Symposium sur le tourisme durable au Québec, une 4ème édition créative et touchante
Le 8 octobre dernier, la salle Passerelle-Perspective du Vieux-Port de Montréal accueillait le Symposium Ensemble vers un nouveau tourisme de Tourisme durable Québec (TDQ). Il s’agissait de la 4ème édition de ce rassemblement annuel unique d’acteurs engagés dans la transition durable en tourisme devenu un incontournable pour qui veut s’inspirer de bonnes pratiques et développer des connaissances sur des sujets pointus entourant notre chemin vers un tourisme décarboné, respectueux et à impacts positifs pour tout notre écosystème.
Animé par Marie-Julie Gagnon, journaliste, autrice et chroniqueuse voyage qui a encore teinté cette journée de sa jovialité et de son appétence pour des discussions sérieuses mais conviviales, l’événement a rassemblé 150 personnes en présentiel et 51 en virtuel. En plus des participations en temps réel, déjà près de 100 coffrets de rediffusion seront distribués à travers les établissements d’enseignement et les associations qui désirent partager la connaissance avec leurs élèves ou leurs membres. Il est d’ailleurs possible pour le grand public de se le procurer dès maintenant en cliquant sur ce lien ! Une offre spéciale est aussi disponible pour les associations qui souhaitent offrir ce coffret à leurs membres. Contactez: info@tourismedurable.quebec.
La thématique de cette année portait sur la synergie. Autant de panélistes, de conférenciers, d’experts et d’institutions qui nous ont inspirés tour à tour par leurs actions, leurs projets et leur leadership. Projet pilote, recherche en cours ou plan d’action plus structuré et éprouvé, la mise en action de nos intervenants nous interpelle surtout par l’audace, la créativité, la prise de risque et la volonté dont ils font preuve. Selon un participant, les sujets « étaient présentés par des intervenants de qualité. On sentait l'expertise et le souci d'appuyer les contenus sur des données vérifiées ».
Une quinzaine d’exposants ont présenté leurs solutions innovantes dans le Salon En mode solutions afin de bonifier la trousse d’outils des participants et les appuyer dans leur démarche. Grâce à un partenariat stratégique avec le Mt Lab, 6 entreprises sont venues tour à tour se présenter à l’industrie en 90 secondes : bornes électriques pour vélo, contenu informatif hors ligne, site Web responsable, micro-forêts, réutilisation de matériel culturel et gestion des déchets, bravo à tous ces inventeurs qui nous ont donné plus qu’envie d’aller les voir à la pause du midi. Vous pourrez aussi retrouver ces solutions dans le coffret de rediffusion.
Sandra Gauthier (présidente du CA de Tourisme durable Québec/directrice d’Exploramer). Crédit photo: Justine Boucher
Trois femmes importantes partent le bal
Leurs mots de bienvenue ont résonné en grand dans la salle et ont fait écho à notre industrie bouillante des dernières années: coopétition, collaboration, complémentarité, capacités élargies, mutualisation… Sandra Gauthier, présidente de Tourisme durable Québec, a même inventé un mot pour l’occasion et nous invite à nous synergiser. Se « synergiser », c’est en effet le message fort qu’elle nous envoie pour accélérer notre transition et une des clés pour amorcer ces transformations systémiques profondes. Un monde de solutions s’offre à nous si nous nous mettons ensemble et si nous capitalisons sur les forces de chacun. Mme Geneviève Cantin, PDG de l’Alliance de l’industrie touristique, nous a rappelé que dans un futur proche, il y aura des normes et des réglementations à respecter, alors plus on s’y met, plus on sera prêt. La ministre du Tourisme, l’honorable Soraya Martinez Ferrada, a tenu à féliciter les acteurs engagés du tourisme durable, et a affirmé que des événements comme le Symposium contribuent à transformer le tourisme du Québec. Soyons agiles, créatifs, proactifs, innovants et des leaders énergiques pour notre avenir.
Geneviève Dupéré (chercheuse au CRITAC, conceptrice, enseignante à la maîtrise en environnement et développement durable à l'université de Montréal) et Geneviève Turner (directrice générale de TDQ). Crédit photo: Justine Boucher
ÉcH2osystème: les arts pour émouvoir et prendre action
Geneviève Dupéré, professeure à l’Université de Montréal et chercheuse au CRITAC, est ce genre d’humain à tout quitter pour aligner ses actions à ses convictions. Elle nous a embarqués avec elle dans ce projet d’envergure qu’est ÉcH2osystème, une démarche artistique composée d’une structure métallique géante sur laquelle des artistes de cirque évoluent dans les airs dans le but de sensibiliser le public à la fragilité des écosystèmes du fleuve Saint-Laurent. Un projet qui peut se déplacer partout au Québec dans l’intention d’augmenter notre niveau de compréhension sur ces milieux de vie complexes, en complète interrelation et interdépendance.
Sa conférence, illustrée de parcours inspirants de grands explorateurs et de photos montrant la coréalisation de sa structure, portait sur l’importance de l’interdisciplinarité, du transfert de connaissances, de la mise en commun d’expertises et de connaissances pour arriver à faire converger des points de vue en une vision commune et rassembleuse, mais aussi pour porter des projets de plus grande ampleur. Les savoirs sont parfois longs à acquérir, une personne ne peut pas tout détenir, il faut cette mosaïque de personnes et de savoirs pour permettre des avancées significatives.
Et son point de bascule? Les arts du cirque. Les arts tout court. Et si les arts permettaient de transmettre autrement? Avec plus d’humilité, de bienveillance, de confiance et de vulnérabilité aussi. Prendre conscience que tous ces ingrédients font émerger de nouvelles idées, de nouvelles postures et de nouvelles dynamiques. Son message était là, entre synergie et l’art comme vecteur de changement.
Barbara Diabo (directrice artistique et chorégraphe) et son fils Marshall Kahente Diabo (artiste de la communauté Kanien'keha:ka (ga-nia-gay-ha-ga), nation de Kahnawake). Crédit photo: Justine Boucher
Surprise ! Des danseurs qui ont bouleversé la salle
Tourisme durable Québec a gardé ce secret jusqu’au Jour J. Des danseurs autochtones de la communauté Kanien'kehá:ka de Kahnawake sont venus nous présenter un spectacle aux multiples interprétations, non sans émotions! Justement, nous toucher en plein cœur pour tout ce que ça représentait… Est-ce que les résultats escomptés étaient là? À en voir la salle debout à la fin et les yeux luisants des personnes présentes, je dirais que oui.
Un splendide et touchant duo mère-fils, mais aussi un duo politique, artistique, territorial, historique, culturel, traditionnel, moderne, animal… Barbara Diabo, directrice artistique et chorégraphe, nous l’a dit au début: « laissez libre cours à votre imaginaire pour y voir ce que vous voulez ». Et la magie a en effet opéré. Si derrière leur prestation se dissimulait des messages mimés par des corps en désaccord, elle a aussi laissé place à des postures intéressantes, comme la résilience, la complémentarité, l’acceptation, l’harmonie, la paix ou la sérénité.
Une performance colorée qui nous a beaucoup émus. Et si ce que nous avons ressenti pouvait nous inciter à modifier encore plus nos comportements ou nos façons de penser? C’est une autre question, mais si l’on se fie à l’avancée des neurosciences et des travaux sur la communication, explorer les émotions, les peurs et les résistances face aux changements nécessaires dans la transition ferait partie des possibles déclics dans notre engagement. Nos moments déclencheurs ne sont-ils pas nés de petites ou grandes émotions que nous avons eu? TDQ nous lance la question…
L’économie circulaire décortiquée avec des actions concrètes à la clé
Hélène Gervais, conseillère en environnement chez RECYC-QUÉBEC nous a offert tout un guide, pas à pas et en seulement 10 minutes, sur l’économie circulaire. À l’opposé de l’économie linéaire (extraire, produire, consommer, jeter) qui est un modèle non viable puisque basé sur des ressources finies (épuisement des matières premières), l’économie circulaire apparaît comme un modèle plus résilient et créateur de richesses, tout en respectant les limites planétaires. Le message fort d’Hélène c’est « repensons nos modes de production et de consommation en tourisme ». Pensons à des sources de réduction et pensons à comment on pourrait mieux préserver les ressources. Par exemple, optimiser les produits en les utilisant plus fréquemment et plus longtemps ou en leur redonnant une nouvelle vie. Pensons également à l’approvisionnement responsable: achat local, retrait des produits à usage unique, économie de partage, entretien/réparation, recyclage/compostage, etc. Une myriade de petites actions à grands impacts qu’on peut retrouver sur le site Web de RECYC-QUÉBEC. Dernier argument, mais non le moindre: adopter ce modèle permet d’être plus résilient, de faire des économies et d’augmenter le sentiment de fierté de tous les employés et partenaires. Alors, comment faire partie de la solution et non du problème? En mettant en pratique quelques-uns de ces gestes responsables!
Une équipe scientifique solide et un hommage au père du développement durable du Québec: Claude Villeneuve
L’équipe de TDQ a remercié sincèrement et chaleureusement son équipe scientifique pour tous ses apports et contributions depuis la création de l’organisation. Elle a aussi rendu un vibrant et touchant hommage au professeur titulaire et fondateur de la Chaire en éco-Conseil à l’UQAC, Claude Villeneuve, président de l’équipe scientifique de TDQ, parti trop vite au printemps 2024. Une vidéo des plus poignantes qui retraçait les grandes réflexions et les projets menés collectivement avec TDQ fut présentée. On retient de cet homme sa grande générosité dans le temps accordé aux discussions, mais aussi sa capacité à vulgariser pour nous permettre de mieux comprendre des phénomènes complexes ou sa volonté à coopérer, tout le temps et partout, et bien sûr, son dévouement à la recherche fondamentale, mais aussi appliquée. Un grand merci pour son apport inestimable dans l’évolution de l’organisation.
Marie-Julie Gagnon (animatrice), Yasmine Benbelaid (chercheuse postdoctorale à la Chaire en éco-conseil de l’Université du Québec à Chicoutimi), Louis Bergeron (consultant au développement des croisières pour les Croisières d’Iberville), Julie Armstrong-Boileau (directrice du développement et des communications au Musée d’art de Joliette) et Vicki Ménard (coordonnatrice marketing senior et chargée de projet en développement durable à Ski Saint-Bruno). Crédit photo: Justine Boucher
Tourisme durable au Québec: enjeux et opportunités régionales
Yasmine Benbelaid, chercheuse postdoctorale à la Chaire en éco-conseil de l’Université du Québec à Chicoutimi a présenté la suite de son projet de stage postdoctoral. En effet, ce panel faisait suite à celui de l’édition 2023 du Symposium de Tourisme durable Québec où elle avait présenté la grille de priorisation des cibles de développement durable (GPC-ODD) appliquée au tourisme. Depuis, elle a accompagné plus de 70 entreprises touristiques dans l’élaboration d’un diagnostic en développement durable, puis d’un plan d’action. La chercheuse a présenté les résultats du diagnostic approfondi réalisé au sein de quatre régions touristiques (Montérégie, Mauricie, Lanaudière, Îles de la Madeleine) qui couvraient plusieurs secteurs d’activités. Opportunités, menaces, principaux enjeux et actions prioritaires ont été proposés aux régions, bénéficiant ainsi d’une véritable feuille de route pour poursuivre la transition durable de leurs activités. Le plus intéressant est que Yasmine a pu développer des typologies d’entreprises qui leur permettent de prioriser certaines cibles des objectifs de développement durable (au total, il en existe 169) selon leur secteur d’activité, leur territoire et leur contexte. L’objectif étant de mettre son énergie au meilleur endroit possible. En effet, un des messages à retenir: personne ne peut tout faire et personne ne peut faire du développement durable seul.
Ensuite, trois entreprises, les Croisières d’Iberville, le Musée d’art de Joliette et Ski Saint-Bruno, ont pu à leur tour faire un retour d’expérience sur cet accompagnement et sur les bénéfices qu’elles en retiennent. À l’unanimité, les organisations présentes ont mis en lumière la rigueur des critères, l’efficacité des rencontres et la facilité d’appropriation de l’outil et des actions à mettre en place. Ils ont aussi souligné la motivation gagnée, le sentiment de fierté des employés augmenté et même les opportunités commerciales saisies (nouvelles clientèles, nouveaux marchés, nouveaux partenaires). Cette démarche vient donc démontrer toute son efficacité et poursuit son évolution. Pour la suite des choses, Yasmine intégrera le diagnostic GES au sein des entreprises des quatre régions et cette étape permettra notamment de bonifier l’Outil Bilan GES Tourisme mis à disposition gratuitement par TDQ et qui est le fruit d’une démarche collaborative.
Vincent Bussières (chargé de projets principal à la Région de Biosphère Manicouagan-Uapishka), Andrée Pelletier (coordonnatrice secteur stratégique Tourisme et Loisir à la Coopérative de développement régional du Québec) et Paul-André Vollant (chargé d'affaires économiques au bureau des relations stratégiques et économiques du Conseil des Innus de Pessamit). Crédit photo: Justine Boucher
Les entreprises d’économie sociale: ce levier incroyable de prospérité territoriale
Animée par Andrée Pelletier, coordonnatrice secteur stratégique Tourisme et Loisir chez la Coopérative de développement régional du Québec (CDRQ), cette discussion avec la Station Uapishka nous a révélé le pouvoir des entreprises en économie sociale. Et quel pouvoir! La création d’une réserve mondiale de biosphère, puis d’une destination touristique en région éloignée sur les territoires de la communauté innue de Pessamit, ce n’est pas rien et cela a été possible grâce à cette forme de gouvernance bien particulière ainsi qu’à une posture innovante: la mutualisation et la conciliation. Vincent Bussières, chargé de projets principal à la Région de Biosphère Manicouagan-Uapishka (RBMU) et Paul-André Volant, chargé d'affaires économiques au bureau des relations stratégiques et économiques du Conseil des Innus de Pessamit, nous ont parlé de leur stratégie pour développer un tourisme durable, à la fois responsable et solidaire sur ce territoire partagé. Partis d’une intention commune et bienveillante de vitaliser un territoire pour l’ensemble des communautés qui y vivent et dans le respect des écosystèmes, ils ont développé une entente collective qui permet de se répartir les rôles et les responsabilités. Formée en coopérative, codétenue par la communauté de Pessamit et la RBMU, la Station Uapishka est une destination écotouristique et scientifique qui se développe grâce à la mutualisation des efforts et des ressources. Réflexions communes et rôles bien définis entre la gestion de projet, les RH, la mise en marché et la communication, le développement de sentiers ou des infrastructures, tout est fait pour harmoniser les relations et optimiser les bénéfices pour tous. Andrée Pelletier nous invite à explorer le site Web de la CDRQ pour en savoir plus sur cette approche.
Jean-Martin Côté (directeur général de l’Hôtel Manoir D’Youville), Hamza Taoufik (conseiller en développement durable au Fairmont le Reine Elizabeth) et Sarah Justine Leduc-Villeneuve (directrice développement de la destination et programmes de Tourisme Montréal). Crédit photo: Justine Boucher
Panel « bonnes pratiques »: des engagements marqués et inspirants
Un trio d’entreprises aux réalités, capacités organisationnelles et clientèles différentes, nous ont présenté leurs réalisations et leurs intentions de projets pour amener et positionner leur entreprise au-delà des attentes en matière de durabilité. Leur influence sur tout leur entourage (clientèles, personnel, partenaires, etc.) est aussi très inspirante. Hamza Taoufik du Fairmont le Reine Elizabeth, Jean-Martin Côté de l’Hôtel Manoir D’Youville et Sarah Justine Leduc-Villeneuve de Tourisme Montréal mènent en effet de front plusieurs projets qui leur permettent à la fois d’augmenter leurs impacts, leur résilience, mais aussi de saisir plusieurs opportunités.
Le Reine Elizabeth, faisant partie du Groupe Accor, nous partageait le défi de devoir répondre à des exigences européennes, alors que le Canada n’impose pas pour le moment les mêmes règles, mais tout en nous sensibilisant sur ces défis de transition réglementaire qui allaient forcément arriver bientôt. Le gaspillage alimentaire fait ainsi partie des grands enjeux que le Groupe Accor veut adresser (- 60% d’ici 2030). Hormis la disparition des buffets à volonté, l’hôtel a aussi mis en place l’initiative « too good to go » et fait appel à « La Tablée des Chefs » qui récupère les excédents alimentaires.
Tourisme Montréal, eux, ont axé leur nouvelle planification stratégique sur la cohabitation harmonieuse entre les visiteurs et les résidents, soucieux des dérives potentielles du surtourisme. Une volonté affichée et assumée qui teinte toutes leurs réflexions et leurs actions. Les résidents sont au cœur de leurs préoccupations et un indice de tourismophobie a même été mis en place. Un alignement de valeurs qui fait aussi écho chez le personnel et qui permet, selon eux, de retenir les employés qui se sentent fiers de contribuer à un tourisme plus responsable et cohérent. Le nouveau Fonds dédié à l’adaptation aux changements climatiques pour aider les gérants d’évènements à faire face aux impacts des événements climatiques extrêmes est aussi un projet porteur d’importance mis en place cette année.
Quant au Manoir D’Youville, leur nouvelle politique d’embauche inclusive et leur volonté d’avoir un plus grand impact dans leur communauté est très inspirante pour tous. Ainsi, un nouveau personnel, composé de profils et de personnalités arc-en-ciel (TSA, TDAH, etc.) a fait son entrée au sein de l’établissement et la première école-entreprise pour répondre aux besoins particuliers de ces personnes en situation d’emploi a vu le jour récemment.
Les panélistes nous ont tout à fait inspirés avec leurs actions responsables. Et si on retenait ce que disait Sarah Justine: « Choisir, c’est renoncer, mais c’est aussi choisir ce qu’on veut vraiment mener »? On ne peut pas tout faire, tout mener. L’important est d’agir sur les choses qui nous tiennent vraiment à cœur, et si on le fait bien, c’est déjà une victoire. Ce que complète Jean-Martin Côté en nous disant que la volonté et le leadership sont très importants, qu’il faut être convaincus des bénéfices pour avancer. « Les actes valent souvent mieux que les paroles », dit-on.
Un rappel sur la mission de TDQ
La directrice générale et membre fondatrice de Tourisme durable Québec, Geneviève Turner, a d’abord répondu à la question « Qui est TDQ? ». TDQ est un mouvement d’acteurs engagés sur la voie de la transition socioécologique en tourisme. Née d’une mise en commun d’expertises et du temps d’une trentaine de bénévoles professionnels désirant faire bouger les choses et faire leur part en tourisme, TDQ est devenue, il y a quatre ans, l’organisation dédiée au Tourisme durable au Québec. Elle est est une entité neutre qui offre des ressources, inspire, informe, soutient et mobilise l’ensemble de l’industrie par la collaboration, le partage de connaissances et la valorisation d’initiatives responsables. Geneviève invite à découvrir les différentes ressources gratuites mises à disposition sur le site web de TDQ, notamment, le répertoire des organisations engagées, l’Outil Bilan GES Tourisme, le Lexique du Tourisme durable ainsi que la section de contenus Développement durable pour les nuls.
Développement durable pour les nuls: Appréciation ou appropriation culturelle?
Les participants ont adoré les explications de Pierre Kanapé, conseiller en développement et coordonnateur de la transition durable chez Tourisme Autochtone Québec (TAQ). Il a établi la différence parfois moins évidente entre appréciation et appropriation culturelle. Premièrement, il a rappelé qu’il n’y a pas une culture autochtone, mais bien plusieurs cultures, car il y a 11 nations et 55 communautés. Tandis que l’appropriation consiste à utiliser sans consentement des éléments d'une culture, l'appréciation implique un respect et un échange. Il rappelle que, dans le cadre du tourisme durable, il est important de s'assurer que les communautés autochtones sont prêtes à accueillir le tourisme, ce qui n’est pas forcément le cas partout, car certaines ont d'autres préoccupations. Alors, que pouvons-nous faire pour éviter l'appropriation? Plusieurs pistes ont été étudiées durant la présentation.
Développement durable pour les nuls: La gestion horizontale démystifiée
La gestion horizontale, c’est le contraire d’une gestion verticale. Exit la hiérarchie, vive l’autogestion! Nadège Domergue et Élise Delaplace, respectivement éclaireuses en récréotourisme responsable et en transformation touristique chez TouriScope, ont démystifié quelques notions clés et partager leur vision et retours d’expériences sur ce virage à 180 degrés réalisé dans l’organisation. Chez TouriScope, elles ont choisi le modèle opale, conceptualisé par Frédéric Laloux dans son livre Reinventing Organizations: vers des communautés de travail inspirées. Saviez-vous qu’un des trois piliers de l’opalité concerne la plénitude de chaque personne dans l’équipe et priorise l’épanouissement professionnel et le bien-être au travail? À l’heure des enjeux d’attractivité et de rétention de la main-d’œuvre, elles nous expliquent que ce modèle permet de mieux répondre aux aspirations des jeunes en laissant plus de place à la prise d’initiatives, à l’autonomie et aux réflexions collectives et que ces façons de collaborer correspondent davantage à leur quête de sens et de plaisir au travail. Plus qu’un concept nébuleux, c’est une véritable structure à mettre en place et un changement de paradigme à avoir. Mais les bénéfices d’une gouvernance partagée sont nombreux et faire confiance au potentiel humain de chaque personne est très inspirant.
Frédéric McCune (professionnel de recherche au centre de recherche et d’innovation sur les végétaux de l’Université Laval). Crédit photo: Justine Boucher
Développement durable pour les nuls: L’apiculture urbaine
L'apiculture urbaine consiste à installer des ruches en milieu urbain et cela a gagné en popularité ces dernières années (200 ruches en 2013 à Montréal à plus de 3 000 aujourd'hui), car les gens se préoccupent davantage de la disparition des abeilles. Frédéric McCune, professionnel de recherche au centre de recherche et d’innovation sur les végétaux à l’Université Laval est venu démystifier cette pratique que l’on qualifie trop souvent de « responsable » sans se poser plus de questions. Les abeilles sauvages et les abeilles à miel font face à des défis environnementaux différents, mais elles partagent certaines causes de déclin, comme l'utilisation de pesticides et le manque de fleurs. Même si avoir des ruches peut sembler sympa, ce n'est pas forcément la meilleure stratégie pour renverser le déclin de nos abeilles. Frédéric nous a fait part des deux cas où cela s’avère utile et a lancé plusieurs autres pistes d'actions plus efficaces.
Un mot d’Environnement et changement climatique Canada
Tristan-Emmanuel Landry, directeur régional pour l’Est et le Centre chez Environnement et changement climatique Canada, était présent pour rappeler les enjeux qui sont partagés par tous et dont le Symposium était porteur de message. Il a évoqué la volonté du gouvernement du Canada de soutenir l’industrie dans sa transformation et dans la mise en place d’infrastructures plus résilientes. M. Landry n’a pas manqué de rappeler les objectifs du ministère qui s’arriment avec la vocation de TDQ ainsi que son engagement à poursuivre la collaboration étroite avec tous les partenaires du secteur dans le soutien d’un modèle plus respectueux de l’environnement.
Mot de clôture et d’avenir
Une 4ème édition où l’on mesure tout le chemin parcouru de notre industrie: professionnalisation, maturité et mise en réseau. Sandra nous remercie chaleureusement de notre présence et de nos partages, et nous félicite surtout pour notre mise en action et notre leadership engagé, tourné vers plus d’imputabilité et de respect. Tout au long de la journée, se « synergiser » aura été son leitmotiv et on espère que ça restera un de nos objectifs pour les prochains mois. Une édition créative et touchante qui se ferme et qui a définitivement semé des trésors dans la tête de plusieurs. Vivement le 5ème Symposium !
Merci à nos partenaires qui ont pris la parole!
Un hôte qui multiplie les efforts
C’est avec fierté que la Société du Vieux-Port de Montréal a accueilli l’événement écoresponsable qui s’inscrit dans leur démarche en responsabilité sociale. Marie-Pier Rouleau-Charbonneau, gestionnaire ventes événements et logistique, nous a partagé les actions entamées dans leurs deux unités d’affaires, le site récréotouristique ainsi que le parc. Entre autres, elle nous a détaillé la mise en place de plusieurs mesures d’accessibilité, notamment l’offre de créneaux horaires destinés aux clientèles à besoins particuliers au Centre des Sciences. Elle a aussi communiquer sa fierté d’avoir surmonté le grand défi du tri des matières résiduelles, un enjeu notable dû au volume élevé de visiteurs foulant le site. Leur prochain projet? S’attaquer aux îlots de chaleur, ce qui devrait déjà commencer d’ici la fin de l’année par la plantation de 140 arbres. TDQ tient à remercier sincèrement le Vieux-Port de Montréal qui a agi en tant que partenaire hôte de l’événement.
Tourisme Montréal engagé pour une industrie durable
Sarah Justine Leduc-Villeneuve, directrice du développement de la destination à Tourisme Montréal, a mentionné les efforts portés à intégrer le développement durable de façon transversale à leur plan stratégique ainsi que la volonté d’une cohabitation harmonieuse des touristes avec les populations locales. Comme elle l’a si bien dit, « ne pas attendre d’atteindre la perfection pour communiquer nos efforts… » permet de motiver les équipes et créer un sentiment de fierté qui favorise l’avancement!
TDQ souhaite remercier sincèrement son partenaire majeur, Tourisme Montréal pour son soutien à l’événement.
Le ministère du Tourisme soutient l’événement et TDQ
La journée s’est achevée avec Mme Marie-Ève Bédard, sous-ministre adjointe à la prospective, aux politiques et à la performance partenariale du ministère du Tourisme, qui a indiqué avoir été inspirée par les différents conférenciers venus partager leurs connaissances et leurs expériences. Elle a souligné que le virage vers un tourisme plus responsable et durable était déjà bien entamé au Québec et que l’industrie était prête pour les suites. Elle a mentionné qu’à cet effet le ministère du Tourisme, en collaboration avec ses partenaires, travaillait actuellement à l’élaboration de la future Stratégie de croissance durable du tourisme. Au cœur de celle-ci se retrouveront, de façon transversale et pleinement intégrée, les principes du tourisme responsable et durable. Elle en a profité pour inviter les personnes présentes à participer aux consultations en cours, que ce soit en tant que voyageuses et voyageurs, ou en tant que membres de communautés qui accueillent les touristes d’ici et d’ailleurs, en tant qu’entrepreneurs ou d’organisation œuvrant dans le tourisme. Elle a mentionné qu’il était temps de rêver ensemble le tourisme de demain et de cibler les besoins, les ambitions, les préoccupations de l’industrie touristique et des visiteurs à l’égard du développement durable. Mme Bédard a également réitéré le souhait de travailler conjointement avec TDQ sur divers projets, certains étant même amorcés, ainsi que sur des discussions qui influenceront le futur du tourisme durable. L’objectif est de soutenir la croissance du tourisme, en cohabitation harmonieuse avec la communauté d'accueil, et de faire du Québec un chef de file en matière de tourisme durable. TDQ souhaite aussi souligner la contribution du ministère du Tourisme du Québec, en tant que partenaire solidaire de l’événement.
Vous souhaitez vous joindre au mouvement ? Tourisme durable Québec accueille toutes les personnes et organisations qui souhaitent participer de près ou de loin à la transition durable des activités touristiques au Québec dans une atmosphère de partage et de collaboration.
Pour devenir membre, c’est par ici.
Pour plus d’informations sur Tourisme durable Québec, visitez le site web www.tourismedurable.quebec.
À propos de Tourisme durable Québec
L’organisation Tourisme durable Québec est indépendante et sans but lucratif. Son conseil d’administration et ses membres représentent des organisations de tous les secteurs en tourisme ainsi que des individus engagés à construire le tourisme de demain. Son objectif est de contribuer à faire du Québec une destination reconnue en tourisme responsable et durable par un mouvement solidaire et collectif. Pour plus d’informations sur l’organisation, visitez son site Web au www.tourismedurable.quebec ou rendez-vous sur sa page Facebook ou LinkedIn.
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