Le secteur des voyages cherche à accroître les exportations canadiennes

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L'Association de l'industrie touristique du Canada (AITC) et HLT Advisory ont dévoilé le rapport annuel 2014 sur l'industrie canadienne du tourisme et des voyages. En plus de brosser un portrait statistique de ce secteur d'activité au niveau domestique et mondial, cette plus récente édition accorde une importance particulière aux États-Unis, pays considéré comme étant à la fois notre meilleur client, notre plus important concurrent et une solide occasion potentielle de croissance en termes de visites internationales chez nous, visites générées via la promotion du Canada comme destination touristique de choix.

AITCLe taux de croissance annuel du secteur du tourisme et des voyages à l'échelle du globe atteint les 5 %, ce qui devrait normalement aussi être le cas pour le Canada, compte tenu de nos infrastructures modernes, des expériences touristiques exceptionnelles que nous offrons et de notre main-d'œuvre des plus qualifiées. Malheureusement, la compétitivité du pays sur l'échiquier mondial se bute à des politiques publiques désuètes pouvant être améliorées, qui viennent limiter notre taux de croissance annuel à 1,5 %.

« En tant que pays commerçant, le Canada se doit de faciliter davantage le déplacement des gens qui voyagent chez nous, a indiqué David Goldstein, président-directeur général de l'AITC. Dans un contexte d'économie mobile, une facilité et une rapidité d'accès s'avèrent aussi importantes pour le développement commercial et les investissements qu'ils l'ont toujours été pour le tourisme. »

Aussi, l'économie mobile donne lieu à des connexions au niveau international permettant de stimuler la croissance économique dans d'autres secteurs d'activité. D'ailleurs, une récente étude effectuée par Deloitte révèle que chaque hausse d'un pour cent du nombre de visiteurs internationaux occasionne une hausse de 800 millions $ des exportations autres que celles liées à l'industrie des voyages.

Selon le rapport publié aujourd'hui, l'industrie canadienne du tourisme et des voyages semble se porter plutôt bien. On y constate en effet une hausse des recettes internationales de quelque 700 millions $ entre 2000 et 2012, somme générée par les visiteurs ayant séjourné au Canada pendant au moins une nuitée. Toutefois, lorsque ce montant tient compte de l'inflation et qu'il est exprimé en dollars constants de 2007, l'industrie a en fait observé une baisse de 25 % en termes de valeur réelle au cours de cette même période.

À l'heure actuelle, les voyages domestiques (c'est-à-dire à même le Canada) représentent 80 % de la demande totale. Le pays se doit de chercher à accroître davantage sa part du marché fort lucratif des visiteurs internationaux, particulièrement ceux en provenance des États-Unis. Ce type de voyageur tend à séjourner plus longtemps dans un autre pays et à y dépenser davantage, ce qui a pour effet de stimuler les investissements et d'accroître la rentabilité de l'industrie dans son ensemble.

Pour le Canada, les États-Unis constituent le marché principal à cibler, celui offrant le plus grand potentiel de croissance. En 2012, trois visiteurs sur quatre au Canada provenaient de ce pays. S'il s'agit certes d'une donnée remarquable, il demeure tout de même étonnant de constater du même coup que le nombre d'arrivées au Canada en provenance des États-Unis a chuté de 54 % depuis 2000.

Si on peut certes attribuer une telle baisse à plusieurs facteurs de nature économique et sécuritaire, il demeure qu'aujourd'hui, avec l'économie américaine qui reprend du mieux et un nombre record de passeports américains actuellement en circulation, les conditions sont idéales pour solliciter de nouveau le marché des voyages d'agrément au sud de la frontière. « Si on étudie les chiffres, on constate que plus de 100 millions d'Américains détiennent actuellement un passeport, soit deux fois plus qu'il y a à peine dix ans, a observé le directeur général de HLT Advisory Lyle Hall. Or, malgré cela, le nombre de voyages internationaux en partance des États-Unis est demeuré relativement stable, soit entre 58 et 62 millions annuellement. Le Canada offre à ce grand marché un environnement à la fois familier, sécuritaire et accueillant. » Afin d'exploiter une telle opportunité, l'AITC propose l'initiative Accueillir l'Amérique, soit une campagne promotionnelle stratégique harmonisée à l'échelle nationale et financée sous forme d'investissement conjoint entre le gouvernement fédéral et l'industrie.

L'objectif de l'AITC est d'attendre le taux de croissance annuel moyen de 5 % observé ailleurs dans le monde, et le fait d'accroître le nombre de visiteurs américains ici contribuera certes à l'atteinte d'un tel objectif. Si nous y parvenons, cette réussite pourrait se traduire, d'ici 2020, par des dépenses additionnelles de 5 milliards $ et des revenus fiscaux supplémentaires de quelque 1,7 milliard $.

Pour consulter le rapport, veuillez cliquer ici.

Source : Association de l'industrie touristique du Canada