Chicago, dans la foulée de New York avec 3,5% de croissance en 2014
Les autorités de Chicago étaient tout feu tout flamme le 5 février dernier lors du dévoilement de leurs résultats touristiques pour 2014. De fait, la ville venait de franchir la barre des 50 M de visiteurs.
Il s'agissait d'une progression de 3.5 % par rapport à 2013 qui elle avait progresser de 4.4 % par rapport à 2012 (8 % de croissance en deux ans).
La « Ville des vents » a définitivement le vent dans les voiles relevant le défi d'ajouter 10 M de nouveaux touristes à ses résultats des quatre dernières années.
Le parc hôtelier de la ville a enregistré des mois d'occupation records au cours de neuf des douze mois de 2014 franchissant les 10 M de nuitées vendues. Ces résultats ont ainsi permis de dépasser les deux milliards de revenus hôteliers et de générer un record de 113 M$ en revenus de taxes hôtelières.
L'industrie touristique de la ville d'Al Capone a bien diversifié ses activités depuis la période de la prohibition en générant l'an dernier un chiffre d'affaires de près de 14 milliards $ tout en créant 10 000 nouveaux emplois en tourisme.
CHICAGO L'AMBITIEUSE
Choose Chicago, l'organisme de promotion de la ville, qui dispose d'un budget annuel inférieur à 35 M$ s'était donné comme objectif de franchir la barre des 50 M de touristes et de s'inscrire dans le top 5 des villes les plus touristiques aux États-Unis.
L’objectif ayant été atteint avant l'échéance, l'organisme touristique souhaite maintenant s'attaquer à l'objectif des 55 M de visiteurs pour 2020. Seuls New York et Orlando peuvent évoluer à ce niveau aux États-Unis.
Il n’est pas anodin de souligner qu'il est assez rare de voir un maire comme celui de Chicago manipuler avec autant d'aisance taux d'occupation hôteliers, nuitées générées et objectifs touristiques. Avant d'être maire de Chicago, Rahm Emanuel était chef de cabinet de Barack Obama. Ce dernier est certes l’un des ingrédients de la recette gagnante de la ville.
LES RÉSULTATS: LA CLÉ DE LEUR SUCCÈS
Les autorités de Chicago sont particulièrement fières de leurs résultats, qu'ils attribuent à la qualité de leur plan marketing et à des investissements ciblés dans leurs deux aéroports, dont O'Hare Airport, avec 70 M de passagers, leurs services de transports et plusieurs infrastructures touristiques.
QUELQUES COMPARAISONS AVEC LE QUÉBEC
Chicagoland à des caractéristiques qui rendent les comparaisons intéressantes avec nos deux grandes villes Québécoises. Tout d'abord, l'eau y est très présente avec le Lac Michigan et deux importantes rivières qui la traversent. Son positionnement axé sur le tourisme d'affaires, les congrès, le tourisme sportif, sa diversité culturelle, son Central Business District, le Loop, the Magnificent Mile, Millennium et Lincold Park sont tous des comparables intéressants de ce que pourrait être le positionnement de nos grandes villes sur les marchés NE et AC.
Un autre parallèle intéressant Chicago - Québec est celui du niveau de taxation de la ville.
Chicago est la ville américaine ou le niveau de taxation est le plus élevé. La ville à un niveau de taxation moyen de près de 16.5 % dont 4.5 % en taxe hôtelière. L'Illinois à une taxe d'État de 6.25 % et Chicago une taxe locale de 3.25 % pour un total de 9.50 % en taxes à la consommation.
De plus, Chicago a le plus haut taux de taxe aux États-Unis pour la location de voiture et le second taux de taxe pour la restauration.
De façon plus spécifique, 2.5 % des taxes prélevées servent à financer le McCormick Place Convention Center (3e au monde avec 3 M de visiteurs) et un autre 2 % pour le Chicago White Sox Stadium.
LA TSH
Chicago a généré des revenus records de TSH en 2014 avec 113 M$ franchissant la barre des 100 M$ en revenus pour une troisième année.
Si le Québec touristique avait pu soutenir la même croissance que Chicago, New York ou encore plusieurs autres destinations nord-américaines, nos revenus de TSH seraient passés de moins d'une quarantaine de M$ en 2002 (46 M$ en 2014) à près de 70 M$ l'an dernier.
Le tarif moyen de location d'une chambre à Chicago est de 199 $. Il est ainsi d'une cinquantaine de dollars plus élevé que celui de Québec ou Montréal (excluant le coût du $ CAN) ce qui démontre bien que le succès touristique d'une destination est fondamentalement une question de promotion efficace et d'équilibre entre l'offre et la demande.
95 % des touristes qui séjournent à Chicago sont Nord-Américains
Collaboration spéciale, Éric Fournier
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