Des aéroports régionaux européens menacés de disparition
Le retour des couvre-feux et des reconfinements de population dans un nombre toujours plus élevé de pays d’Europe devraient se traduire par un nouveau ralentissement du trafic aérien. Et exacerber le risque d’insolvabilité de nombreux aéroports régionaux dans les prochains mois. C’est le constat alarmiste de l’ACI-Europe qui prévoit jusqu’à la disparition pure et simple de certaines plates-formes.
Dans un communiqué, l’association prédit ainsi que «193 aéroports seront confrontés à une insolvabilité dans les prochains mois si le trafic passagers ne reprend pas d’ici la fin de l’année». Soit plus d’un tiers des 500 aéroports membres de l’ACI Europe.
L’ACI précise qu’il s’agit surtout d’aéroports à vocation domestique. Néanmoins, ils représentent 277 000 emplois et contribuent pour 12,4 milliards d’euros au PIB du continent, selon l’association.
« Les chiffres publiés aujourd’hui dressent un tableau extrêmement sombre. Huit mois dans la crise et tous les aéroports d’Europe brûlent du cash pour rester opérationnels. Les recettes sont ainsi loin de couvrir les coûts de fonctionnement, et encore moins les coûts du capital, » décrit dans un communiqué Olivier Jankovec, Directeur Général de l’ACI Europe.
Beaucoup d’aéroports ont de fait perdu leurs lignes aériennes commerciales ou gèrent un trafic régulier très réduit.
En France, on se pose la question de la survie de Metz/Nancy en Lorraine, surtout avec la décision de HOP d’arrêter ses lignes. La plate-forme se trouve proche des aéroports de Luxembourg, Francfort Hahn ou même Sarrebruck. On songe aussi aux doublons aéroportuaires dans le sud-ouest de la France: Aurillac, Agen, Bergerac, Brive-la-Gaillarde, Pau ou encore Tarbes-Lourdes. La proximité géographique de ces plates-formes les rend peu viable économiquement au trafic commercial.
« Un aéroport accueillant moins de 700 000 passagers annuels est voué à un déséquilibre financier chronique », explique Nicolas Paulissen, délégué général de l’Union des aéroports français. « C’est aux régions d’intervenir dans une bonne gestion et d’évaluer le modèle d’exploitation », précise-t-il.
Source: Voyages d'Affaires
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