Travailleurs étrangers temporaires : les hôteliers du Québec demandent des assouplissements
L’Association Hôtellerie du Québec (AHQ) presse les gouvernements du Canada et du Québec d’assouplir les nouveaux paramètres du Programme des travailleurs étrangers temporaires (TET) et de prévoir une exemption pour l’industrie hôtelière du Québec afin d’éviter de la fragiliser davantage.
Le récent gel des renouvellements de permis de travail pour certaines régions et l’abaissement du plafond d’embauche de TET de 20 % à 10 % exercent une pression énorme sur l’industrie hôtelière, qui peine à se redresser après les défis des dernières années.
Selon un sondage mené par l’AHQ auprès de 115 hôteliers, il appert que 75 % des postes vacants sont des emplois à moins de 27,47 $ de l’heure, soit ceux visés par le gel annoncé, et ce, dans un contexte où 70 % des répondants ont des postes vacants qu’ils peinent à combler, malgré la motivation et la détermination des employeurs à embaucher des travailleurs locaux.
Faire preuve de flexibilité pour répondre à une réalité économique importante
Selon le sondage, les postes vacants les plus difficiles à pourvoir sont les préposés à l’entretien ménager (73 %), les réceptionnistes (41 %) et les aides-cuisiniers (23 %). En parallèle, de nombreux travailleurs étrangers temporaires qui sont déjà au Québec souhaitent renouveler leurs permis de travail pour poursuivre leur emploi, mais les nouvelles restrictions actuelles pourraient les en empêcher alors que 63 % des répondants hôteliers aimeraient conserver l’ensemble de leurs travailleurs étrangers temporaires. C’est pourquoi l’AHQ appelle le gouvernement à une plus grande flexibilité et à l’adoption de solutions adaptées pour l’industrie hôtelière et pour ses travailleurs, qui sont déjà formés et bien intégrés dans les équipes de travail.
« Ces employés sont non seulement essentiels pour permettre à nos établissements de demeurer en affaires, mais ils sont aussi bien intégrés socialement et professionnellement. Même si la pénurie de travailleurs est moins prononcée que l’année dernière, le secteur de l’hôtellerie demeure un des plus affectés avec 5 % de postes vacants. Bien que nous comprenions l’objectif poursuivi par le gouvernement, nous croyons que notre secteur devrait également pouvoir bénéficier de postes d’exceptions, au même titre que ceux de la transformation alimentaire, de la construction et des soins de santé », déclare Véronyque Tremblay, présidente-directrice générale de l’Association Hôtellerie du Québec.
Des chiffres préoccupants pour l’hôtellerie québécoise
Les résultats du sondage mené au mois de septembre illustrent la gravité de la situation :
- 70 % des répondants hôteliers ont des postes vacants qu’ils peinent à pourvoir
- Le poste de préposé à l’entretien ménager est le plus difficile à pourvoir au Québec pour 75 % des répondants
- 70 % des établissements employant des travailleurs étrangers temporaires ont plus de 10 % de leur personnel composé de ces travailleurs
- 63 % des hôteliers aimeraient conserver l’ensemble de leurs travailleurs étrangers temporaires
- 75 % des hôteliers sondés souhaitent recruter à nouveau des travailleurs étrangers temporaires dans les 12 prochains mois, pour des postes qu’ils sont incapables de pouvoir au Québec
Une accumulation de défis liés aux décisions gouvernementales
La décision de réduire le nombre d’étudiants étrangers affectera également le secteur hôtelier, notamment pour les quarts de travail en soirée et de fins de semaine. D’ailleurs, près de 25 % des hôteliers estiment que cette décision aura un impact négatif sur leurs opérations.
Concernant l’embauche des réfugiés, le processus reste compliqué, principalement en raison de la barrière de la langue, des difficultés d’intégration culturelle dans les régions plus éloignées de Montréal et le manque de formation. Cependant, 70 % des hôteliers interrogés ne ferment pas la porte à embaucher des réfugiés pour répondre à la demande de main-d’œuvre.
« Face à ces nombreux défis, nous insistons sur l’urgence d’assouplir les mesures encadrant l’embauche de travailleurs étrangers temporaires, afin de permettre aux hôteliers de pourvoir leurs postes vacants et de conserver les employés déjà en place. Sans ces ajustements, l’industrie hôtelière québécoise risque de subir des répercussions économiques encore plus sévères, compromettant sa reprise et sa croissance », a conclu Véronyque Tremblay.
À propos de l’Association Hôtellerie du Québec
Depuis 75 ans, l’AHQ représente, guide et défend les intérêts de l’hébergement touristique du Québec en visant l’excellence pour un environnement économique florissant en misant sur l’innovation et la durabilité. L’Association Hôtellerie du Québec compte près de 600 membres.
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