Québec pourrait taxer les utilisateurs d’Airbnb

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airbnbSelon Le Devoir, le Québec pourrait bientôt imiter San Francisco et Portland en demandant l’inclusion d’une taxe d’hébergement à même les tarifs de location des chambres de la populaire plateforme Airbnb. En marge des travaux d’un comité consultatif mis sur pied par l’ancien ministre du Tourisme Pascal Bérubé pour se pencher sur le phénomène de l’hébergement touristique illégal, le gouvernement a eu des échanges en début d’année avec les représentants d’Airbnb.

À cette occasion, «la question de la taxe d’hébergement a été soulevée», a indiqué au Devoir le porte-parole de Tourisme Québec, Guy Simard. La p.-d. g. de l’Association Hôtellerie Québec (AHQ), Danielle Chayer, a assisté aux discussions et confirme que les deux parties ont fait preuve d’«ouverture». Au Québec, une personne qui loue sa chambre, son appartement ou son chalet pour une période inférieure à un mois doit obtenir une attestation de classification auprès de la Corporation de l’industrie touristique du Québec (CITQ) au coût d’environ 250 $, détenir une assurance responsabilité civile d’au moins 2 millions de dollars et verser à Revenu Québec la taxe sur l’hébergement correspondant au nombre de nuitées vendues.

Selon la région touristique, cette taxe est de 2 $ ou 3 $ par nuitée, ou encore de 3 % ou 3,5 % du prix de la nuitée. La popularité grandissante de sites de location en ligne comme Airbnb a particulièrement mis à l’épreuve cette réglementation au cours des dernières années et causé des maux de tête aux hôteliers et aubergistes, qui parlent de concurrence déloyale.

Pour faire face aux critiques, Airbnb a récemment donné naissance à «shared city», une initiative par laquelle l’entreprise dit vouloir améliorer ses relations avec les villes où elle est présente. Elle propose par exemple de percevoir les taxes d’hébergement en vigueur au nom de l’hôte pour ensuite la verser à la municipalité concernée. Elle s’est entendue avec San Francisco et Portland, et pourrait bientôt faire de même avec le Québec.

Questionné au sujet de l’avancement des négociations avec les autorités de la province, un porte-parole d’Airbnb, Nick Papas, s’est montré discret, se contentant de répondre qu’Airbnb «travaille en vue d’étendre son initiative». La volonté d’action est néanmoins réelle, puisque la plateforme vient d’aviser tous ses utilisateurs que, depuis le 30 avril, ils doivent accepter qu’Airbnb facilite «la collecte et le versement de certaines taxes dans certaines juridictions qui en font la demande».

La nouvelle ministre déléguée au Tourisme, Dominique Vien, a décliné la demande d’entrevue du Devoir, préférant attendre de recevoir le rapport du comité consultatif sur l’hébergement illégal avant de prendre position.

L’enjeu de l’hébergement illégal a fait couler beaucoup d’encre depuis quelques années, et particulièrement l’été dernier, ici comme ailleurs dans le monde. Au Québec, les hôteliers ont «sonné l’alarme» il y a trois ans en s’adressant à Tourisme Québec. L’AHQ déplore que ses établissements soient en concurrence avec des utilisateurs de sites comme Airbnb, qui louent leur chambre ou leur appartement à prix moindre, sans se conformer aux lois en vigueur. Lire la suite.


Source : Le Devoir

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