La saison estivale est à nos portes

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Éric FournierLe mois de mai donne le coup de départ aux activités marketing de l'industrie touristique en vue de la prochaine saison estivale.

Les régions un peu plus éloignées et qui demandent une planification plus importante des visiteurs sont celles qui historiquement ouvrent la saison promotionnelle.

Les Îles-de-la-Madeleine, la Gaspésie et la Côte-Nord ont débuté leurs opérations promotionnelles dès la fin avril.

Depuis quelques jours, le Bas-Saint-Laurent, Lanaudière et les Laurentides nous communiquent leurs messages publicitaires.

Dans les semaines qui viennent les autres régions et les principaux évènements et produits touristiques se joindront à la mêlée pour se positionner dans les marchés des choix des vacances des Québécois.

L'IMPORTANCE DE L'ÉTÉ
La période estivale est la saison touristique la plus importante et la plus achalandée au niveau des activités marketing au Québec. Ainsi, plus de 50 M$ seront investis en marketing touristique au cours des prochaines semaines.

L'été est une saison prioritaire pour la majorité de nos entreprises et cette période représente une part extrêmement importante de leurs revenus annuels. Les mois de juin à août sont des mois cibles sur lesquels tous les plans d'affaires d'entreprises comptent pour engranger des revenus afin de couvrir les dépenses de mois moins rentables et souvent purement déficitaires.

Il est donc tout à fait normal de voir les régions touristiques s'activer entrainant dans leurs sillages les entreprises touristiques de leurs régions. Sur les marchés intra-Québec les règles du marché se sont, au fil des ans et en fonction du développement de l'offre, bien établies. La compétition entre les régions et les produits est saine et somme toute très pondérée.

QUELS SONT VRAIMENT LES ENJEUX?
Du point de vue de la destination Québec les réalités sont toutefois différentes.

Si l'on compile le nombre de nuitées générées en juillet et août en hébergement commercial au cours des dernières années, force est de constater que la performance touristique estivale du Québec stagne depuis une quinzaine d'années.

Nuitées générées au Québec

Juillet et août enregistrent bon an mal an un peu plus de 3 M de chambres vendues depuis le milieu des années 90.

Peu importe les conjonctures économiques, les coûts de l'essence ou du dollar, la température ou les campagnes de promotion, l'objectif des 3.5 M de chambres vendues en juillet et août semble inatteignable pour le Québec touristique.

De fait, la faible croissance des marchés intra Québec, la perte des 2 M de touristes américains et l'incapacité de se réorganiser efficacement comme destination sur les marchés hors Québec minent la performance touristique de la belle province. (Voir l'article : Le tourisme comme source de revenus pour l'économie québécoise)

En fait, l'enjeu commercial estival se résume à des investissements de 50 M$ pour se disputer entre 50 000 et 100 000 nuitées qui vont et viennent dans l'une ou l'autre nos régions touristiques.

Tant que le Québec touristique ne se réorganisera pas, nos enjeux resteront régionaux. (Voir l'article : Révision du modèle d'affaires de l'industrie - le Réseau des ATR rend public son mémoire)

LES NOUVELLES TENDANCES
L'industrie doit également se battre depuis une bonne dizaine d'années contre plusieurs nouvelles tendances fortes… très fortes.

Le fractionnement des vacances vers des approches plus courtes de types excursionnistes, l'accessibilité des destinations soleil et le déplacement des périodes estivales traditionnelles vers septembre sont trois phénomènes auxquels notre industrie doit s'adapter.

La consolidation du produit touristique de nos grandes villes, notamment avec le produit grands évènements a elle aussi changé la donne en les faisant passer de pôles émetteurs de touristes vers les régions (entre 1980 et 1996) à celui d'acteurs actifs et dynamiques sur les marchés intra Québec.

TOUJOURS LE MÊME CONSTAT
Dans un marché intra-Québec fermé et sans progression significative sur les marchés hors Québec, force est de constater qu'au Québec la progression des uns se fait malheureusement au détriment de la décroissance des autres. 


Collaboration spéciale, Éric Fournier