L'aérogare de Mirabel sera détruite

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Aérogare de MirabelTrop cher, trop vieux et inutilisable: le bâtiment principal de l'aéroport de Mirabel sera détruit, a annoncé ce matin l'entreprise publique de gestion Aéroports de Montréal (ADM) rapporte La Presse. L'aérogare a été inaugurée en 1975 et n'accueille plus de voyageurs depuis le début des années 2000.

Hier matin, dans le cadre de son assemblée annuelle, ADM a annoncé qu'elle lancerait un appel d'offres pour la destruction du bâtiment. Transports Canada, responsable ultime des aéroports en sol canadien, aurait déjà donné son feu vert au projet.

Le journal Les Affaires rapporte que le bâtiment de l'ancienne aérogare de Mirabel a servi pendant 30 ans et est laissé à lui-même depuis la décision fortement contestée d’ADM au milieu des années 1990, de mettre un terme aux vols internationaux réguliers à l’Aéroport de Mirabel pour les concentrer à l’Aéroport Montréal-Trudeau. La «vie économique probable» d'un tel aérogare, soutient ADM, varie de 40 à 50 ans et le qualifie aujourd’hui de «désuet et non économiquement récupérable». Depuis la fin de 2004, ADM soutient avoir investit plus de 30 M$ dans cet aéroport et affirme que des réparations de plus de 15 M$ sont requises de manières urgentes. «Maintenir indéfiniment un bâtiment innoccupé et désuet serait irresponsable», affirme le grand patron d'ADM, James Cherry.

Montréal-Mirabel : pôle aéronautique de calibre mondial - vidéo d'ADM


Selon le rapport du Groupe Altus, expert indépendant en immobilier, le potentiel de récupération du bâtiment de l’ancienne aérogare de Mirabel est grandement limité en raison de sa localisation. En effet, les conditions de localisation sont inférieures à celles généralement recherchées pour un projet commercial. L’environnement n’est pas attractif pour le grand public et la position du site est marginale par rapport aux secteurs à forte densité de population. Des travaux majeurs de mise aux normes seraient en outre nécessaires dans le cas où les bâtiments seraient réutilisés à des fins autres qu’aéroportuaires.

Les coûts sont évalués à 27 M$ pour le bâtiment de l’aérogare et à 36 M$ pour l’ensemble du complexe d’aérogare (stationnement étagé et aéroquai compris), et ce, sans compter les investissements requis pour adapter les bâtiments pour une autre vocation. Même après les travaux de mise aux normes, le bâtiment de l’ancienne aérogare présenterait encore des désuétudes fonctionnelles incurables liées, notamment, à l’aménagement intérieur inorthodoxe, à des hauteurs libres soit trop grandes soit trop faibles, à l’inefficacité énergétique de l’enveloppe en verre ainsi qu’à la présence importante d’amiante. À suivre...

Source : La Presse / Les Affaires