Le pouvoir caché des vacances
Pour évaluer les performances économiques du Québec, on aime bien chronométrer le temps passé au travail ou mesurer la cadence des chaînes de production. Mais jeter un œil sur ce que font les gens pour s’évader en vacances est révélateur aussi!
L’ardeur investie pour décrocher du boulot et s’accorder du bon temps seul ou en famille nourrit un succès économique qui fait rarement les manchettes. Ce qui se passe dans les auberges ou sur les plages de la province est loin d’être anodin. Car les vacances des uns donnent beaucoup de boulot aux autres : 350 000 personnes vivent de près ou de loin du tourisme, soit presque 9 % des travailleurs du Québec ! Près de 13,5 milliards de dollars y ont été dépensés en activités touristiques en 2015, un nouveau sommet.
Le cinquième de la manne provient de visiteurs étrangers, dont les dépenses font entrer de précieuses devises dans l’économie. Si on considérait ce tourisme venu d’ailleurs comme une exportation — l’idée n’est pas farfelue : pour que ses charmes rayonnent, il faut « vendre » le Québec à l’étranger — ce secteur serait le troisième pilier du commerce extérieur québécois, après les avions et les lingots d’aluminium vendus par les géants industriels.
Les Québécois eux-mêmes jouent aux touristes comme jamais. Chez eux et, de manière croissante, ailleurs. Leurs dépenses lors de voyages hors du pays ont plus que doublé en 15 ans, pour atteindre 7 G$. En soi, c’est une bonne nouvelle. Si les Québécois voyagent plus qu’avant, c’est qu’ils en ont les moyens. Ce n’est pas une tare économique pour une société que de compter de plus en plus de personnes assez riches pour se payer des vacances à Cuba ou une virée à Paris.
Source: L'actualité
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