L'industrie du taxi en plein changement

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PHOTO PATRICE LAROCHE, LE SOLEIL

L'industrie du taxi, face à la concurrence d'Uber et à la modification des comportements des utilisateurs, se doit de faire des changements tant au niveau de sa réglementation que de l'amélioration de ses services.

Une consultation sur l'état de l'industrie du taxi a d'ailleurs été tenue par le ministre des Transports, le 8 juillet dernier. À la suite de cette consultation, le Comité provincial de concertation et de développement de l’industrie du taxi (CPCDIT) a déposé un mémoire portant sur l’avenir même de cette industrie. Intitulé L'industrie québécoise du taxi : propositions et recommandations pour sa relance et son développement, le document expose une série de mesures visant l'amélioration et la modernisation du service offert à la clientèle en plus de proposer des changements clairs pour lutter efficacement contre le transport illégal, le faux covoiturage, le faux bénévolat ou le transport clandestin.

Des changements proposés par l'industrie à Québec
Suite à la consultation du ministre des Transports, plusieurs regroupements de chauffeurs ont également fait parvenir leurs recommandations au ministère. À Québec, voici ce qui est proposé : terminal de paiement électronique imposé à toutes les voitures, transfert progressif du parc vers des véhicules verts et formation pour les chauffeurs. En échange, un durcissement des mesures contre Uber, des amendes plus importantes et davantage de constats d'infraction sont attendus.

De plus, l'industrie demande la création d'une association professionnelle obligatoire détenant le pouvoir d'imposer des sanctions disciplinaires à ses membres afin que les sanctions soient efficaces.

Le plan montréalais
À Montréal, Denis Coderre présentait le plan de la Ville de Montréal et du Bureau du Taxi jeudi dernier. Visant à renouveller l'industrie, il prévoie intensifier la lutte au transport illégal, mais l'objectif premier est d'uniformiser l'industrie et d'en rehausser à la fois l'image, le service et la sécurité.

Une modernisation technologique (accès à des applications, installations de GPS, paiements électroniques et taximètres fiscalisés), davantage de sécurité (boutons de détresse et caméras de sécurité), ainsi qu'une image uniformisée (couleur uniforme pour les voitures et code vestimentaire) sont parmi les changements annoncés.

Cependant, Projet Montréal considère que le plan d'action pour l'industrie du taxi de l'administration Coderre est incomplet et mal ficelé, car le coût des différentes mesures qui seront implantées pour moderniser l'industrie n'est pas chiffré. De plus, les sources de financement de ces mesures ne sont pas connues.

Quant à Uber et aux services comparables, le maire déclare que « Oui, il y a d'autres acteurs qui arrivent et qui forcent la main. J'ai toujours dit : on est pour la technologie, on est pour le marché. Mais qu'on s'entende une fois pour toutes : (...) on a besoin d'un encadrement où tout le monde travaille sur le même pied », a-t-il dit. Et il a l'intention de « faire échec à une concurrence déloyale qui fait fi des lois et obligations qui s'appliquent à tous ».

Réaction du Comité provincial de concertation et de développement de l’industrie du taxi
Suite au dévoilement du plan d’action 2015-2017 du Bureau du taxi (BTM), le CPCDIT s’est dit très satisfait des orientations et des actions mises de l’avant dans ce dernier.

« Le plan rendu public aujourd’hui par le maire de Montréal est en droite ligne avec les propositions que nous avons exposées dans notre mémoire déposé au ministre des Transports et avec notre volonté de provoquer des changements. Nous poursuivons tous les mêmes objectifs de modernisation de notre industrie et d’amélioration des services offerts aux usagers. Les changements proposés par le plan sont aussi nécessaires pour lutter efficacement contre le transport illégal », de déclarer Dory Saliba, président du conseil d’administration du CPCDIT et Guy Chevrette, porte-parole et négociateur du CPCDIT.

Du côté de Uber, des propositions de changements
Le service Uber a lancé quelques propositions récemment afin de pouvoir trouver un terrain d'entente avec le Québec pour la légalisation de son service. Il propose, entre autres, d'appliquer une taxe de 0,10 $ la course et de générer les relevés de revenus de tous ses chauffeurs pour la perception des impôts sur les revenus de travail autonome de ces derniers. Ce sont des propositions qui vont dans la bonne direction, cependant, la perception des taxes (TPS et TVQ) demeure un point nébuleux important.

Le gouvernement modifie sa position
Réagissant à une résolution de la commission jeunesse de son parti, le premier ministre, Philippe Couillard, a entrouvert la porte à un encadrement réglementaire d'UberX. Un changement bienvenu suite à la position du ministre des Transports Robert Poëti, pour qui Uber représente une forme de transport absolument illégale.

La division québécoise d'Uber se réjouit du changement de ton du premier ministre. « C'est une bonne nouvelle. On est flexibles. On veut démontrer notre bonne foi. Le but, c'est de trouver un terrain d'entente qui va correspondre à ce que souhaite le Québec » a affirmé son directeur général, Jean-Nicolas Guillemette.

Québec ne peut plus seulement appliquer ses lois de façon rigide en espérant qu'elles aient raison de ce mode de transport. Ni ses utilisateurs, ni Uber ne laisseront tomber. Sans compter que d'autres services du genre gagnent déjà en popularité ailleurs et apparaitront sans doute ici éventuellement.

Journée nationale de mobilisation
Une journée nationale de mobilisation de l'industrie du taxi aura lieu demain à travers la province où tous les intermédiaires, chauffeurs et propriétaires de taxis et limousines de partout au Québec ont été invités à s'y rendre afin de se faire entendre par le premier ministre du Québec et obtenir une clarification de sa position au sujet du transport via Uber X.

Sources : Comité provincial de concertation et de développement de l’industrie du taxi / La PresseRegroupement des travailleurs autonomes Métallos / Ville de Montréal - Opposition officielle / ICI Radio-Canada

Nominations

NOMINATIONS SEMAINE DU 19 AOÛT 2024

  • Brasserie 701 de l'Hôtel Place d'Armes – Aurore Rousseau
  • Groupe Germain – Montréal et Toronto – Paul de La Durantaye, Nicolas Lazarou et Jean-Philip Dupré
  • Palais des congrès de Montréal – Nicolas Joël
  • AQS – Catherine Rocheleau & Audrey Bouquot

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