Favoritisme dans le tourisme : compétences vs connexions, par Alice Jean-Tremblay

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L’industrie du tourisme repose sur un subtil équilibre entre expérience client, efficacité opérationnelle et gestion des talents. Pourtant, un phénomène persistant menace cette dynamique : le favoritisme dans les embauches et promotions. Que ce soit en hôtellerie, en restauration ou dans les agences de voyages, il arrive trop souvent que des candidats soient privilégiés non pas pour leurs compétences, mais pour leurs relations.

 

Le poids des connexions dans l’industrie touristique

Dans un secteur où l’expérience et le savoir-faire sont essentiels, l’embauche basée sur des affinités personnelles peut sembler inoffensive. Après tout, faire appel à quelqu’un de connu peut paraître plus rassurant qu’un pari sur l’inconnu. De nombreux établissements fonctionnent en réseau, où la recommandation et le bouche-à-oreille jouent un rôle clé.

Toutefois, lorsque ces pratiques deviennent la norme, elles créent un cercle fermé qui freine l’innovation et la diversité. Un guide touristique engagé parce qu’il est « le cousin du patron » ou un gestionnaire d’hôtel promu parce qu’il « connaît du monde » ne garantit pas une qualité de service optimale.

 

Les effets sur la performance et le climat de travail

Le favoritisme dans le recrutement ou l’évolution de carrière peut entraîner des conséquences directes sur l’entreprise et ses employés :

  • Démotivation des talents compétents : les employés performants qui voient leur progression bloquée au profit de relations internes risquent de perdre leur motivation.
  • Baisse de la qualité de service : un employé choisi pour ses connexions plutôt que pour ses compétences peut peiner à répondre aux exigences du poste. Or, dans le tourisme, chaque détail compte pour offrir une expérience client exceptionnelle.
  • Climat de travail détérioré : le sentiment d’injustice et le manque de reconnaissance peuvent générer frustrations et tensions dans les équipes.

 

Favoriser une approche basée sur les compétences

Dans un domaine où la qualité du service et l’expérience client sont primordiales, comment éviter que le favoritisme ne nuise à la performance ?

  1. Mettre en place des critères d’embauche objectifs : établir des standards de recrutement clairs permet d’éviter que les relations personnelles prennent le dessus sur l’expertise.
  2. Encourager une culture de mérite : les promotions et reconnaissances devraient être basées sur des performances mesurables, et non sur des préférences personnelles.
  3. Ouvrir l’industrie à la diversité : en valorisant différents profils et expériences, les entreprises touristiques s’assurent d’attirer des talents qui apportent une réelle valeur ajoutée.
  4. Sensibiliser les gestionnaires : une formation aux biais inconscients et aux bonnes pratiques RH peut limiter les décisions influencées par l’affectif.

 

Conclusion

Si les connexions personnelles font partie du tissu de l’industrie touristique, elles ne doivent pas supplanter les compétences. Dans un secteur où la qualité de service est un facteur clé de succès, il est essentiel d’adopter une approche transparente et méritocratique. Après tout, un employé choisi pour ses talents contribuera toujours plus à l’excellence qu’un simple proche placé par habitude.

 

Alice Jean-Tremblay
Spécialiste en ressources humaines
Chroniqueuse - Tourisme & Hôtellerie 
Hôtel Saint-Sulpice alicee.18@hotmail.com

 

 

Nominations

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  • Palais des congrès de Montréal – Nicolas Joël
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