Tourisme spatial: Ça vole pas haut!, par Jean-Michel Perron

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Quel est le point commun entre les Ostrogoths de Cancun et les touristes milliardaires de l’espace? Hormis de circuler en altitude : l’individualisme exacerbé, l’indécence et l’immoralité. 

Alors que les pays pauvres peinent à vacciner leurs populations, ce qui nous garantit à vie la COVID permanente, alors que l’écart de richesse entre les pauvres et les riches s’élargit (1% des plus riches possèdent 2 fois plus que 6,9 milliards d’humains, dont 725 millions vivent dans l’extrême pauvreté), alors que les changements climatiques affectent toute l’humanité et on a encore rien vu, le tourisme spatial à 450 000$ USD du billet équivaut en GES, pour un seul lancement de fusée, à 395 vols transatlantiques (CO2) et ce n’est que le début du tourisme spatial!

Je comprends que notre planète, de la fosse des Marianne, à 11 000 m de profond, à l’Everest, à 8 849 m, et du pôle Nord à l’Antarctique, est maintenant explorée de partout, mais avant de s’aventurer dans l’espace, les milliards de dollars investis dans ce nouveau tourisme élitiste devraient plutôt servir à faire du tourisme terrestre actuel une activité régénératrice pour la planète.

Trois compagnies se compétitionnent sur ce segment : Blue Origin de Jeff Bezoz/Amazon, Virgin Galactic de Richard Branson et SpaceX d’Elon Musk/Tesla. Un vrai «boys’ club» dont la forme phallique de la fusée Blue Origin est un puissant symbole!

«Quand vous vous élevez au-dessus», a déclaré Jeff Bezos à propos de l’atmosphère après son vol inaugural de 10 minutes à 100 km d’altitude, sur New Shepard, en juillet dernier, «c’est cette toute petite chose fragile, et alors que nous nous déplaçons sur la planète, nous l’endommageons.»

M. Bezos, vous l’endommagez encore plus en vous baladant en haute altitude…

Jean-Michel Perron
Bénévole à Tourisme durable Québec
Conseiller chez PAR Conseils 
Blogueur sur Tourte Voyageuse