Ski Saint-Bruno : une autre station de ski qui change de propriétaires, par Claudine Hébert
L’année 2024 n’est pas encore terminée et déjà trois stations de ski ont changé de propriétaires. Après la station du mont Lac-Vert, à Hébertville, en janvier dernier, et le centre de ski Le Relais, à Lac-Beauport, au mois de mai dernier, c’est au tour de la station Ski Saint-Bruno de passer chez le notaire. Deux anciens employés de la station, Patrice Boire et Stéphanie Grenier, en ont fait l’achat le 27 novembre dernier.
De gauche à droite: Michel Couture, Stéphanie Grenier et Patrice Boire - Crédit: Fréderic Baune
Depuis déjà plusieurs mois qu’une rumeur de transaction planait sur la petite station de Saint-Bruno-de-Montarville appartenant à la famille Couture depuis 1988. TourismExpress en avait d’ailleurs fait mention sur son site au mois de mai dernier. « Le Groupe Forman, qui détient déjà la station Mont-Blanc, dans les Laurentides, avait effectivement déposé une offre sur la table pour acheter la station, confirme Michel Couture. Les négociations ont toutefois achoppé. Ce qui a permis à deux anciens membres de la direction de l’équipe de Ski Saint-Bruno de faire une offre cet automne. »
Des gestionnaires de la relève motivés
Pour l’anecdote, les nouveaux acheteurs ont tous les deux déjà reçu le prix gestionnaire de la relève (en 2016 et 2022), décerné par l’Association des Stations de ski du Québec. « Ça fait 20 ans que je souhaitais un jour devenir propriétaire d’une destination touristique. Je peux maintenant dire : mission accomplie », soulève Stéphanie Grenier qui a occupé le poste de directrice marketing de la station SSB entre 2018 et 2022. Auparavant, la gestionnaire avait travaillé au développement du réseau de parcs Arbraska.
Son nouvel acolyte, Patrice Boire, qui hérite du poste de président directeur général de la station, cumule, pour sa part, plus de 20 ans d’expérience en gestion de ressources humaines. Jusqu’à tout récemment, il était directeur des RH au Collège André-Grasset depuis 2019.
Éventuellement, les deux nouveaux propriétaires ont l’intention d’intégrer des activités quatre saisons au cœur de la station. Ils souhaitent également optimiser leur nouveau terrain de jeu pour accueillir plus de groupes et événements d’affaires en période estivale.
Équipements et bail emphytéotique
Outre les équipements et les immeubles, la transaction inclut également l’entreprise Snö Innovation. Les acheteurs poursuivent le bail emphytéotique du terrain qui appartient au Ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs du Québec. Le montant de la transaction n’a pas été dévoilé. Lors du dernier rôle d’évaluation, la station était évaluée à 8,3 millions de dollars.
Beau produit
Depuis plus de 40 ans, SSB se distingue grâce à son école qui initie annuellement 33 000 élèves. Ce qui la hisse parmi les plus grands centres d’apprentissage au pays. Soulignons que la station montérégienne a remporté en mai dernier le prestigieux prix Conversion Cup. Cette récompense est remise annuellement à l’une des 800 stations de ski nord-américaines qui se démarque en termes de conversion et rétention de nouveaux skieurs et planchistes. Grâce à ses nouvelles initiatives mises en place en 2021, l’équipe de SSB atteint des taux de rétention de clientèle qui dépassent les 80 %.
Au cours des dernières années, la station, qui emploie jusqu’à 800 personnes en haute saison, a reçu, en moyenne, plus de 400 000 visiteurs par an.
Que deviendra Michel Couture ? « Je vais rester encore quelque temps pour faciliter la transition. Mais une chose est sure, je vais apprécier le fait de pouvoir enfin prendre le petit-déjeuner et mon souper à la maison! » partage-t-il.
De l’action sur les pentes
Depuis 2017, ce ne sont pas moins d’une dizaine de stations qui ont changé de propriétaires, soit un peu plus de 15 % des domaines skiables de la province. Plus de la moitié de ces transactions ont même eu lieu au cours des deux dernières années. « Il faut remonter aux années 1990 pour assister à une telle effervescence », signale le PDG de l’Association des stations de ski du Québec, Yves Juneau.
Et ce n’est pas terminé. Ces jours-ci, on surveille ce qui se passe au Mont-Edouard, à l’Anse-Jean, au mont Adstock, dans le Centre-du-Québec, y compris au Mont Sainte-Anne. Les trois endroits intéressent vivement La Compagnie des montagnes de ski du Québec. Son PDG Christian Mars nous a indiqué vouloir ajouter d’autres adresses québécoises à son carnet après le mont Grand-Fonds et le mont Lac-Vert. Un dossier à suivre.
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