Portrait de la pratique du plein air par les Québécois
Les deux tiers des Québécois ont pratiqué au moins une activité de plein air au cours des trois dernières années. Le vélo et la randonnée pédestre sont les plus populaires.
Une concertation sans précédent de 19 organisations qui contribuent à la promotion du plein air commandait une vaste étude afin de dresser le portrait du plein air non motorisé au Québec, incluant les retombées économiques et sociales de ce secteur.
L’enquête réalisée auprès de plus de 3 000 Québécois par la Chaire de tourisme Transat pour Vélo Québec, le ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur du Québec (MEES) et les nombreux autres partenaires (nommés à la fin de l’analyse) a permis de cerner le profil et le comportement des Québécois quant aux activités de plein air. Dans le cadre de cette étude, ces dernières se définissent comme suit : « Des activités physiques pratiquées dans un rapport dynamique et respectueux avec les éléments de la nature ». Mentionnons que l’enquête a aussi retenu des répondants qui ont révélé ne pas pratiquer d’activités de plein air afin d’en cerner les raisons. Voici un aperçu des résultats globaux obtenus. Des analyses spécifiques à certaines de ces activités seront publiées ultérieurement.
LE VÉLO, LA RANDONNÉE ET LA RAQUETTE
Le vélo sur route et sur piste cyclable ainsi que la randonnée pédestre et la marche hivernale en sentier figurent en tête du palmarès des activités les plus pratiquées. Aussi, le tiers des Québécois qui s’adonnent au plein air ont fait de la raquette et le quart ont fait du canot en eau calme. Le graphique suivant illustre le taux de pratique des adeptes québécois de plein air au cours de la dernière année.
*Le ski de montagne, qui fait référence à la montée de montagne à ski avec peaux de phoque, jouit d’un taux de pratique relativement élevé. Cette donnée doit être considérée avec une certaine réserve, en raison de l’apparition récente de l’appellation « ski de montagne ». Ce terme a possiblement été confondu avec celui de ski alpin, ce qui aurait entrainé une surreprésentation de l’activité. Aussi, en raison d’une certaine ressemblance entre les appellations « randonnée équestre » et « randonnée pédestre », il est possible que certains répondants aient confondu ces deux activités.
DES QUÉBÉCOIS ACTIFS, EN COUPLES ET ENTRE AMIS
Questionnés sur le nombre de jours durant lesquels ils ont fait des activités de plein air au cours de la dernière année, 38 % des pratiquants affirment s’y être adonnés durant une période équivalente à trois semaines ou plus. Les Québécois très actifs (60 jours et plus de plein air) représentent 17 % des adeptes. Cette proportion s’élève à 22 % parmi les 55 ans et plus. De façon générale, les hommes sont les plus actifs : 41 % d’entre eux ont fait du plein air durant au moins 21 jours, contre 35 % des femmes. Les occasionnels (7 jours ou moins) ne forment que le quart des pratiquants (voir le graphique ci-dessous).
La plupart (85 %) des adeptes font du plein air accompagnés de leur conjoint (32 %), en famille (31 %) ou avec des amis (22 %). Le plein air en groupe organisé rejoint 2 % des adeptes.
LE PLEIN AIR EN SÉJOUR
Près des trois quarts des adeptes ont réalisé un séjour avec nuitée durant lequel ils ont fait au moins une activité de plein air au cours de la dernière année. Un adepte sur quatre réalise des séjours avec plein air à l’extérieur de sa région de résidence. Durant ces voyages, le recours à l’hébergement commercial (dont le camping sur des sites aménagés) est très fréquent (83 %). Le tiers de ces séjours comptent plus de 4 nuitées.
CEUX QUI N’EN FONT PAS…
Parmi le tiers des Québécois ne s’étant pas adonnés à des activités de plein air au cours des trois dernières années, les trois principales raisons évoquées sont le manque d’intérêt, des limitations physiques permanentes et le manque de temps. Les femmes évoquent plus que les hommes les restrictions financières comme raison, alors que ce sont surtout les jeunes de 18 à 34 ans qui manquent de temps (44 %).
FAVORISER LA PRATIQUE
Selon plus de la moitié des adeptes, quatre éléments devraient être priorisés pour favoriser la pratique des activités de plein air :
- le développement de forfaits de plein air;
- l’accessibilité pour les familles;
- la possibilité de louer du matériel;
- la communication à propos de l’offre existante.
- Le graphique suivant illustre l’ensemble des éléments proposés et le poids que les adeptes leur accordent.
ACTIVITÉS DE NICHE OU EN ÉMERGENCE
L’étude s’est aussi penchée sur le taux de pratique des adeptes à certaines activités de niche ou en émergence au cours des trois dernières années. Parmi l’ensemble des activités présentées (voir le graphique 4), la cueillette de fruits / la mycologie, l’observation de la faune et le patinage extérieur récoltent les plus hauts taux de pratique alors que le parapente, le télémark, la slackline et le fatbike enregistrent les incidences les plus faibles, illustrant leur caractère de « niche » ou encore en émergence.
INTÉRÊT POUR D’AUTRES ACTIVITÉS
Parce que les adeptes du plein air ont rarement un intérêt exclusif envers une seule activité, la Chaire de tourisme leur a demandé s’ils souhaitaient essayer une activité qu’ils ne pratiquent pas pour l’instant. Comme le démontre le graphique suivant, l’initiation à la randonnée équestre et l’initiation au canot en eau calme sont les plus populaires. Aussi, les femmes s’intéressent plus (21 %) que les hommes (11 %) à l’initiation à la planche à pagaie. Il en va de même pour le ski de fond (24 % vs 19 %). Les hommes sont plus nombreux à manifester de l’intérêt pour le vélo de montagne (15 %) et la spéléologie (14 %) que les femmes (11 % et 9 % respectivement). Davantage de jeunes de 18 à 34 ans démontrent de l’intérêt pour la majorité des activités proposées, à l’exception de la raquette et de la randonnée pédestre qui interpellent en plus grand nombre les 55 ans et plus (23 % et 16 % respectivement).
Ce portrait sommaire donne un aperçu de l’importance que revêtent les activités de plein air au Québec. Des profils par activité permettront d’aller plus loin dans la connaissance des pratiquants.
Les Québécois(es) et les touristes ont accès à une multitude de sentiers et de sites de plein air de qualité notamment dans les parcs nationaux et régionaux, les camps de vacances et les municipalités. Quelques études sectorielles d’impacts sociaux et économiques ou des portraits de clientèles ont été réalisés dans les dernières années, mais aucune étude ne dressait un portrait complet des retombées des activités de plein air non motorisées au Québec. Avec ces résultats, les organismes du milieu et les intervenants en loisir pourront cibler des mesures qui permettront de consolider l’offre d’activités physiques de plein air au Québec.
Les partenaires de l’étude
Alliance de l’industrie touristique du Québec, Association des camps du Québec, Association des parcs régionaux du Québec, Association québécoise du loisir municipal, Aventure Écotourisme Québec, Cheval Québec, Eau Vive Québec, Fédération des éducateurs et des éducatrices physiques enseignants du Québec, Fédération québécoise du canot et du kayak, Fédération québécoise de la montagne et de l’escalade, Québec en Forme, Rando Québec, Regroupement ski de fond Laurentides, Regroupement des Unités régionales de loisir et de sport du Québec, Société des établissements de plein air du Québec, Société québécoise de spéléologie, Vélo Québec et Voile Québec.
Source:
Par Claudine Barry
Réseau de veille en tourisme, Chaire de tourisme Transat
Portrait de la pratique du plein air par les Québécois
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