Facebook bloque la presse australienne : ce qu’il faut savoir

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Le réseau social interdit aux éditeurs australiens de publier et de partager des articles d’actualité, en réaction à un projet de loi visant à obliger les plateformes numériques à rémunérer les médias en échange de leurs contenus.   

Pourquoi Facebook va restreindre le partage d’articles d’actualités en Australie ?

Dans un communiqué publié le mercredi 17 février, Facebook a annoncé qu’il s’apprête à interdire aux éditeurs et aux personnes vivant en Australie « de partager ou de visionner du contenu d’actualités australien et international ». Par cette décision, Facebook entend contester le « code de conduite », un projet de loi lancé par le gouvernement australien visant à forcer les géants de la tech à respecter les droits voisins. L’objectif : obliger les plateformes sociales à négocier une rémunération pour les médias locaux en échange de la reprise de leurs contenus. Le réseau social, qui n’entend pas s’y conformer, a choisi la manière forte en décidant de bloquer purement et simplement le partage de ces articles.

« Le projet de loi comprend fondamentalement mal la relation entre notre plateforme et les éditeurs qui l’utilisent pour partager du contenu d’actualité. Cela nous a laissé face à un choix difficile : tenter de se conformer à une loi qui ignore les réalités de cette relation, ou arrêter d’autoriser le contenu d’actualité sur nos services en Australie. Le cœur lourd, nous choisissons ce dernier », explique William Easton, directeur général de Facebook Australie et Nouvelle-Zélande.

Un projet de loi qui pénalise Facebook « pour le contenu qu’il n’a pas pris ni demandé »

Pour justifier cette décision lourde de conséquences, la filiale du groupe dénonce l’acharnement de ce projet de loi à l’encontre des entreprises technologiques américaines, et notamment « la manière dont elles tirent parti du contenu d’actualité sur leurs services ». Selon Facebook, son fonctionnement actuel favoriserait pourtant les éditeurs : 5,1 milliards de références gratuites à des médias australiens ont été réalisées en 2019 pour une valeur estimée à 407 millions de dollars australiens. Du côté du réseau social, « le gain commercial des actualités est minime » et représenterait « moins de 4 % du contenu que les internautes voient dans leur fil d’actualité ». En dépit de nombreux échanges avec le gouvernement local, la plateforme prétend que le projet de loi « cherche à pénaliser Facebook pour le contenu qu’il n’a pas pris ni demandé ».

Le réseau social renonce à lancer Facebook News en Australie

Dans son argumentaire, Facebook ajoute qu’il était également prêt à lancer Facebook News en Australie, ce qui aurait permis d’augmenter ses investissements en faveur des éditeurs locaux. Le projet de loi du gouvernement australien remet ainsi en question ce lancement.

« Cette législation crée un précédent où le gouvernement décide qui conclut ces accords sur le contenu des actualités et, en fin de compte, combien la partie qui reçoit déjà de la valeur du service gratuit est payée. Nous allons maintenant donner la priorité aux investissements dans d’autres pays », poursuit le directeur général de Facebook Australie et Nouvelle-Zélande.

Les impacts de cette décision sur les éditeurs australiens de Facebook

Concrètement, les médias et les agences de presse seront désormais interdites de publier des liens vers des articles d’information, de partager ou de consulter du contenu d’actualités australiennes mais aussi internationales sur Facebook. La publication d’articles ainsi que le partage de posts issus de pages de médias australiens sera lui aussi fortement restreint.

Le groupe détaille pour chaque type de profil les conséquences engendrées par sa décision :

Pour les éditeurs australiens : le partage et la publication de contenu sur les pages Facebook leur sont interdits, l’accès à certaines fonctionnalités depuis leur page, comme Creator Studio, les outils analytics ou encore CrowdTangle, reste autorisé,

Pour les éditeurs internationaux : la publication de contenu d’actualité sur Facebook reste possible, mais les liens et les posts partagés ne seront plus accessibles aux utilisateurs australiens,

Pour les utilisateurs australiens de Facebook : la publication ou encore le partage de contenus d’actualités australiennes ou internationales, mais aussi les posts issus de pages de médias australiens et internationaux leur sont interdits,

Pour les utilisateurs internationaux de Facebook : la publication et le partage d’articles ainsi que du contenu de pages de médias australiens sont interdits.

Comment mettre en place de telles restrictions ?

Pour que les interdictions et limitations de publications et de partages soient effectives auprès des éditeurs mais aussi de la communauté de Facebook en Australie et à l’international, le groupe explique qu’il va utiliser « une combinaison de technologies », sans en préciser les contours. Des « processus » seront également mis en place afin d’« examiner tout contenu qui a été supprimé par inadvertance », poursuit le directeur général de Facebook Australie et Nouvelle-Zélande.

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Source: BDM

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