Briser la glace, numériquement parlant!
Mais quelle est cette glace qui freine les gestionnaires à démarrer leur réflexion sur l’état du numérique dans leur organisation? On ne sait pas toujours par où commencer, quelles questions poser et à qui s’adresser… ÉAQ s’est permis de jouer les entremetteuses (!) et a posé certaines des questions les plus répandues à des spécialistes en accompagnement numérique.
Sachez que tous ces experts font partie du programme d’accompagnement numérique proposé par ÉAQ. Vous pourrez donc entreprendre votre démarche avec l’un d’eux!
Nathalie Courville (Courville, Communication & marketing) :
Q : Doit-on vraiment se tourner vers le numérique?
R : La question actuelle n'est plus de se demander si l'on doit avoir une présence digitale, mais plutôt quelle est-elle! Pourquoi? Parce que les technologies, les médias sociaux et les appareils mobiles font maintenant partie des habitudes de consommation. C'est une réalité.
De surcroît, la pandémie a accéléré l'adoption de nouvelles habitudes et a permis à nombre de personnes de vivre de nouvelles expériences de divertissement sur le web ou sur des plateformes mobiles. Par contre, le fait de définir l'expérience étendue de son événement en ligne est une réflexion qui relève du marketing de fond.
On ne capte pas la réalité pour la diffuser en ligne; on l'adapte, on la transforme, on la réinvente tout en tenant compte des envies et des comportements de notre clientèle sur le web.
David Chartrand (Novatic) :
Q : La transformation numérique est un concept intimidant; les gestionnaires ne savent pas toujours par où débuter, que conseillez-vous?
R : La transformation numérique n'est qu'un moyen pour atteindre vos objectifs d'affaires. L'idéal est de débuter en clarifiant vos objectifs stratégiques, puis d’entreprendre un diagnostic organisationnel duquel découlera un plan numérique réaliste.
Q : Quel est l’enjeu le plus sous-estimé par les gestionnaires qui amorcent leur réflexion sur le virage numérique de leur organisation?
R : L'enjeu le plus sous-estimé en transformation numérique est le fait de se placer en mode solution (exemple : implanter un CRM) sans d'abord se doter d'un plan numérique global. Comme dans n'importe quoi, la planification est essentielle. La transformation numérique touche à l'efficience opérationnelle (processus, CRM, données, etc.), mais aussi au modèle d'affaires, aux orientations stratégiques, aux ressources humaines et à l'expérience client. Il faut le voir comme un tout qui se doit d'être cohérent.
Q : Comment aborder les réticences des employés face aux changements qu’un virage numérique peut amener dans leur quotidien?
R : Pour qu'un virage numérique soit un succès, il faut que les employés y adhèrent et y contribuent. Pour ce faire, il est important de les impliquer le plus tôt possible dans les démarches d’identification des besoins et de planification afin qu'ils se sentent impliqués et qu'ils comprennent les raisons derrière un tel changement. Lors de la phase de mise en œuvre, nous recommandons une migration graduelle des processus et des outils de travail, complémentés par de la formation et du soutien.
Émeline Manson (EM) :
Q : Est-ce que la cybersécurité représente un réel enjeu pour une petite entreprise en région?
R : Malheureusement, oui.
On a deux types d’attaques : les attaques aléatoires et les attaques ciblées.
Une attaque aléatoire mise sur la quantité. Les PME en sont généralement les premières victimes puisqu’elles sont souvent moins protégées.
Pour les attaques ciblées, les PME sont aussi en possession de données sensibles. Ou bien elles représentent une porte d’entrée idéale pour atteindre de plus grandes organisations!
Q : Quelle est la principale erreur des entreprises qui se penchent sur la question de la cybersécurité?
R : Ne s’intéresser qu’à la technologie, et ne pas prendre en compte l’humain et son rôle central. On peut avoir le meilleur système de sécurité en place, mais aussi robuste soit-il, il est aussi important d’accompagner les équipes de façon à maintenir ce système en sécurité et à adopter de bonnes pratiques en ligne.
Claudine Drolet (Digihub Shawinigan) :
Q : Quelles sont les étapes à suivre pour réussir sa transformation numérique?
R : Pour bien réussir un projet numérique, il faut d'abord bien définir ses besoins et ses objectifs. Cette première étape permet de cibler les bonnes technologies pour le projet ainsi que les bonnes approches. Un plan de travail viendra ensuite donner des fondations solides au projet qui sera, du coup, moins intimidant. L'accompagnement d'un consultant s'avère une étape clé.
Q : Notre organisation dispose de moyens limités, est-ce à dire que le numérique est hors de notre portée?
R : Si on définit bien ses objectifs et ses capacités budgétaires, le numérique est à la portée de tous! Nul besoin d'un projet grandiose à grand déploiement pour offrir quelque chose de bien aux visiteurs. Oui, certains projets coûtent cher, mais en planifiant bien, en y allant par étapes de réalisation et en ciblant des enveloppes de subventions, bien des rêves peuvent devenir réalité!
Q : Comment dénicher le meilleur fournisseur technologique malgré mes moyens financiers somme toute modestes?
R : Si le projet est bien défini, il sera plus facile d'identifier les bons fournisseurs technos. Les grandes entreprises bien connues coûtent souvent plus cher et c'est difficile de bien évaluer l'expertise des entreprises moins établies. Je suggère de travailler avec des consultants et des incubateurs régionaux qui pourront vous aider à identifier les entreprises fiables, même si elles sont encore à leurs débuts. Vous trouverez ainsi chaussure à votre pied!
Josée Plamondon (Joseeplamondon.com) :
Q : Quelle est la valeur de mon site Web pour les moteurs de recherche?
R : Les moteurs de recherche deviennent plus intelligents et peuvent évaluer l'utilité de l'information sur une page Web. Le virage numérique, en ce qui concerne la promotion des offres, consiste à comprendre comment fonctionnent ces algorithmes plus évolués et comment accroître la valeur des textes et des images pour des machines qui répondent aux besoins des humains.
Q : Nous avons plusieurs listes de clients qui datent de quelques années, est-ce que je dois m’en préoccuper?
R : Les données concernant des clients sont des actifs stratégiques essentiels, mais uniquement si celles-ci sont de qualité (mises à jour, exactes, complètes, cohérentes, conformes aux règles comme la normalisation des formats, et exhaustives). Ne pas pouvoir utiliser ces actifs informationnels, c'est ne pas pouvoir utiliser d'outils d'analyse pour mieux connaître les clientèles, adapter et développer les offres et identifier de nouveaux marchés.
Q : Faut-il se soucier de la culture organisationnelle de notre organisation dans le contexte d’un virage numérique?
R : La transformation de la culture organisationnelle est l’enjeu le plus sous-estimé par les gestionnaires qui amorcent leur réflexion sur le virage numérique de leur organisation. La transformation numérique ne consiste pas en l'acquisition de nouvelles technologies, mais bien en l'apprentissage de nouvelles façons de penser et de faire sans lesquelles les nouveaux outils s’avèrent inefficaces.
Viet Ciao (Synapse C) :
Q : Est-ce que toutes nos données, même les plus anciennes, sont soumises aux lois en matière de protection des renseignements personnels?
R : Une gestion responsable des listes et des données est essentielle, quelle que soit l’ancienneté des informations. Ceci sera d’autant plus vrai avec le projet de loi 64, chapitre 25 qui s’appliquera d’ici la fin 2022. Pour une entreprise centrée sur le client, cette gestion relève aussi de l’image et de la transparence, et non juste de la conformité légale.
Q : Quelles sont les vulnérabilités les plus communes des entreprises qui se sont fait pirater?
R : Une des erreurs courantes est la croyance que cela n’arrive qu’aux autres et que rien n’est intéressant ou n’a de valeur dans son organisation. Le manque de sensibilisation à la sécurité informatique des humains ayant accès à des données ou à des systèmes facilite l'accès à ces derniers et donc, augmente le risque de potentielles attaques (Elisabeth Madgin, spécialiste veille).
Vous avez d’autres questions ou vous désirez prendre rendez-vous avec l’un de ces experts? Optez pour une séance de coaching de 3 h ou un accompagnement sur mesure de 8 h dès maintenant!
Les tarifs réduits sont possibles grâce au ministère de l’Économie et de l’Innovation (MEI) et au ministère du Tourisme (MTO) dans le cadre de l’Offensive de transformation numérique. Certaines conditions s’appliquent.
Pour toute question : numerique@eaq.quebec
À lire aussi:
- Les activités touristiques prennent le virage numérique en accéléré!
- Être accompagné par des experts en numérique… c’est gagnant!
- Qu’est-ce que le coaching numérique? Une question en appelle une autre!
- Bonnes ressources et formations
Les plus commentés