Un réseau de distribution québécois qui participe au dynamisme touristique du Québec
Un réseau de distribution québécois qui participe au dynamisme touristique du Québec
La semaine dernière avait lieu le 1er colloque sur la distribution et la forfaitisation touristique au Québec, organisé par l’ARF-Québec. Au total, 150 participants réceptifs, voyagistes, ATR, ATS, prestataires touristiques et panélistes ont eu la chance d’assister à 7 panels aux sujets riches et variés durant une journée et demie, animée par Paul Arseneault. Un record pour les événements annuels de l’ARF-Québec. Et une occasion de réfléchir aux façons de collaborer davantage ensemble pour répondre aux enjeux actuels. Voici un premier compte-rendu présentant les faits marquants de la première journée de ce colloque.
Des chiffres éloquents sur l’impact du réseau
L’ARF-Québec a révélé les résultats d’une étude menée auprès de ses membres et réalisé par la firme Touriscope. En 2019, le réseau de distribution québécois a généré un chiffre d’affaires de plus de 313 millions de dollars pour les voyages vendus au Québec. Ces entreprises, qui comptaient 2625 employés, ont fait voyager 811 000 touristes et excursionnistes sur les routes du Québec en 2019, pour un total de 613 600 nuitées.
La pandémie étant arrivée, ce portrait est malheureusement différent pour l’année 2020, puisque le chiffre d’affaires pour les voyages vendus au Québec a chuté de 92 %. Alors que le nombre de nuitées générées dans la province a diminué de 83 %, la baisse est moins importante pour le nombre de voyageurs puisque le réseau a fait voyager 457 000 personnes au Québec, soit - 44 % comparativement à 2019. Ceci s’explique notamment par le fait que les voyageurs québécois ont davantage réservé des excursions à la journée que les voyageurs internationaux, la clientèle traditionnelle du réseau.
En effet, les réceptifs et les voyagistes ont réussi à séduire cette nouvelle clientèle, notamment grâce au programme Explore Québec. Laurent Plourde, président de GVQ Canada et de l’ARF Québec, salue ces retombées positives pour le réseau de distribution. Il relève cependant qu’un des défis dans les prochaines années sera de trouver un équilibre entre les voyageurs des marchés traditionnels et ceux du Québec. Pour cela, il perçoit la nécessité d’adapter les façons de faire du réseau de distribution, afin de maintenir le contact avec les voyageurs québécois. Cela passe entre autres par une collaboration avec les agences de voyages. Une étude récente de Phocuswright fait d’ailleurs état d’une hausse anticipée des parts de marché des réservations en ligne des agences de voyages traditionnelles, au détriment des agences de voyages en ligne (OTA), d’ici 2024. Selon un sondage mené par l’Alliance en mars 2021, les agences de voyages ont également leur place non seulement à l’étape de la réservation, mais aussi lors de l’inspiration et de la planification du voyage.
Le rôle du réseau de distribution dans le tourisme durable
Le tourisme durable fut l’objet de discussions animées entre quatre panélistes d’expérience. Guillaume Cromer, spécialisé sur les questions du développement durable et de l’innovation dans le tourisme et président de l’association Acteurs du tourisme durable en France, nous a rappelé qu’historiquement, le tourisme durable dans son pays fut un mouvement initié par les voyagistes d’aventure, qui étaient aux premières loges pour constater des impacts du tourisme dans les destinations hôtes. Selon lui, il est aujourd’hui impératif que les agences s’engagent dans une démarche de durabilité, en particulier en réduisant les émissions de carbone, un enjeu qui risque de chambouler toute l’industrie touristique.
Richard Rémy, fondateur de Karavaniers, a pavé la voie du tourisme durable pour les voyagistes québécois. Outre sa charte éthique basée sur le respect des communautés et de l’environnement, l’entreprise est devenue en 2009 la première agence de voyages canadienne à inclure systématiquement dans le prix de ses voyages un montant compensatoire pour les émissions de gaz à effet de serre produits par les déplacements aériens. De la perspective de Richard Rémy, le plus important est de conscientiser les voyageurs à leur impact environnemental. Et le réseau peut jouer un grand rôle à cet effet, en prenant le leadership et en suggérant aux consommateurs conscientisés, des forfaits et pratiques écoresponsables et durables.
Guillaume Plamondon, du Bureau de projets en tourisme responsable et durable du ministère du Tourisme, a présenté les grandes lignes du Plan d’action pour un tourisme responsable et durable 2020-2025. Tout comme l’ensemble des intervenants touristiques, le réseau de distribution a un rôle à jouer dans ce plan, notamment par la mise sur pied de circuits en transport électrique.
Enfin, Isabelle Pécheux, fondatrice de l’agence réceptive Passion Terre, a partagé sa vision pour créer un tourisme plus durable. Membre de Tourisme Durable Québec, elle est convaincue de l’importance de faire partie d’un réseau où circulent les connaissances sur le sujet et les bonnes pratiques. Pour inciter au changement, il est nécessaire de faire comprendre les enjeux et les défis. Elle a d’ailleurs offert une formation sur le tourisme durable aux AT et fournisseurs en mars dernier, par l’intermédiaire de l’ARF-Québec.
Des réponses aux défis de recrutement
Pour faire face à la pénurie de main-d’œuvre dans l’ensemble du secteur, l’implication du réseau scolaire est primordiale, tout comme leur collaboration étroite avec l’industrie touristique. L’honorable Liza Frulla, directrice générale de l’ITHQ, est convaincue que l’avenir passe par la professionnalisation des métiers du tourisme, par leur requalification et leur valorisation. C’est d’ailleurs ce qu’œuvrent à faire l’Alliance de l’industrie touristique du Québec et le ministère du Tourisme du Québec, en collaboration avec l’ensemble du réseau associatif touristique et le CQRHT, entre autres par leur dernière campagne nationale Faites briller l’été partout au Québec.
Séduire et attirer la relève en tourisme est un effort constant, comme l’a fait remarquer Bruno Lemieux, directeur adjoint des études au Collège Mérici, qui propose des programmes techniques et de la formation continue pour des métiers au sein du réseau de distribution. Son équipe et lui ont adopté une approche client afin de mieux répondre aux besoins et attentes des étudiants. Par cette démarche, ils ont par exemple adapté le calendrier scolaire pour leur permettre de travailler jusqu’à la fin de la fête du Travail en septembre.
La pandémie va modifier durablement les besoins en formation de l’industrie, sans parler de toutes les nouvelles compétences recherchées pour la main-d’œuvre de demain. Selon Marc-Antoine Vachon, titulaire de la Chaire de tourisme Transat et professeur titulaire au département de marketing de l’ESG UQAM, elles ont a trait non seulement au numérique et aux technologies, mais également à des savoir-être : polyvalence, adaptabilité, communication, intelligence émotionnelle, capacité à résoudre des problèmes, autonomie, réflexe écoresponsable, etc.
Pour Jason Lehoux, cofondateur de l’agence réceptive Authentik Canada, ces nouvelles compétences sont essentielles à la croissance de son entreprise. Les outils technologiques ont pris une place prépondérante dans ses activités et il y voit un moyen de valoriser les métiers. Grâce à l’automatisation, ses employés ont plus de temps sur des tâches à haute valeur ajoutée, telle que le service à la clientèle.
Ne manquez pas la suite de ce compte-rendu la semaine prochaine ! Vous y découvrirez des annonces faites par la ministre madame Caroline Proulx, les retombées du programme Explore Québec, les perspectives de relance du tourisme scolaire et éducatif, ainsi que les actions marketing 2021 de Destination Canada pour les marchés domestique et étrangers.
Établie depuis 12 ans, l’association des Agences réceptives et forfaitistes du Québec (ARF-Québec) est l’association sectorielle reconnue par le ministère du Tourisme comme leader et porte-parole officiel du réseau de distribution québécois, regroupant 77 voyagistes et réceptifs spécialisés en promotion et commercialisation du Québec sur les marchés nationaux et internationaux, de même que 70 fournisseurs touristiques, ATR et ATS. L’ARF-Québec a pour mission de mobiliser, accompagner et défendre les intérêts des réceptifs et voyagistes québécois en misant sur le déploiement de leur expertise en B2B et B2B2C, un leadership coopératif avec l’industrie et en cultivant un réseau innovant pour assurer la croissance durable de l’industrie touristique. L’association bénéficie de l’appui et du soutien notamment du ministère du Tourisme et de l’Alliance de l’industrie touristique du Québec pour la réalisation de ses différents mandats.
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