Étude pancanadienne portant sur la croissance des locations d'appartements entiers gérés par des hôtes détenant plusieurs unités

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Impact sur l’industrie hôtelière québécoise. La location d’appartements entiers détenus par des hôtes de plusieurs unités de logement connait depuis quelques années une croissance exponentielle. Les locations liées à cette catégorie dépassent largement celles attribuables au réel partage de logement où le propriétaire est présent pendant le séjour de l’invité. Dans les faits, seulement 17% des revenus totaux d’Airbnb sur l’ensemble du Canada proviennent de la location d’unités appartenant à des individus qui partagent leur hébergement alors que 80% des revenus sont issus de location où l’hôte n’est pas présent.  C’est la grande conclusion qui ressort de l’étude réalisée par l’Association des hôtels du Canada (AHC)  en partenariat avec l’Association Hôtellerie Québec (AHQ) dont les résultats sont dévoilés.

Sur la photo de gauche à droite : Xavier Gret, dg à l'AHQ, Susie Grynol, dg à HAC, Tony Elenis de l'Association des hôtels et restaurants de l'Ontario et Jason Trottier du Regroupement des hôtels de l'Outaouais et dg du Four Points Sheraton Gatineau

Cette étude, intitulée An Overview of Airbnb and the Hotel Sector in Canada: A Focus on Hosts with Multiple Units(Vue d’ensemble d’Airbnb et du secteur de l’hôtellerie au Canada - Un regard sur les gestionnaires de multiples logements), dresse un portrait complet de la situation pour chacun des 11 marchés-clé canadiens en évaluant l’impact de la location à court terme sur le secteur de l’hôtellerie.  Pour notre province, l’étude s’est concentrée sur les villes de Montréal, de Québec et la région d’Ottawa/Gatineau. Une attention particulière a été portée sur la plateforme de distribution Airbnb qui constitue l’outil le plus fréquemment utilisé par les propriétaires d’appartements en location court terme au Canada.

« Les conclusions de cette étude démontrent clairement que les hôtes détenant ou gérant plusieurs unités d’hébergement entières en location est la catégorie dont la croissance est actuellement la plus rapide en termes de nombre de propriétaires, nombre d’unités détenues et revenus générés au cours des deux dernières années », affirme Xavier Gret, directeur général de l’AHQ et membre du conseil d’administration de AHC. « Ceci confirme qu’une large proportion des revenus de location faits sur les outils de distribution tels que Airbnb sont générés par des hôtes d’unités entières et multiples en location.  Il ne s’agit pas ici de particuliers qui effectuent des locations occasionnelles  dans le cadre d’une économie de partage. »

Au cours des deux dernières années, la performance d’Airbnb pour la ville de Montréal s’est accrue significativement en passant de 13,5 % à près de 20 % alors qu’elle est passée de 5,6 % à 8,7% pour la ville de Québec et de 4,6 % à 8,1% pour la région d’Ottawa-Gatineau. Cette plateforme qui a débuté ses activités dans le but de permettre à des individus de louer leur propriété, en tout ou en partie, de manière occasionnelle, s’est rapidement transformée en outil de distribution pour des hôtes de plusieurs unités d’hébergement

« Un exploitant commercial est un terme non officiel que nous utilisons pour décrire le phénomène qui se produit au cours duquel deux logements complets ou plus sont loués de façon continue », a ajouté monsieur Gret. « De façon très efficace, ces exploitants gèrent illégalement des hôtels dans des quartiers résidentiels. Cette activité commerciale non réglementée a donné lieu à des conséquences non souhaitées, y compris la perte de logements abordables, l’augmentation des perturbations dans les collectivités et un risque potentiel pour les clients, car les normes de santé et de sécurité ne sont pas toujours en place ».

L’ÉTUDE DÉMONTRE LES RÉSULTATS SPÉCIFIQUES SUIVANTS POUR MONTRÉAL, QUÉBEC ET OTTAWA/GATINEAU :

  • 87 % des revenus d’Airbnb sont générés par la location de logements entiers à Montréal  alors qu’ils représentent  81 % des revenus pour la ville de Québec et 78% pour Ottawa-Gatineau ;
  • Depuis deux ans, les revenus générés par les locations d’unités entières détenues par un même gestionnaire se sont accrues de  112 %  à  Montréal  pour un total de 37 millions $.  Pour la ville de Québec, on parle d’une croissance de 70 % et d’un revenu total de  3,8 millions $. Pour la région d’Ottawa-Gatineau, on a vu une croissance de 142 % pour des revenus de 3,6 millions $;
  • 32 % des unités en location à Montréal ont été louées pour plus de 90 jours sur 12 mois, correspondant à 75 % des revenus pour Airbnb.  Pour la ville de Québec, on parle de 29% des unités en location pour la même période, correspondant à 65 % des revenus, à Ottawa-Gatineau, on dénombre 27% des unités en location, correspondant à 66 % des revenus ;
  • Le secteur de l’hôtellerie à Montréal regroupe approximativement 11 300 emplois comparativement à Airbnb qui embauche 211 personnes.  Pour la ville de Québec, on parle de 4300 emplois liés à l’hôtellerie contre une douzaine d’emplois liés à Airbnb. La région d’Ottawa-Gatineau compte approximativement 5 600 emplois directs liés à l’industrie hôtelière alors que 28 emplois sont liés à Airbnb.

Les lois et règlements existants au Canada ne sont pas conçus pour l’économie de partage du XXIe siècle et, en retour, ont permis à de nouveaux venus tels qu’Airbnb et d’autres plateformes semblables d’exploiter des échappatoires fiscales, et d’éviter de se conformer aux responsabilités d’affaires normalement liées à l’activité commerciale. Ces lois et règlements doivent être mis à jour afin que toutes les entreprises qui exercent leurs activités dans le secteur de l’hébergement soient sur un pied d’égalité.

« Au Québec, nous avons toutefois l’avantage d’avoir la loi 67 portant sur l’hébergement illégal, rappelle Xavier Gret.  Toutefois, cette loi doit aller encore plus loin et nous avons récemment mis sur pied un comité de travail afin de proposer de nouvelles adaptations à la loi pour améliorer l’équité pour toute l’industrie hôtelière. »

À Montréal et à Québec, on estime que les ventes liées au secteur de l’hôtellerie représentent respectivement 184 millions $ et 70 millions en taxes et redevances.  En utilisant le même calcul pour les locations Airbnb, on parle d’un potentiel estimé à 18 millions pour Montréal et à 2,3 millions $ pour Québec. En ce qui concerne la région Ottawa-Gatineau, on estime les taxes et redevances en lien avec l’hôtellerie à 76 millions $.  L’application des taxes au volume de ventes d’Airbnb représente un montant de 2,3 millions $. Il est toutefois important de noter que la récente entente conclue entre le gouvernement du Québec et Airbnb permettra de récupérer une bonne partie des revenus de taxes.

Toutes les entreprises de locations d’hébergement commercial devraient être soumises aux mêmes règles et règlements lorsqu’on parle du même type de commerce. 

« L’industrie de l’hébergement traditionnel est favorable à la concurrence et est prête à livrer concurrence sur la qualité, l’expérience et le prix; mais les règles du jeu doivent être appliquées uniformément pour tous les joueurs »,  conclut Xavier Gret. « Pour être clairs, nous ne sommes pas opposés à ce qu’une personne utilise une plateforme de partage de logement et loue une chambre dans son habitation pour lui permettre de joindre les deux bouts. Ce à quoi nous nous opposons est que des exploitants commerciaux soient autorisés à agir en tant qu’hôteliers sans avoir les mêmes responsabilités quant aux taxes et aux redevances, aux normes de santé et sécurité, aux licences d’exploitation, à l’assurance et à l’accessibilité. C’est une question d’équité – ces lois et règlements doivent être respectés par toute personne gérant une exploitation commerciale ».

Pour plus d’information et consulter le rapport complet, nous vous invitons à visiter le site FairRules.

Source: Association des Hôtels du Canada


À propos de l'Association Hôtellerie Québec 

L’AHQ est le seul regroupement représentatif des établissements hôteliers classifiés du Québec. Elle rassemble également les gîtes, les résidences de tourisme et autres catégories qui souhaitent joindre ses rangs. Elle a comme mandats de les représenter, de leur offrir des services, de défendre les intérêts collectifs et de fournir des moyens et outils permettant d’améliorer la compétitivité du parc hôtelier québécois.

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