Un nouveau départ pour le tourisme en France

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ParisTout un départ pour le Tourisme français, avec l’annonce hier de plusieurs mesures par le numéro deux du gouvernement français, M. Laurent Fabius, lors de la clôture des Assises du Tourisme de la France. Un exercice d’une durée de 4 mois afin de convenir d’un objectif rassembleur: que la France soit la 1re destination touristique au monde, en passant de 83 millions de touristes (2012) à 100 millions, sans toutefois en préciser l’échéancier.

Tourhebdo.com souligne le caractère particulier de cette journée de clôture des Assises « Au-delà de l'annonce du Plan Tourisme 2020 et des premières mesures, ce sont la mobilisation, le ton et la considération pour l'activité d'accueil des touristes, de la part de l'un des plus hauts responsables du gouvernement, qui marquent un vrai changement ».

L’Express/l'entreprise.fr sème le doute de son côté en soulignant « Les professionnels espèrent que cette montagne n'accouchera pas d'une souris ». Pas à dire, la méfiance semble toujours être de mise chez nos collègues Français.

Les principales mesures

La constitution de 5 pôles d'excellence :

La gastronomie et l’œnotourisme, le sport et la montagne, l’écotourisme, les savoir-faire (comme l’artisanat et le luxe) et le tourisme urbain (y compris celui de la nuit).

Améliorer la chaîne d’accueil des touristes :

« Notamment à Paris, puisque notre capitale est une destination-phare, par où commencent beaucoup des déplacements en France ou vers la France. Et les touristes dépensent surtout au moment de leur arrivée et au moment de leur départ ». Au Québec, dans le Plan de développement de l’industrie touristique 2012-2020 (PDIT), huit mesures portaient sur l’accueil, dont celle de « se doter d’une stratégie d’accueil qui associe tous les intervenants concernés à toutes les étapes d’un séjour ». Il y a une ressemblance entre les deux approches, du moins entre les deux intentions, car celles-ci une approche globale de l’accueil.

Offrir plus de flexibilité dans les commerces :

Via plus de flexibilité dans les horaires d'ouverture des commerces en "zones touristiques d'affluence exceptionnelle", en permettant l'ouverture le dimanche.

Former les professionnels :

Un défi pour toutes les destinations de la planète.

Améliorer sa performance en matière d’e-tourisme :

Améliorer les connexions via le WiFi gratuit, développer des services innovants en matière de géolocalisation pour améliorer la mobilité et l'orientation des touristes sur le territoire, etc.

La diversification des destinations en France et sa gouvernance :

Dans son discours, Laurent Fabius, souligne la nécessité de poursuivre « la signature de contrats de destinations [ ] entre l’État, les collectivités locales et les partenaires ». Il ajoute plus loin, un élément qui touche directement au modèle de gouvernance et à son déploiement en France, en affirmant « qu’au niveau local, le gouvernement a décidé à travers la réforme territoriale (22 régions à 14), de clarifier le partage des compétences.

Le millefeuille administratif nous empêche de rassembler nos forces, notamment financières, il nuit à notre compétitivité. Il ne serait pas bon de porter atteinte à toute une série d’initiatives locales et départementales, mais nous avons décidé que c’est la Région qui doit jouer le rôle pilote, le rôle de chef de file, dans ce domaine ». Il faut bien être au pays de la gastronomie pour utiliser les mots « millefeuille administratif » pour décrire la multitude de paliers administratifs en tourisme. On se croirait au Québec.

De plus, il a été mentionné, dans un rapport pour les Assises (Institut Montaigne) qu’une révolution dans la gouvernance doit donc être envisagée autour :

  • d’un ministère fort et porteur de la stratégie nationale sur le tourisme ;
  • d’une agence nationale comme Atout France, dotée de moyens supplémentaires, chargée de la promotion des grandes marques françaises et des politiques touristiques nationales ;
  • d’entités régionales – différentes des régions administratives – construites autour d’une métropole, ayant une responsabilité large sur les marques et les « produits touristiques » locaux.


En conclusion

Il y a une citation, prise sur le site l'échotouristique.com, qui porte à réfléchir. Elle est du ministre de l'Économie, Arnaud Montebourg, qui a rappelé que « si les emplois ne sont pas délocalisables dans l'hôtellerie et le tourisme, les clientèles, elles, le sont ».

Sources :


Louis Rome
Rédacteur en chef
louisrome@tourismexpress.com