Eh toi, le 36 %, réveille !

Le nouveau programme destiné au virage numérique des attraits et événements du Québec ne permet plus d’excuses pour justifier votre retard numérique, alors que les voyageurs ont accéléré, avec la pandémie, leur consommation numérique.

36 %, c’est le pourcentage d’entreprises (attraits & événements) qui n’offrent toujours pas de plateforme transactionnelle. Raisons évoquées ? Manque de temps et manque de ressources financières. Ce à quoi répond précisément le nouveau programme de soutien numérique permettant une subvention jusqu’à 75 % des coûts : accompagnement professionnel et/ou acquisition d’équipements — logiciels. Le montant maximal de la subvention est de 60 000 $ par entreprise.

Cette donnée du 36 % provient de l’étude «Virage numérique chez les attractions et événements» produite en mars 2021 par Raymond Chabot Grant Thornton, en partenariat avec SWAT Factory, pour le compte d'ÉAQ (Événements Attractions Québec). 137 événements et attraits furent sondés. 64 % ont une plateforme transactionnelle permettant la vente de billets/accès journaliers, des forfaits multiactivités et de cartes-cadeaux. Le plus gros défi technologique demeure l’intégration des plateformes entre elles (ex. comptabilité, PMS, CRM et boutique). Quand on sait que 73 % des réservations des PMEs qui sont transactionnelles se font en ligne, on comprend mieux pourquoi les 36 % qui ne sont pas transactionnelles n’ont pas de temps à consacrer pour devenir elles-mêmes transactionnelles : elles doivent répondre au téléphone et/ou avoir du personnel à la billetterie physique !!

Concrètement avec ce programme, que tu sois un parc d’attractions, un musée, une manifestation sportive, une station de ski, une entreprise en agrotourisme, un site patrimonial ou historique, un centre d’interprétation ou un festival, etc., tu peux soumettre individuellement ou en projet collectif des projets ciblés visant à :

  1. Stimuler les revenus de ventes aux consommateurs (ex. : billetterie ou système de réservation en ligne, forfaitisation dynamique, etc.);
  2. Améliorer la relation client, la personnalisation des offres touristiques et le taux de conversion (ex. : CRM, stratégie de collecte, de gestion ou d’utilisation des données clients, etc.);
  3. Développer de nouvelles clientèles (ex. : plateforme de diffusion en ligne, connexion aux agrégateurs, etc.);
  4. Répondre aux besoins des clients par de nouveaux produits ou services (ex. : bornes interactives, réalité mixte, etc.);
  5. Optimiser la productivité des organisations et de leurs employés (ex. : connectivité des solutions numériques, automatisation par l’intelligence artificielle, etc.).

Pour plus de détails, un site Web dédié est mis en place depuis hier.

Pour appliquer (date limite le 24 mai), voyez ici le guide.

Ce nouveau programme, je le prédis, restera un modèle de conception et d’efficacité :

  1. Un diagnostic précis fut réalisé afin de bien cerner les besoins et les enjeux;
  2. L’argent du MTO (1,3 M$) a servi de levier pour aller chercher des fonds d’un autre ministère (MEI 1,5 M$), ce qui contribue encore plus à notre secteur touristique;
  3. Les règles du programme sont claires et adaptées aux petites entreprises « qui n’ont pas le temps, ni de grands moyens financiers… »;
  4. Membre ou pas d’ÉAQ (Événements Attractions Québec), vous êtes admissible.

François-G. Chevrier, le directeur-général d’ÉAQ, est un homme de vision. Il est le gestionnaire touristique le plus aguerri au Québec, connaissant parfaitement les rouages de l’État québécois et la réalité terrain des entreprises touristiques, petites et grandes. Ça paraît. Aux entreprises, maintenant, de saisir cette belle opportunité.

Et maximiser les technologies dans son entreprise n’est pas contradictoire avec le besoin de contacts humains des visiteurs et la qualité de l’expérience. Comme le mentionnait François G Chevrier: « Une des solutions à l’enjeu des ressources humaines, c’est d’informatiser les postes qui ne représentent pas de valeur ajoutée, tels que la billetterie, libérant ainsi du temps de qualité à s’occuper réellement de ses clients là où ils s’y attendent et où ça compte réellement… ».

 

Jean-Michel Perron
Bénévole à Tourisme durable Québec
Conseiller chez PAR Conseils 
Blogueur sur Tourte Voyageuse