Recommandations fort pertinentes pour l’accroissement des vols directs internationaux à Montréal

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Louis RomeÀ la suite des rencontres de consultation publique tenues à l’automne 2014 et à l’analyse des mémoires présentés, la Commission permanente sur le développement économique et urbain et l’habitation de la ville de Montréal déposait ses recommandations le 12 mars dernier sur les moyens pour favoriser l’accroissement des vols directs internationaux à Montréal.

Parmi les sept (7) recommandations suggérées, plusieurs méritent d’être soulignées. Une première analyse du rapport de la Commission conclut que la Ville et les partenaires directement concernés sont invités à :

  • prioriser l’augmentation de vols directs et de liaisons internationales sur des continents absents au départ de Montréal, soit vers l’Asie et l’Amérique du Sud, sans oublier certaines grandes villes d’affaires américaines, européennes et du Moyen-Orient. Ces villes représentent des cibles stratégiques pour l’attraction d’entreprises liées aux grappes industrielles du Grand Montréal : finances, cinéma et divertissement, sciences de la vie, logistique et transport, aérospatiale, technologies de l’information et des communications ;
     
  • bonifier, avec des modifications législatives de la part du gouvernement fédéral, la composition du conseil d’administration d’ADM afin que le maire de Montréal devienne un membre ex officio dudit conseil avec trois élus, et ce, pour assurer une meilleure gouvernance d’Aéroports de Montréal (ADM) ;
     
  • enjoliver l’Aéroport international Trudeau pour qu’il soit la vitrine du Montréal culturel, touristique, économique, du savoir et du design. Il serait intéressant que cette porte d’entrée qu’est l’Aéroport, représente l’âme et la passion de Montréal et en y déambulant, qu’on perçoive l’ambiance festive et créative de Montréal ;
     
  • mettre de l’avant des systèmes de transport collectif efficaces afin de maximiser la fluidité routière et l’accessibilité vers l’aéroport ;
     
  • s’inspirer des meilleures pratiques en matière de communications et de nuisances pour favoriser une cohabitation harmonieuse entre l’aéroport et le milieu en assurant la sécurité et une meilleure qualité de vie aux résidents limitrophes ;
     
  • examiner les modèles d’affaires des villes de Boston et Houston dont les mairies ont joué un rôle majeur dans l’attraction de nouveaux vols directs internationaux au cours des deux dernières années ;
     
  • analyser les programmes incitatifs de l’Aéroport international Toronto-Pearson (l’un des aéroports avec les coûts d’atterrissage les plus élevés en Amérique du Nord) qui met de l’avant des ententes particulières avec des compagnies aériennes pour les inciter à ajouter des vols ou de nouvelles routes internationales. À titre d’exemple, une entente quinquennale avec Air Canada, en vigueur depuis le début de 2014, permet à cette dernière de bénéficier de rabais et d’amoindrir ses coûts, en fonction de nouvelles routes et d’augmentation du nombre de passagers transitant par Toronto-Pearson. Comme Air Canada y représente plus de 50 % du marché, elle a tout intérêt à maximiser cette plaque tournante (hub) dont Montréal représente le satellite le plus important avec plusieurs millions de passagers par année devant y transiter;
     
  • contrer l’exode des voyageurs québécois vers les aéroports de Plattsburgh et de Burlington, en invitant, par le développement d’une stratégie accompagnée d’incitatifs pertinents, une compagnie aérienne « low-cost » américaine, à s’implanter à Montréal. Pourquoi pas Southwest Airlines, le transporteur domestique numéro 1 aux États-Unis qui compte plus de 100 millions de passagers, 3400 vols quotidiens et desservant 94 villes américaines et six pays ? Et bonne nouvelle pour Montréal, ce transporteur n’est présent ni à Plattsburgh ni à Burlington ;
     
  • enfin, mettre sur pied un groupe de travail, composé de joueurs clés et d’experts, pour donner suite aux recommandations et faire rapport, accompagné d’un plan d’action, au conseil municipal, dans les six mois de sa constitution.


De nouveaux vols directs au départ de Montréal, en particulier vers certaines villes stratégiques et des pays membres du BRICS, s’avèrent primordiaux pour le développement économique, dont le tourisme. Le succès, pour la venue et la rétention de sièges sociaux, pour l’accueil de nouveaux investissements, de congrès internationaux et de grandes foires, est principalement tributaire de liaisons directes.

Une vision collective
En ce sens, je crois que nous devons collectivement souscrire à ces recommandations et souhaiter que la Ville de Montréal et les principaux acteurs concernés y donnent suite dans les meilleurs délais !

Une telle stratégie pourra permettre à Montréal, le 4e aéroport au Canada en termes de passagers (devancé par Calgary depuis 2013), de reconquérir son troisième rang sinon, viser le deuxième d’ici quelques années.


Collaboration spéciale, Louis Rome


Source : Ville de Montréal