Le jazz plus payant pour le fisc que la F1
Avec des subventions quatre fois moindres, le Festival international de jazz de Montréal (FIJM) génère des retombées fiscales plus élevées que le Grand Prix du Canada, selon une étude réalisée par KPMG pour le compte du FIJM.
Selon cette étude obtenue par La Presse, le FIJM a généré des retombées fiscales de 8,3 millions pour les gouvernements en 2016 contre 8,1 millions pour le Grand Prix du Canada en 2015. Au chapitre des retombées économiques, les deux événements sont comparables: 39,1 millions pour le FIJM en 2016 contre 42,4 millions pour le Grand Prix du Canada en 2015 (note 1).
Au contraire du Grand Prix de F1, le FIJM est rentable sur le plan fiscal pour les gouvernements, qui ont versé environ 4 millions par an en subventions et qui ont reçu 8,3 millions par an en recettes fiscales; un excédent fiscal d'environ 4,3 millions. Le Grand Prix du Canada a généré des revenus fiscaux de 8,1 millions en 2015, mais les trois ordres de gouvernement paient en moyenne 18,7 millions par an en subventions à la F1, ce qui donne un déficit fiscal d'environ 10,6 millions. Les gouvernements reçoivent aussi certaines redevances sur les billets de la F1.
Le Festival international de jazz de Montréal, qui commençait hier soir, est « fier » de se comparer au Grand Prix de F1, « un bel événement pour Montréal » en termes de retombées économiques et fiscales.
PREMIÈRE COMPARAISON
C'est la première fois que les deux principaux événements touristiques au Québec (le Grand Prix de F1 et le FIJM) peuvent véritablement comparer leurs retombées économiques. En 2015, Québec et Montréal ont convenu d'une méthodologie commune pour tous les événements touristiques afin de calculer leurs retombées économiques. Selon cette méthode, seules les dépenses des visiteurs de l'extérieur de la région de Montréal (rayon de 40 km) venus « surtout » pour l'événement (et non celles des touristes venus en partie pour l'événement) sont incluses. Et pour la première fois, le Grand Prix de F1 a collaboré à une étude conjointe avec Québec et Montréal. Résultat : les retombées économiques du Grand Prix, que Québec estimait à 89 millions, étaient plutôt de 42,4 millions. Pour son étude de l'impact du FIJM, KPMG a utilisé la même méthodologie pour arriver à des retombées économiques de 39,1 millions en 2016. Le Grand Prix de F1 n'a pas mis à jour son étude en 2016.
Le FIJM soutenait « depuis très longtemps » avoir un impact économique comparable à celui du Grand Prix. « Être comparable, ça ne veut pas dire être meilleur [qu'un autre] », fait remarquer Jacques-André Dupont, qui se dit « pro-Grand Prix ».
« L'importance économique des événements culturels est démontrée de façon assez claire», explique Martin Roy, PDG du Regroupement des événements majeurs internationaux (REMI), qui regroupe la plupart des événements majeurs, dont le FIJM.
Source: La Presse
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