Grande entrevue avec Jean-Marc Eustache

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Transat a dévoilé dernièrement des résultats positifs pour son dernier trimestre. Son PDG, Jean-Marc Eustache, ne rayonne pas pour autant. « Ma priorité c'est de redevenir profitable durant la saison d'hiver. C'est là-dessus que les actionnaires vont me juger. Je ne peux pas me casser la gueule une autre fois » décline-t-il avec sa verve habituelle.

« Ça fait trois ans que l'on perd de l'argent durant la saison d'hiver. Vingt millions en 2010, vingt millions en 2011 et 55 millions l'an dernier. C'est supposé est notre grosse saison, ça ne pouvait plus continuer comme ça», résume Jean-Marc Eustache.

Reprendre les commandes

Pour rectifier le tir, le PDG a décidé, il y a un peu plus d'un an, de reprendre en mains les opérations du groupe de tourisme intégré. Avec le recul, il avoue candidement que le temps avait insidieusement encrassé la machine.

« Ça fait 25 ans cette année qu'on est une société publique et ça fait plus de 30 ans qu'on opère Transat. Il y a plusieurs choses qu'on ne faisait plus de façon systématique. Moi-même j'étais moins impliqué. Là, j'ai repris les opérations et j'ai le même enthousiasme qu'à nos débuts », observe-t-il.

Flexibilité et réduction de coûts

Pour retrouver et de façon durable la profitabilité, Transat a aussi réduit de 10 % ses capacités, préférant sacrifier des parts de marché au profit d'un meilleur taux d'occupation.

« Historiquement Transat avait 35 % des parts du marché dans les destinations qu'elle dessert. On a maintenant 28 % des parts de marché, mais on fait plus d'argent comme le démontrent nos derniers résultats (profits de 16,6 millions contre une perte de 7,3 millions l'an dernier) », souligne Jean-Marc Eustache.

Transat opère dans un secteur d'activités à très faible marge et doit lutter quotidiennement pour mieux contrôler ses coûts.

Jean-Marc Eustache insiste sur la faiblesse des marges de profitabilité, lui qui rêverait de réaliser un profit net de 2 % sur les 3,5 milliards de revenus que réalise Transat.

« On est dans une business où chaque cent compte, insiste-t-il, c'est un travail de tous les instants de bien surveiller nos coûts d'opération. »

Même s'il va bientôt fêter ses 65 ans, Jean-Marc Eustache avoue se lever à trois ou quatre heures du matin et travailler sept jours par semaine. C'est sa passion dans la vie. Maintenant qu'il a repris les commandes de Transat il veut que le groupe reprenne de l'altitude et redevienne la société profitable qu'elle a longtemps été. Source, La Presse