Grève des employé.es en milieu hôtelier: ça ne sent pas bon pour l’industrie

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Le rapport de force qui s’exerce actuellement entre le syndicat des employés de la CSN et une vingtaine d’hôteliers de la province n’annonce rien de bon pour l’industrie touristique. C’est ce que soutient une source du milieu hôtelier qui souhaite garder l’anonymat.

« Les demandes syndicales sont beaucoup trop élevées, notamment leur hausse salariale de 36 % sur quatre ans. Un pourcentage qui ne correspond pas du tout avec le coût de l’inflation », poursuit la source qui s’est confiée à TourismExpress.

En fait, soulève notre source, les demandes syndicales mettent à risque la viabilité de nombreux établissements hôteliers. « Tout ce brasse-camarade fait réfléchir plusieurs propriétaires des immeubles concernés. Je soupçonne que plusieurs d’entre eux ont commencé à analyser si c’est encore rentable d’opérer un hôtel sous leur toit plutôt que des appartements à logements. Ou encore de transformer le tout en condos », avance notre source.

Conséquemment, dit-il, toutes ces grèves d’un jour à répétition pourraient se traduire par des fermetures d’hôtels. « Personne ne sera gagnant. Des centaines de travailleurs risquent de perdre leur emploi… et les syndicats perdront, du coup, des membres », mentionne notre source.

Des propos que confirme le directeur général par intérim de l’Association des hôteliers du grand Montréal (AHGM), Éric Hamel. « Pendant la pandémie, nous avons assisté à des transformations d’hôtel. «Le conflit actuel pourrait effectivement inciter des propriétaires à changer la vocation de leur immeuble », déplore-t-il.

Le dirigeant de l’AHGM tient à souligner que les hôteliers sont tenus en otage injustement. « De nombreux employés affiliés à la CSN gagnent déjà un salaire au-dessus de la moyenne des employés en milieu hôtelier sur le territoire montréalais », insiste-t-il.

À titre d’exemple, partage-t-il, les préposés aux chambres des hôtels Fairmont Reine Elizabeth, DoubleTree par Hilton Montréal, Marriott Château Champlain et Hôtel Bonaventure gagnent déjà entre 2,50 $ et 4 $ de plus de l’heure que la moyenne des autres préposés des principaux hôtels du centre-ville.

Les salaires des préposés à la réception de ces mêmes quatre hôtels affichent également un écart de 2,36 $ à 5,10 $ de plus que la moyenne. « Mais la plus grande différence de salaire revient aux premiers cuisiniers du Fairmont Reine-Elizabeth qui gagnent, eux, 7 $ de plus que le salaire moyen attribué aux autres premiers cuisiniers des hôtels montréalais. S’ajoutent à ces écarts des avantages sociaux très enviables », mentionne Éric Hamel.

« Des pourparlers ont eu lieu entre le syndicat et certains hôtels du centre-ville montréalais au cours du week-end. Au lieu d’avancer, le syndicat est revenu sur des points qui avaient pourtant déjà été réglés. On n’est pas sortis du bois! », conclut le dirigeant de l’AHGM.

La rédaction