Organismes culturels et coupes budgétaires
Camille Derelle du Réseau de Veille en Tourisme de la Chaire de tourisme Transat de l'ESG UQAM dresse l'analyse qui s'intitule : Les organismes culturels s’adaptent aux coupes budgétaires. Pour faire face à la baisse des subventions allouées à leur fonctionnement, les institutions culturelles se voient contraintes de développer des modèles de financement originaux afin de conserver leur clientèle et d’attirer de nouveaux publics.
Location d’espaces, diversification des activités, intégration de festivals et d’événements à la programmation… Devant les difficultés financières des pouvoirs publics et les coupes budgétaires qu’elles entraînent, les établissements doivent redoubler d’ingéniosité pour augmenter leurs revenus tout en évitant de dénaturer leur offre.
LE FINANCEMENT DES INSTITUTIONS CULTURELLES
Influençant directement le contenu des expositions, ainsi que le profil du public des lieux culturels, le financement des institutions peut prendre trois formes différentes:
- les contributions privées (legs, dons, etc.);
- les recettes autonomes (droits d’entrée, boutique, etc.);
- les aides financières publiques et parapubliques (subventions, prêts, etc.).
Si certains établissements peuvent profiter de fonds de l’État, d’autres dépendent uniquement des donateurs et des visiteurs. Jason Luckerhoff, professeur au département de lettres et communication sociale de l’Université du Québec à Trois-Rivières, rappelle que sur les quelque 400 institutions culturelles québécoises, moins de 150 reçoivent un soutien financier gouvernemental. Moins l’aide de l’État est importante, plus les professionnels des institutions culturelles doivent se montrer créatifs pour trouver de nouveaux moyens d’équilibrer leur caisse.
Ailleurs dans le monde, les musées jonglent également entre fonds publics, soutien privé et contributions des visiteurs. En France, le gouvernement a annoncé une coupe de 2% dans le budget de la culture pour 2014. Certains grands établissements comme le Louvre, le musée d’Orsay, le château de Versailles ou le musée du quai Branly connaîtront même une baisse de 2,5% de leur enveloppe budgétaire. Cependant, dès leur ouverture, quelques musées ont développé un autre modèle de fonctionnement, totalement en marge des subventions publiques. Ainsi, la Pinacothèque de Paris, avec son chiffre d’affaires de 15 millions d’euros, tire ses bénéfices de la vente de billets pour les expositions (50%), de sa boutique (40%) et de la location d’espaces (10%). La récente fermeture aux États-Unis de différentes attractions culturelles – faute d’entente sur le budget au Congrès – témoigne de la fragilité des institutions lorsque les autorités politiques changent de position. [analyse complète]
Analyse rédigée par Camille Derelle, Réseau de veille en tourisme, Chaire de tourisme Transat, École des sciences de la gestion, UQAM.
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