La candidature d'Anticosti à l'UNESCO menacée par Québec

Gouvernements, Économie · · Commenter

Soucieux de protéger les intérêts de l’industrie forestière, le gouvernement de François Legault menace directement la candidature de l’île d’Anticosti pour une inscription au patrimoine mondial de l’UNESCO, selon les informations obtenues par Le Devoir. Le maire de la municipalité craint même pour la survie de sa communauté si l’obstruction de Québec se poursuit.

Soutenue depuis 2017 par le gouvernement fédéral, la candidature de l’île s’appuie essentiellement sur la «valeur universelle exceptionnelle» et «mondialement reconnue» de sa géologie. Il faut dire qu’on retrouve sur Anticosti le témoignage de «la première extinction massive de vie animale à l’échelle mondiale», principalement à travers ses fossiles.

Directeur scientifique du comité de pilotage du dossier de candidature pour l’UNESCO, André Desrochers a étudié pendant plusieurs années la géologie et la paléontologie d’Anticosti. Et selon lui, la plus grande île du Québec est carrément «une première de classe» comme témoin de cette période qui remonte à plus de 445 millions d’années.

Afin de faciliter le cheminement du dossier d’Anticosti jusqu’à son inscription sur la prestigieuse liste du patrimoine mondial, le gouvernement de Philippe Couillard avait promis de protéger les 7900 km2 de son territoire d’ici 2020. Un cas de figure qui aurait constitué un atout majeur en vue d’une reconnaissance par l’UNESCO, selon M. Desrochers.

Or, ce projet de protection de l’île est tombé à l’eau avec l’arrivée au pouvoir de la Coalition Avenir Québec, déplore le maire de la municipalité, John Pineault. Le comité de pilotage du dossier UNESCO a donc décidé de proposer un «compromis majeur» au comité interministériel chargé de «mettre en place les mesures adéquates de protection, de conservation et de gestion» préalables à l’inscription d’Anticosti.

Selon les informations obtenues par Le Devoir et selon ce qu’affirme John Pineault, le ministère veut ainsi protéger des territoires qui pourraient faire l’objet de coupes forestières industrielles. Les coupes de bois avoisinent chaque année les 100 000 mètres cubes sur Anticosti, soit 0,3% des 34,2 millions de mètres cubes de «possibilités forestières» annuelles à l’échelle du Québec.

Lire l'article complet

Source: Le Devoir