Portrait financier des festivals et événements du Québec - 9e édition

Événements Attractions Québec (ÉAQ), la plus grande association de festivals au Québec, publie la neuvième édition de son Portrait financier des festivals et événements du Québec, rassemblant les données de revenus et de dépenses pour l'année financière 2023 à partir d'un échantillon représentatif de 97 de ses 295 festivals et événements membres. Les résultats montrent qu'en 2023, un peu plus de la moitié (51,5%) ont enregistré un déficit, et ce, malgré une hausse significative des revenus autogénérés suite aux efforts des organisateurs.

Pour l’association, cette situation préoccupante incite à l’action et mène à l'annonce d’une démarche collective pour soutenir le développement des festivals et événements québécois.

Éléments incontournables de l’offre touristique, de loisir et sports, de culture et de divertissement, les festivals et événements figurent, selon de récents sondages d’ÉAQ, en tête des activités les plus pratiquées par les Québécoises et Québécois qui les identifient non seulement comme des occasions de divertissement, mais aussi comme moments de découvertes, d’ouverture à l’autre, d’engagement avec sa communauté et d’occasions de demeurer actif et de prendre soin de sa santé mentale.

 

Impact de l’inflation : Toutes les sources de dépenses affichent des hausses

Pour l'année financière 2023, la principale source de dépenses pour les festivals et événements reste les frais liés à la programmation qui représentent 28,7 % des dépenses totales. Ces coûts incluent la participation des artistes ou des athlètes, ainsi que les droits, permis, frais de production, et autres dépenses connexes. En deuxième position viennent les frais de gestion du site et des installations, qui s'élèvent à 22,9 %. Ces frais couvrent la location des sites, les services techniques comme le son et l'éclairage, les services sanitaires, la sécurité, et d'autres coûts opérationnels essentiels. Ils sont complétés par les frais de promotion et communication ainsi que les frais administratifs et de gestion.

Une analyse comparative avec les données financières de 2021 a pu être réalisée auprès de 29 répondants ayant participé à l’étude lors des deux éditions. En deux ans, les coûts ont connu une hausse vertigineuse, affichant des variations de +171,5 % pour la programmation et +65,4 % pour la gestion du site et des installations. En somme, entre 2021 et 2023, le total des dépenses pour la tenue d’un événement ou festival a augmenté de 116,2 %.

Le défi est donc colossal pour les promoteurs de continuer à offrir à la population et aux visiteurs des festivals et événements de grande qualité dans un contexte aussi exigeant!

Diversification des sources de revenus : principale stratégie adoptée par les organisateurs de festivals et événements

En 2023, les revenus des festivals et événements se répartissaient de la manière suivante : 42,4 % provenaient des revenus d’activités, tels que la billetterie, la vente de produits alimentaires et de marchandises ; 25,3 % étaient issus de commandites, incluant les contributions de sources publiques, privées et les échanges de biens et services ; 24,6 % provenaient des subventions fédérales, provinciales, régionales et municipales ; et enfin, 7,7 % représentaient un amalgame d’autres recettes.

Les promoteurs sont constamment à l’affût des occasions d’innover afin d’améliorer la qualité de l’expérience et l’efficacité de leur travail surtout lorsqu’il est question de diversifier les sources de revenus, pour faire en sorte que celles-ci évoluent face à l’augmentation des dépenses. Et les données démontrent qu’ils relèvent le défi!

En comparant les portraits financiers de 2021 et 2023, les sources de revenus ont enregistré une augmentation globale de 92,9 %. Les deux plus marquantes étant les revenus autonomes provenant d’activité, qui ont augmenté de 270,6 %, et des commandites, qui ont connu une hausse de 130,4 %. Cette croissance significative, découlant d’efforts colossaux des promoteurs, reste, cependant, insuffisante pour plusieurs festivals et événements qui peinent à compenser l'augmentation des dépenses, et ce, d’autant plus que les diverses aides financières des pouvoirs publics ne suivent pas la hausse des coûts.

On constate également que parmi les festivals et événements ayant enregistré un surplus en 2021 et en 2023, le bénéfice a diminué en moyenne de plus de 50%. La majorité des organisateurs de festivals se retrouvent donc avec une capacité affaiblie pour investir dans le développement de leurs événements.

« Les festivals et événements sont des favoris des Québécoises et des Québécois. Ils figurent en tête des intentions de pratique d’activités estivales et hivernales. Toutefois, malgré un achalandage bien présent, les promoteurs font face à une pression financière grandissante parce que les coûts augmentent beaucoup plus rapidement que les revenus. Afin de protéger cette offre indispensable pour le loisir et le tourisme, pour l’accès à la culture et aux sports, pour le soutien à l’identité et l’économie des collectivités, il devient essentiel que le milieu des festivals se rallie pour trouver des pistes pour faire les choses différemment, et ce, avec la complicité des partenaires, des commanditaires et des bailleurs de fonds. Il faut agir prestement pour éviter une déstructuration et un affaiblissement de cette offre ! Notre association est résolument engagée à aborder ces défis et à jouer un rôle constructif et central dans le cadre de cette transformationdéclare François-G. Chevrier, directeur général d’Événements Attractions Québec (ÉAQ).

Une pression financière accrue pour tous les types de festivals et événements

Pour mieux comprendre la situation et apporter des pistes de réflexion, le rapport complet (disponible pour les membres) contient également des analyses par budget de fonctionnement annuel, par régions touristiques et par catégories d’événement. Dans la section dédiée aux budgets de fonctionnement, on souligne que parmi les événements ayant un chiffre d’affaires d’un million de dollars ou moins, 52,9 % ont enregistré un déficit en 2023. En comparaison, 43,6 % des événements avec un chiffre d’affaires supérieur à un million de dollars étaient en déficit. Ces chiffres illustrent qu’il existe une vulnérabilité financière accrue pour les événements de plus petite envergure, qui exploitent souvent un modèle de programmation gratuite.

D’un autre côté, certaines catégories d’événements présentent des réalités financières distinctes. Les festivals et événements des catégories sports et divertissement sont les seuls à enregistrer un peu plus de la moitié des d'événements ayant terminé l'année avec un bénéfice, avec respectivement 53,4 % et 51,0 % affichant un résultat financier positif.

En revanche, les événements hivernaux et de Noël affichent un déficit dans 75,0 % des cas, suivis par les événements d’artisanat et de gastronomie avec 54,5 %, et enfin les événements culturels avec 51,0 % en situation de déficit.

Un sommet national des festivals et événements proposé

Sous la direction de François-G. Chevrier, ÉAQ souhaite soutenir la transformation du paysage des festivals en mettant en place un sommet national des festivals et événements.

« Pour répondre à ces enjeux, le secteur doit repenser ses modèles en s’inspirant notamment des meilleures pratiques, ici et ailleurs. Même si un soutien accru des pouvoirs publics semble essentiel, la solution ne peut être uniquement de demander davantage de subventions ; elle passe aussi par l’identification de pistes innovantes et durables pour soutenir le développement et la croissance des festivals. Cela nécessitera une collaboration étroite avec les pouvoirs publics, le secteur privé et la société civile », explique M. Chevrier.

Le sommet national proposé par ÉAQ, sera réalisé en collaboration avec le REMI et divers partenaires du milieu et visera à établir un nouveau cadre de collaboration entre ces différents acteurs et à développer des modèles d'affaires durables adaptés aux réalités actuelles. Cette démarche collective permettra de questionner les pratiques existantes de manière objective et impartiale, tout en cherchant des pistes d’amélioration pour renforcer l'impact économique et social des festivals.

L’objectif est de démontrer aux partenaires l'importance d'investir davantage dans ces événements, véritables moteurs de dynamisme économique et social.

Le congrès annuel d’Événements Attractions Québec au Centre des congrès de Lévis les 5 et 6 novembre prochains, constitue un grand jalon de cette démarche. Ce rassemblement, dédié aux professionnels des festivals et événements, abordera des enjeux cruciaux pour l'avenir du secteur.

Inscription 

Pour en savoir plus sur les résultats financier 2023 des festivals et événements québécois, Événements Attractions Québec vous invite à consulter l'infographie.

La réalisation du portrait financier est soutenue financièrement par le ministère du Tourisme du Québec.


À propos d’Événements Attractions Québec

Événements Attractions Québec est le plus grand regroupement de festivals, événements et attractions touristiques au Québec. Sa mission est de concerter, représenter et soutenir son réseau de plus de 500 membres en une communauté dynamique et innovante pour contribuer pleinement à la vitalité de toutes les régions du Québec. Respectivement fondées en 1975 et 1992, Festivals et Événements Québec et la Société des Attractions Touristiques du Québec sont deux OBNL qui œuvrent désormais sous la marque conjointe Événements Attractions Québec.

Nominations

NOMINATIONS SEMAINE DU 19 AOÛT 2024

  • Brasserie 701 de l'Hôtel Place d'Armes – Aurore Rousseau
  • Groupe Germain – Montréal et Toronto – Paul de La Durantaye, Nicolas Lazarou et Jean-Philip Dupré
  • Palais des congrès de Montréal – Nicolas Joël
  • AQS – Catherine Rocheleau & Audrey Bouquot

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