Hôtellerie québécoise : regard sur l’achalandage des fêtes 2024 et des prévisions optimistes pour 2025
L’Association Hôtellerie du Québec (AHQ) a récemment mené un sondage éclair auprès de ses membres afin de brosser un portrait de l’achalandage des fêtes 2024 et de recueillir les attentes des hôteliers pour l’année 2025. Près de 100 établissements ont répondu à cette enquête, révélant des données clés sur la performance récente de l’industrie et les défis à venir.
Achalandage des fêtes : une performance relativement satisfaisante
Malgré un contexte économique incertain et des pressions sur les coûts d’exploitation, les taux d’occupation pour la période des fêtes se sont maintenus à un niveau convenable :
- 60 % de taux d’occupation moyen durant la semaine de Noël (23 au 29 décembre) poussé à la hausse par la performance de la région de Québec.
- 54 % de taux d’occupation moyen pour la semaine du jour de l’An (30 décembre au 5 janvier).
Ces résultats sont accompagnés d’un sentiment globalement positif : 76 % des répondants considèrent que l’achalandage de cette période a été égal ou supérieur à celui de l’année précédente. Toutefois, 24 % d’entre eux ont observé une baisse de fréquentation.
Si cette période a été globalement bien accueillie par les hôteliers, il convient de noter que certaines mesures, comme le congé de taxe fédérale sur la restauration, instauré à la mi-décembre, n’ont pas eu l’effet escompté sur l’achalandage. En effet, 72 % des établissements interrogés ont déclaré que cette mesure n’avait eu aucun impact notable, et 17 % l’ont perçue comme une contrainte en raison de la complexité de sa gestion.
Une industrie optimiste pour 2025 malgré des défis persistants
Malgré un environnement marqué par plusieurs incertitudes économiques, les hôteliers québécois se montrent relativement optimistes quant à l’année 2025. Ce sentiment repose en grande partie sur les résultats solides de 2024, qui a surpassé 2019, année de référence prépandémique en matière de performance touristique.
Selon le sondage :
- 60 % des répondants anticipent une année similaire à 2024.
- 30 % estiment que 2025 pourrait être encore meilleure.
- Seuls 10 % prévoient une baisse d’activité.
Facteurs d’impact sur l’industrie : entre opportunités et menaces
Parmi les facteurs susceptibles d’influencer l’année à venir, plusieurs enjeux positifs et négatifs ont été identifiés par les membres de l’AHQ.
Facteurs négatifs :
- La hausse des prix de l’énergie, des aliments et des fournitures demeure la principale préoccupation des hôteliers (61 %).
- Le resserrement des critères du Programme des travailleurs étrangers temporaires (TET) complique davantage le recrutement de main-d’œuvre (43 %).
- La pénurie de personnel qualifié reste un problème de taille pour 25 % des répondants.
Facteurs positifs :
- Le taux de change avantageux pour les touristes internationaux, notamment américains et européens, constitue une belle opportunité pour attirer davantage de visiteurs (58 %).
- La perspective d’une baisse des taux hypothécaires pourrait également stimuler l’investissement et la croissance des établissements (26 %).
Des attentes claires envers le gouvernement
Interrogés sur le soutien gouvernemental, 70 % des répondants considèrent que le budget actuel dédié au secteur touristique ne répond pas aux besoins réels de l’industrie. Face à cette situation, les hôteliers ont formulé plusieurs demandes prioritaires pour le prochain budget provincial :
- 60 % souhaitent une bonification du Programme d’aide à la destination et à l’accueil touristique (PADAT) pour rénover ou agrandir leurs établissements.
- 50 % recommandent d’investir davantage dans des projets d’efficacité énergétique afin de réduire les coûts d’exploitation.
- 43 % plaident pour le renouvellement du Programme d’aide à la relance de l’industrie touristique (PARIT).
- 35 % demandent la mise en place d’un programme d’aide pour l’installation de bornes de recharge électrique.
- 33 % appellent à des investissements dans la transformation numérique et technologique de l’industrie (ex. robots, solutions d’automatisation).
- 30 % demandent des mesures pour faciliter l’accès au financement lors de l’achat ou du transfert d’établissements d’hébergement.
Les défis à relever pour assurer la compétitivité de l’industrie
Les hôteliers sont également confrontés à des défis majeurs qu’ils devront surmonter pour maintenir leur compétitivité :
Attirer plus de clients via la vente directe reste une priorité stratégique pour 30 % des répondants, confirmant une tendance observée depuis l’année précédente.
- La difficulté à recruter du personnel qualifié reste un enjeu crucial pour 27 % des établissements.
- 15 % soulignent la nécessité de disposer de nouveaux financements pour agrandir ou rénover leurs infrastructures.
Enfin, en matière de réservations, les perspectives pour 2025 sont relativement stables:
- 60 % des répondants anticipent un volume de réservations similaire à 2024.
- 20 % observent une augmentation, tandis que 20 % s’attendent à une baisse.
« Ce sondage reflète la vitalité de notre industrie, mais aussi les nombreux défis auxquels nous faisons face. Le maintien de la compétitivité de nos établissements passe par un appui gouvernemental plus ciblé et des initiatives favorisant l’innovation, l’efficacité énergétique et l’attractivité de notre offre. Si nous parvenons à relever ces défis ensemble, l’année 2025 pourrait s’inscrire comme une année marquante pour l’hôtellerie québécoise » précise Véronyque Tremblay, PDG de l’Association Hôtellerie du Québec
À propos de l’Association Hôtellerie du Québec (AHQ)
Représenter, guider et défendre les intérêts de l’hébergement touristique du Québec en misant sur l’innovation et la durabilité pour offrir une hospitalité de classe mondiale dans un environnement économique florissant.
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