VOUS AVEZ MANQUÉ : La crainte d’être les prochains – Opinions
La décision du Groupe Juste pour rire de se placer à l’abri de ses créanciers et de mettre en pause son festival phare expose au grand jour la difficile réalité des entreprises qui œuvrent dans le divertissement et l’évènementiel.
Bien sûr, le Groupe avait ses propres enjeux, et ces derniers n’étaient pas liés qu’à la seule présentation du festival Juste pour rire. Mais une chose nous semble acquise : le difficile contexte dans lequel se déroulent depuis des années les festivals présentés gratuitement au cœur de Montréal a dû être placé dans la colonne des « moins ». Nous, directeurs de festivals montréalais, y voyons un signal d’alarme.
Car, au-delà des difficultés particulières au Groupe Juste pour rire, l’annulation du festival de l’humour pourrait bien, craignons-nous, sonner la fin d’une époque, celle de Montréal comme effervescente «ville de festivals», une période où fondraient année après année les retombées économiques et touristiques générées par les évènements publics qui donnent âme et vitalité, par leurs activités gratuites, au centre-ville de Montréal. Retombées économiques qui, rappelons-le, constituent un important retour sur investissement pour les bailleurs publics.
On l’a dit et redit : nos évènements sont populaires, mais dans notre situation, succès de foule ne rime pas avec succès financier.
Foule réunie pour le Festival international de jazz de Montréal, l’été dernier/Crédit: Martin Chamberland, archives La Presse
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