Numérique et tourisme responsable : même combat!

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Quelle époque mes aïeux, quelle époque. Alors que l’éco-anxiété mine le moral, le marketing vert s’impose en palliatif. Et les actions concrètes ? On verra ça plus tard. 

Pourtant du côté du tourisme responsable, les territoires veulent faire leur part. Et nombreux sont ceux qui entament cette démarche en balayant devant leur porte. Mais dérouler le fil de la pelote responsable est tout aussi passionnant que vertigineux. Et malheureusement parfois désespérant. Ce n’est pas plus simple du côté du numérique. Mais tout n’est pas binaire, essayons d’être pragmatiques. 

8 TONNES À PERDRE

 L’été dernier, l’ADEME a publié le bilan des gaz à effet de serre du tourisme en France. Un rapport de 80 pages extrêmement instructif que vous invite à lire absolument si ce n’est déjà fait . Deux idées ont particulièrement retenu mon attention : 

  • 77% des GES du tourisme en France proviennent de la mobilité ; 
  • 1 voyageur réalisant un aller simple entre Paris et New-York émet à lui seul 2 tonnes équivalent CO2. 

Concrètement, que représentent 2 tonnes ? 

Ce petit outil donne quelques éléments de comparaison:  monconvertisseurco2

En matière d’impact carbone il n’y a donc pas photo, le train reste la meilleure solution pour se déplacer et l’avion est la pire. 

Mais 2 tonnes équivalent CO2, c’est aussi le budget carbone maximum que chaque français doit atteindre pour tenir l’objectif des accords de Paris. Actuellement, nous émettons en moyenne individuellement 10 tonnes équivalent CO2 par an. Les chiffres sont connus et le dernier rapport du GIEC est sans équivoque, nous n’avons pas d’autre alternative qu’une mise au régime de nos dépenses en carbone. Je vous évite le détail des conséquences anxiogènes si nous n’y parvenons pas. 

Pourtant comme l’explique très bien Laurence dans son billet, notre cerveau est ainsi fait que la connaissance des impacts négatifs de nos actions n’est pas suffisante pour nous faire agir différemment. Tout cela à cause des biais cognitifs (maudit effet spectateur !). 

Le monde d’après devait être sans avion, mais zut après tout ça fait deux ans qu’on ne peut pas kiffer. L’heure est au revenge travel ! Les micro-aventures ne sont donc pas si cool que ça. Ne me dites pas que c’était juste du marketing pour accepter la contrainte de ne pas pouvoir se déplacer librement durant la période du Covid-19 ? 

COMPRENDRE ET AGIR 

En ce début d’année 2022, François Houste imaginait un néologisme entrer avec fracas dans nos quotidiens d’internautes : le Netskam. Il prédit, dans le style d’une nouvelle dont il a le secret, un mouvement de honte du numérique et le déploiement de messages de sensibilisation sur ses impacts. Ainsi au moment de lancer slack, le message suivant s’affiche : “Chaque octet compte. Pour la protection de la planète, utilisez de préférence des messages courts”. L’auteur des mykrodystopies s’est aussi livré à un passionnant récit où internet aurait une date de fin.   

Il est vrai que sur le sujet du carbone, le numérique aussi doit faire sa part. Mais encore faut-il comprendre l’origine des impacts et agir là où c’est efficace. D’un point de vue global, le numérique pèse aujourd’hui 4% des GES et cette part va continuer de progresser, c’est une évidence. 

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Source: etourisme.info