux, il s’agit d’une connexion et d’une façon d’apporter de la valeur ajoutée tant pour l’entreprise que pour le client.

Q. Tu es impliqué auprès de plusieurs organisations. Pourquoi est-ce important pour toi ?

Effectivement, je suis notamment vice-président du conseil d’administration de l’Association Hôtellerie du Québec (AHQ) et contributeur au Groupe de travail IA Tourisme. Plus je suis occupé, mieux je performe! (Rires !) Je fonctionne à plein régime. Être impliqué auprès de l’industrie me permet d’élargir mes perspectives, de contribuer autrement que juste dans mon organisation en plus de rester à l’avant-garde des tendances et de développer des relations durables.

Q. Tu t’impliques également auprès de Tourisme Montérégie…  

Oui ! Je trouve important de m’impliquer auprès de la destination de façon plus large. Ça me permet aussi de découvrir d’autres attraits que je connaissais moins. J’ai une bonne capacité à être objectif, donc je ne suis pas actif auprès du C.A. uniquement pour mon Auberge ou pour Vaudreuil-Soulanges, c’est une manière pour moi de promouvoir la région dans son ensemble.

Q. Quel est le secret le mieux gardé de la Montérégie ?

On oublie souvent que la Montérégie, c’est le garde-manger du Québec ! La région est très large, s’étendant de Vaudreuil-Soulanges, à l’ouest de Montréal, jusqu’à Sorel-Tracy et Acton Vale, dans l’Est. Nous sommes positionnés au sud, donc nous sommes la porte d’entrée tant pour les gens en provenance des États-Unis que de l’Ontario. Le terroir, les pistes cyclables et les vergers, entre autres, sont une richesse immense pour le Québec.

Q. Tu t’es récemment joint au groupe de travail IA Tourisme. Peux-tu nous en parler ?

Il s’agit d’une initiative lancée pour assurer la compétitivité des entreprises touristiques afin que l’on suive la tendance et qu’on prenne ce virage. L’organisme inclut autant des destinations que des entreprises, des partenaires, etc. On explore notamment comment aider les entreprises touristiques à améliorer leur découvrabilité. Nous sommes entre autres en train de créer des guides électroniques pour accompagner les entreprises à adopter l’IA.

Q. Il s’agit d’un besoin criant en ce moment…

Tout à fait ! L’adaptation aux nouvelles technologies de l’information est cruciale, notamment dans la manière de développer de nouvelles clientèles. À l’Auberge des Gallant, par exemple, nous sommes chanceux d’avoir des gens qui reviennent depuis 30 ans, mais il ne faut pas se fier là-dessus. Bientôt, les petits hôtels comme le nôtre pourront se positionner à l’international au même titre que les grandes chaînes grâce à l’intelligence artificielle, donc on doit rester à l’affut de ces opportunités.

Q. Tu es toi-même relativement jeune, mais tu t’impliques quand même auprès de la relève! Quel conseil donnes-tu à ceux qui viennent de joindre l’industrie ?

Effectivement ! Pour certains, je fais partie de la relève, pour d’autres non! Mais je crois profondément en l’importance de préparer la jeune génération. J’ai toujours aimé me tourner vers mes mentors qui sont prêts à prodiguer des conseils. Je trouve crucial de dire aux jeunes que s’ils se donnent la peine de saisir les nombreuses opportunités qu’on leur présente, ça peut faire une différence et on peut contribuer à leur évolution. Ceux qui s’impliquent très jeune apprennent jeune et découvrent de belles occasions. Il ne faut pas avoir peur de sortir de sa zone de confort.

Q. Une erreur qui t’a beaucoup appris ?

J’ai tendance à en prendre beaucoup sur moi! Je n’ai pas appris assez tôt à déléguer! Plus je délègue, plus je peux me concentrer sur les priorités à long terme, il faut faire confiance à son équipe et chercher à développer ses compétences en lui faisant confiance.

Q. Le meilleur conseil professionnel que tu as reçu ?

Ne jamais cesser d’apprendre ! Je suis de nature curieuse, et il y a toujours de nouvelles perspectives à explorer. C’est ce qui nous garde jeunes et qui nous fait évoluer !

Q. Ton établissement québécois préféré (outre le tien) ?

J’ai un faible pour l’Hôtel Monsieur Jean dans le Vieux-Québec! C’est chic, excentrique, raffiné et très intime. J’ai eu un excellent service et j’ai adoré mon expérience.

L’Auberge des Gallant en quelques mots

Située à Sainte-Marthe en Montérégie, l’Auberge des Gallant propose 42 chambres et suites, une salle à manger contenant plus de 60 places et des salles de réception pouvant accueillir plus de 200 personnes. L’établissement qui embauche près de 80 personnes à temps plein et partiel offre également un centre de beauté et deux spas extérieurs ouverts toute l’année.

Lumière sur les pros de l’hôtellerie

Les lecteurs de TourismExpress qui voudraient souligner la passion, le dévouement ou le parcours d’une personne de leur équipe sont invités à entrer en contact avec Steven Ross au steven@connectrcommunication.com afin qu’il puisse les faire connaître et qu’il mette en lumière la pluralité des visages de l’industrie hôtelière du Québec.

Steven Ross
Consultant et formateur en communication
Affaires | Tourisme | Divertissement
Fondateur de CONNECTR Communication