Un réseau d'entreprises saisonnières pour stabiliser les emplois: une initiative du Mont Sutton
On estime à plus de 200 000 le nombre de travailleurs québécois détenant un emploi saisonnier. Que ce soit, entre autres, dans le secteur des pêches, de l’agriculture, de l’aménagement forestier, de l’horticulture, du tourisme ou encore de l’éducation, le travail saisonnier occupe une part importante du marché du travail dans toutes les régions du Québec. Cet état de fait implique notamment que chaque année, il faut procéder à l’embauche des travailleurs requis pour faire fonctionner chacune des entreprises concernées.
C’est bien connu, l’industrie touristique comporte un nombre important d’emplois saisonniers. Mais le bassin de main-d’œuvre n’est pas illimité; il serait même en décroissance, compte tenu du vieillissement de la population. Comment s’assurer de combler adéquatement, année après année, tous les postes disponibles, à commencer par les postes clés? L’une des pistes de solution consiste à offrir du travail à l’année à un candidat intéressé, en lui facilitant la possibilité de combiner un emploi dans deux entreprises saisonnières distinctes et dont les périodes d’activité sont complémentaires sans se chevaucher.
L’EXPÉRIENCE DU MONT SUTTON
Quand elle a inauguré le nouveau poste de coordonnatrice des ressources humaines en février 2014, Corinne Sergerie a pris connaissance du plan d’action lié à sa tâche. Celui-ci incluait la responsabilité d’initier un réseau d’entreprises saisonnières intéressées à collaborer dans le partage de la main-d’œuvre.
Le centre de ski du Mont SUTTON compte 250 travailleurs rémunérés et une centaine de bénévoles. Dans le groupe des salariés, 220 sont saisonniers, incluant 130 moniteurs. En excluant ces derniers, dont le recrutement obéit à des règles particulières et se déroule relativement bien, il reste un total de 90 postes saisonniers à combler, pour une quarantaine de fonctions différentes, dont une majorité en contact avec la clientèle.
Le centre de ski opère dans une région majoritairement rurale et adossée à la frontière américaine, ce qui fait que son bassin de recrutement est limité. De plus, comme pour une majorité d’entreprises saisonnières, le taux de roulement de son personnel est élevé. Si on ajoute à cela la pénurie générale de main-d’œuvre telle qu’annoncée, la direction savait qu’il fallait être proactif et commencer à explorer d’autres avenues.
Corinne est donc rapidement passée à l’action pour faciliter aux membres du personnel qui terminaient la saison de ski 2013-2014, leur relocalisation éventuelle chez d’autres employeurs. En aidant ses employés mis à pied à la fin de la saison à trouver du travail dans une entreprise saisonnière dont la période d’activité ne chevauche pas celle de la station, la station augmente ses chances de voir revenir ses employés saison après saison.
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