Mieux comprendre la météo : un atout indispensable en tourisme, par Claudine Hébert

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Un constat

Le nombre de consommateurs avec réservation ou inscription, qui ne se présentent pas en raison du mauvais temps sans en avoir averti, au préalable, l’entreprise, n’a jamais été aussi élevé qu’en ce moment.

Selon un sondage omniweb Léger, effectué cet automne auprès de 1000 répondants au Québec, au moins deux Québécois sur cinq avouent avoir pratiqué un « no-show » dans un restaurant, un lieu d’hébergement ou encore une destination de loisir, en raison du mauvais temps.

Des statistiques exclusives

Cette statistique, comme bien d’autres liées à la météo, ont été dévoilées, en exclusivité, lors du tout premier colloque Météo et tourisme : alertes en vigueur, présenté par l’Association des stations de ski du Québec (ASSQ), en collaboration avec l’Alliance de l’industrie touristique du Québec (AITQ), en décembre dernier, au Manoir Saint-Sauveur.

S’il y a autant de « no-shows », il ne faut pas s’étonner qu’un nombre élevé d’entreprises en subissent les contrecoups. Selon un sondage RADAR, mené par l’Alliance auprès de 818 entreprises en octobre dernier, les deux tiers des répondants estiment que le sensationnalisme météorologique affecte leurs ventes négativement.

« Or, seulement le tiers d’entre elles prend des mesures pour contrer les conséquences. Ce qui démontre combien le sensationnalisme des médias à l’égard de la météo est un enjeu manifeste pour les entreprises touristiques », a partagé le vice-président, affaires publiques et communications de l’AITQ, Sébastien Bénédict, devant les 120 participants de l’événement.

Plus chaud, plus de pluie

Ce premier colloque a également été l’occasion de discuter du rapport d’Ouranos sur le réchauffement climatique. Les auteures de l’étude Clara Champalle et Diane Chaumont ont dressé le Portrait de la vulnérabilité du système-ski québécois. Bonne nouvelle, le Québec aura des hivers, du moins, jusqu’en 2070. Mais les stations de ski, surtout celles au sud de la province, doivent se préparer à des températures moyennes plus élevées, à plus de journées de gel-dégel, à plus de jours sans couvert de neige et surtout à davantage de précipitations liquides, ont souligné les deux expertes d’Ouranos.

Un événement rassembleur

Mentionnons que ce rendez-vous dédié à la météo a non seulement réuni des gens de l’industrie du ski, mais aussi plusieurs gestionnaires de la SÉPAQ, de terrains de golf, du milieu hôtelier, de terrains de camping, de spas, de festivals et événements, y compris la ministre du Tourisme Caroline Proulx, signale fièrement le PDG de l’ASSQ, Yves Juneau, qui, avec son équipe, a orchestré ce colloque rassembleur.

D’ailleurs, le dirigeant d’Événements Attractions Québec, François Chevrier, a même animé un atelier visant à mitiger les impacts de la météo et à développer des réflexes pour la mise en place de solutions afin de mieux réagir face aux prévisions météorologiques. Une séance qui a obtenu beaucoup de succès auprès des participants, précise Yves Juneau. « Nous sommes très heureux d’avoir présenté ce colloque où les participants de diverses organisations touristiques ont pu discuter d’un enjeu commun qui touche directement leur modèle d’affaires », dit-il.

Parmi les moments forts de la journée

Notons l’atelier présenté par le PDG de Événements Attractions Québec, François G. Chevrier, ayant permis aux participants d’aborder les meilleures pratiques à déployer pour mitiger les impacts et assurer une meilleure prévisibilité des prévisions météos. 

Voir la présentation

Des experts en météo présents

Plusieurs experts du milieu météorologique, notamment Colette Provencher de TVA et Patrick de Bellefeuille de Météomédia, étaient aussi présents pour l’événement.

La conférence de l’ex-présentateur météo de Radio-Canada, Pascal Yiacouvakis, a justement permis de mieux comprendre le travail des météorologues et de leurs prévisions. En somme, il y a généralement peu de marge d’erreur en ce qui a trait aux prévisions des températures. Là où ça se gâte, c’est lorsqu’il est question de précipitations. Surtout en hiver, où malheureusement, les modèles à long terme sont de moins en moins fiables.

Mieux vaut avoir des solutions pour s’adapter aux nouvelles réalités de la météo.

 

Claudine Hébert
Journaliste et collaboratrice


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