Comment faire la promotion du voyage quand l’écosystème touristique en arrache?, par Frédéric Gonzalo

Économie, Marketing · · Commenter

Depuis plusieurs semaines maintenant, l’industrie du voyage fait la manchette, mais pas forcément pour les bonnes raisons. On pense bien sûr à la saga des passeports et des bureaux de Services Canada transformés en camping de fortune en vue d’obtenir le précieux sésame. Puis, ce sont les aéroports qui se sont transformés en camps de réfugiés pour valises égarées aux quatre coins du monde. Les lignes aériennes se voient dans l’obligation d’annuler ou de reporter entre 15 et 25% de leurs vols pour cet été, dans l’espoir d’une embellie (vraiment?) à l’automne. Avez-vous tenté de louer une voiture, au Canada ou à l’international, au cours des semaines ou mois? Si vous avez la chance de mettre la main sur une bagnole, attendez-vous à payer l’équivalent d’une Ferrari décapotable pour obtenir une Hyundai Accent. Sans parler du coût de l'essence lors d’un road trip...

Une fois à destination, on pense que le pire est passé. Mais encore faut-il trouver une chambre à un prix décent, si on considère une chambre à 400-500$ comme décent. Une chambre qui ne sera pas forcément nettoyée lors de votre séjour, because la pénurie de main-d’oeuvre… Cette foutue pénurie a certes le dos large, mais elle explique effectivement en grande partie pourquoi des terrasses doivent rester fermées, ou ce restaurant ne peut ouvrir que trois jours par semaine, par exemple.

Bref, on se retrouve avec un écosystème touristique brisé. Du sable dans l’engrenage, quoi.

La question m’interpelle depuis plusieurs mois déjà, pour ne pas dire depuis le début de cette pandémie, il y a maintenant deux ans. Que peut-on faire  – ou que devrait-on faire – en tant qu’intervenants, marketeurs et communicateurs, de la sphère touristique? Mon plus récent voyage en Espagne est venu exacerber plusieurs de ces craintes et cristalliser certaines réflexions que je me faisais à ce sujet. J’ai d’ailleurs pondu ce texte sur mon blogue en anglais, que je vous invite à lire: Marketing Travel When Travel Sucks.

Car la question devrait effectivement se poser. On fait quoi devant la situation actuelle? On continue de faire la promotion du voyage comme en 2019, visant à attirer un maximum de touristes internationaux afin qu’ils viennent dépenser leurs sous au Québec, à Montréal, à Québec ou dans une de nos régions? Comment on fidélise le touriste québécois qui a redécouvert sa belle province au cours des deux années de pandémie, mais qui trépigne de retourner sur une plage du Maine, dans les vieux pays ou dans un resort tout-inclus des Caraïbes?

On devrait surtout se poser la question comment on peut véritablement aider nos PME touristiques à passer au travers de cet été de tous les dangers, car certains risquent de ne pas survivre jusqu’à l’automne. Ou alors ils s’y rendront, pour pousser leur dernier soupir après avoir passé l’été à répondre au téléphone, faire des chambres, aider en cuisine, tout en publiant sur Facebook et Instagram car, hein, faut pas délaisser le marketing non plus, n’est-ce pas?

Je n’ai pas de réponse ou de solution miracle à proposer. Je me demande simplement si tous, nous avons conscience de l’expérience sous-optimale que nous faisons vivre à nos voyageurs, tant québécois qu’internationaux. Oh, le problème n’est pas qu’ici, hein? On le vit à l’échelle nord-américaine, pour ne pas dire mondiale (la pénurie de main-d’oeuvre frappe en Europe aussi). Mais comment peut-on aborder le marketing du tourisme sous une lorgnette différente?

Vous en pensez quoi? Je sais, les vacances de la construction approchent, c’est le temps de se mettre en mode "vacances". Pourtant… sommes-nous en train de causer des dommages irréparables à notre industrie? Et surtout, quelles sont les solutions pour envisager de jours meilleurs? Curieux de vous entendre sur la chose. Jasons...

 

Source: Frédéric Gonzalo

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