Événements culturels : vers une consolidation du modèle hybride

La pandémie de COVID-19 a eu des effets dévastateurs sur l’industrie touristique et les études se sont multipliées pendant et après la crise sanitaire pour démontrer l’impact de cette dernière sur les différents secteurs touristiques. Cela étant dit, plusieurs acteurs de l’industrie faisaient référence pendant la crise à un vieux dicton de Winston Churchill (attribué à tort à ce dernier, selon le magazine L’actualité) qui aurait dit: qu’il ne faut jamais gaspiller une bonne crise.

Au-delà de l’origine de ce dicton, l’idée derrière cette phrase était de dire qu’il y a peut-être des opportunités à saisir dans chaque crise et qu’il ne faut pas se laisser aveugler par les problèmes générés par cette dernière. Dans ce contexte, et dans le secteur de l’événementiel en particulier, plusieurs festivals se sont tournés dans un premier temps vers le mode complètement virtuel en 2020 avant de revenir vers un modèle hybride en 2021 et 2022. À partir de là, il est légitime de se poser la question si l’hybridation des contenus était finalement une opportunité à saisir et si 2023 va être l’année de consolidation de cette nouvelle tendance ?

Aux États-Unis, c’est bien parti pour rester

À en juger par la programmation des plus grands festivals américains qui auront lieu dans les premiers mois de 2023, on peut dire que l’hybridation des contenus est là pour rester. De célèbres festivals comme Coachella (Indio - Los Angeles), Sundance Film festival (Salt Lake City), SXSW (Austin) ou Electric Daisy Carnival (Las Vegas) proposent à leurs clientèles des formules en ligne qui couvrent un certain nombre d’activités prévues dans le cadre du festival.

Cette situation n’est que la traduction de plusieurs enquêtes réalisées auprès des organisateurs d’événements en 2022 et qui confirment la continuité des modèles d’événements hybrides, même après la fin de la pandémie.

Au Québec, il y a bien un marché pour le virtuel

Lors du congrès d’Événements Attractions Québec (ÉAQ) qui a eu lieu à l’automne 2022, une étude commandée par le regroupement et menée par Segma auprès de la clientèle québécoise a démontré que 46,1% des répondants sont prêts à payer 20$ ou moins pour des prestations virtuelles, alors que 14% sont prêts à débourser plus de 20$ pour ce type de prestation.

Cela dit, malgré cette prédisposition des clients à payer pour assister à des performances virtuelles, il n’en demeure pas moins que 68,4% des événements québécois qui offrent ce type de prestation le proposent gratuitement. Cette situation s’explique par le fait que le virtuel a été considéré essentiellement comme un plan B pendant la pandémie en attendant le retour à la normale.

2023, année de consolidation

Tenant compte de ce qui précède, et plus particulièrement de l’adoption du mode hybride par les plus grands festivals américains, nous pensons que 2023 sera l’année de la consolidation de ce modèle. En empruntant cette voie, les organisations qui s’inscrivent dans cette logique d’hybridation de contenu vont permettre de répondre à quelques questions importantes et surtout celles concernant la taille du marché et le type de clientèle réceptif aux prestations virtuelles, le type de contenu qui s’adapte à ce genre de diffusion et le retour sur investissement.

Sur ce dernier point, il est important de bien définir cet indicateur dans la mesure où les investissements de départ (matériel, bande passante, expertise en ressources humaines…etc.) sont importants pour offrir des prestations virtuelles. À ce chapitre, aussi bien les acteurs publics de la culture et du tourisme que les regroupements d’événements peuvent soutenir les organisations qui souhaitent offrir un contenu hybride en financent les infrastructures de captation et de diffusion ainsi que le développement des expertises en la matière.

Mohamed Reda Khomsi
Collaboration spéciale


Pour aller plus loin:

Nominations

NOMINATIONS SEMAINE DU 19 AOÛT 2024

  • Brasserie 701 de l'Hôtel Place d'Armes – Aurore Rousseau
  • Groupe Germain – Montréal et Toronto – Paul de La Durantaye, Nicolas Lazarou et Jean-Philip Dupré
  • Palais des congrès de Montréal – Nicolas Joël
  • AQS – Catherine Rocheleau & Audrey Bouquot

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