INTERNATIONAL: Tourisme et régions : rien ne sera plus comme avant
"Comment accompagner la reprise du tourisme aujourd'hui ? Et quelles évolutions pour demain ?" Sous cet intitulé, Régions de France organisait un échange entre le président de l'Umih et le PDG de la Compagnie des Alpes. L'enjeu immédiat des vacances d'été a été abordé, mais aussi, à plus long terme, toute une série de composantes structurelles devant aujourd'hui être questionnées : sur-tourisme, concurrence entre les territoires, développement durable, emploi, qualité, rôle des régions, mobilité...
Pour son cinquième numéro, le webinaire "La controverse des régions", organisé par Régions de France en partenariat avec le quotidien économique La Tribune, était consacré au tourisme, sous l'intitulé "Comment accompagner la reprise du tourisme aujourd'hui ? Et quelles évolutions pour demain ?". Ce thème revêt un relief particulier, quelque jours après l'intervention d'Emmanuel Macron sur le thème de la relance de l'activité touristique et l'annonce d'un "plan de reconquête et de réinvention du modèle", à l'horizon de cinq ans (voir notre article du 3 juin 2021).
LE MOMENT DE VÉRITÉ APPROCHE
Le terme "controverse" n'est pas forcément le plus approprié tant les positions des deux intervenants convergent. Il s'agit en l'occurrence de Roland Héguy, le président de l'Umih (Union des métiers et des industries de l'hôtellerie), et Dominique Marcel, le PDG de la Compagnie des Alpes, filiale de la Caisse des Dépôts qui gère notamment dix domaines de montagne (La Plagne, Les Arcs, Tignes, Val d'Isère, Les Ménuires...) et treize parcs de loisirs (Parc Astérix, Futuroscope, France miniature, parcs Walibi, musée Grévin...). Dominique Marcel est également le président d'Alliance tourisme, un cercle de réflexion regroupant les entreprises leaders du secteur.
Les convergences valent bien entendu sur l'impact et les conséquences de la crise sanitaire – particulièrement forts à Paris et dans les grandes métropoles régionales –, même si Dominique Marcel estime qu'"on n'a peut-être pas encore réalisé la gravité de la crise, qui a touché aussi les grandes entreprises". En effet, comme l'a souligné Roland Héguy, le secteur a été très soutenu par l'État, notamment avec le PGE (prêt garanti par l'État). Mais le moment de vérité approche, car "aujourd'hui, on repart avec des dettes". La crise a cependant le mérite de faire prendre conscience aux Français de l'importance de ce secteur économique, devenu le premier en termes de part dans le PIB, autour de 7 à 8%.
UNE CONCURRENCE ENCORE PLUS EXACERBÉE
La relance est donc très attendue et beaucoup va se jouer sur les vacances de cet été. Sur ce point, les intentions des Français semblent plutôt favorables, mais il demeure beaucoup d'incertitudes, en particulier avec la tendance croissante aux réservations de dernière minute, encore accrue par la situation sanitaire. Les Français veulent partir en vacances, mais avec davantage d'individualisation, moins de densité, plus de grand air... Rien n'est cependant gagné d'avance, car la concurrence, déjà très forte avant la pandémie, va être exacerbée, tous les pays ayant été touchés et cherchant désormais à regagner leurs parts de marché.
Source: Banque des Territoires
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