Fortifications de Québec: des murs qui coûtent cher
En près de dix ans, la surface des murs des fortifications de Québec ayant besoin d'être démontée et remontée a doublé. Cette opération est sept fois plus coûteuse que leur rejointement au bon moment, souligne un rapport d'inspection réalisé par Parcs Canada en 2011.
Le document obtenu par Le Soleil en vertu de la Loi sur l'accès à l'information révèle qu'il y a quatre ans, 37 % de la surface des murs, qui s'étendent sur 4,6 km, devait subir des travaux de restauration. De ce total, 28 % devait être rejointée et 9 %, démontée et remontée. L'addition est évaluée à 35 millions$ pour «maintenir en état et arrêter la dégradation du lieu historique canadien des fortifications de la Ville de Québec».
De ce montant, l'inspecteur stagiaire de Parcs Canada Charles Dubois juge qu'en date du 26 août 2011, 20,6 millions $ sont de «priorité un», c'est-à-dire que les interventions doivent être réalisées dans un délai de 12 à 24 mois. Une porte-parole chez Parcs Canada, Claudia Crépeault, indique que depuis 2011, Ottawa a injecté 3,6millions $ dans les murs qui ceinturent le Vieux-Québec et font sa renommée à travers le monde. Cela correspond à 17 % du montant suggéré par M. Dubois.
Le premier ministre Stephen Harper a depuis annoncé en grande pompe lors d'un passage dans la Capitale-Nationale en décembre dernier que son gouvernement investissait dans les fortifications 30 millions $, soit plus de 80 % des fonds jugés nécessaires en 2011. Les travaux doivent s'échelonner jusqu'en 2020.
Selon le directeur de l'unité de gestion de Québec chez Parcs Canada, Hugues Michaud, l'organisation a entamé depuis 2008, avec la réfection de la terrasse Dufferin, ses plus importantes interventions sur le site patrimonial depuis les années 1970, et ce, grâce à des budgets «spéciaux». L'entretien est quant à lui assuré grâce à des investissements récurrents. «Ça nous donne un coup de main pour reprendre, je ne dirais pas un certain retard, mais travailler au niveau des éléments prioritaires», explique-t-il au sujet des 30 millions $ récemment débloqués.
Du simple au double
Le rapport qui fournit les résultats des inspections réalisées depuis 1992 révèle que la surface des murs devant être démontée et remontée demeure sensiblement la même, soit autour de 2 %, et ce, jusqu'en 2002. En 2003, celle-ci atteint un record de 3,8 %. Neuf ans plus tard, soit en 2011, elle passe à 8,7 %, soit plus du double que lors de la précédente inspection.
Celui qui l'a réalisé, Charles Dubois, semble avoir une explication à ce sujet. «On remarque que les sections de mur ayant un grand besoin d'être rejointées dans les années antérieures doivent maintenant être démontées et remontées en grande partie. Cette dernière étant sept fois plus coûteuse, le rejointement des murs qui sont propices à de grandes infiltrations s'avère un bon investissement pour tous quand cette intervention est faite au bon moment», écrit-il dans le sommaire exécutif du document. Lire la suite.
Source: Le Soleil
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