Entrevue Yves Juneau - L’aide gouvernementale : une bouée de sauvetage pour les stations de ski, par Sylvie Garcia

Sans les subventions des différents paliers gouvernementaux, plusieurs stations de ski auraient pu fermer définitivement, selon le président-directeur général de l’Association des stations de ski du Québec (ASSQ), monsieur Yves Juneau. Le rôle de l’ASSQ a été d’informer, de rendre accessibles les documents requis pour effectuer les demandes d’aide financière, d’offrir des webinaires de formation et un soutien de tous les instants à ses membres. « Nous avons fourni aux stations un coffre à outils. Ces demandes ne sont pas simples à compléter. Une fois la première demande d’aide déposée, c’est beaucoup plus facile ensuite pour les renouvellements », précise Monsieur Juneau.

LES PROGRAMMES QUI ONT FAIT LA DIFFÉRENCE

Parmi les différents programmes d’aide, vient en tête de liste la subvention salariale de 75 % du gouvernement fédéral. À son sujet, Monsieur Juneau affirme : « Cette subvention a littéralement été notre bouée de sauvetage. Ce programme a permis à 95 % de nos 75 stations de finir la saison 2020-2021 avec un bilan positif, et ce, malgré des pertes de leur chiffre d’affaires de 22,5 %. » Grâce à cette aide, les stations ont pu rappeler leur personnel. La rétention des travailleurs spécialisés est vitale dans ce secteur d’activités. Notamment, les postes liés à l’entretien des pistes, à la fabrication de neige, ainsi que ceux des mécaniciens certifiés et des opérateurs d’équipements. En plus de leurs compétences, ces travailleurs sont des gens qui aiment travailler à l’extérieur, même dans des conditions météo difficiles, et apprécient la collégialité et l’esprit d’entraide des gens de montagne. Ils ont une valeur inestimable et il aurait été catastrophique pour les stations de les perdre.

« Je tiens aussi à souligner l’appui de la ministre du Tourisme du Québec, madame Caroline Proulx, qui a su bien représenter les intérêts de notre secteur afin que les stations de ski demeurent ouvertes pour la saison », précise le président de l’ASSQ. De plus, une subvention du gouvernement provincial pour la création de postes de préventionnistes a permis la réaffectation de plusieurs travailleurs. Les stations ont pu garder à l’emploi le personnel des services fermés en raison de la pandémie, comme les écoles de ski ou la restauration, en leur offrant ces nouveaux postes. Après une formation, leurs fonctions consistaient à assurer le respect des mesures sanitaires : port du masque, désinfection des mains, maintien de la distanciation sociale, gestion de l’achalandage des aires de repos intérieures, etc. Les mesures ont d’ailleurs été accrues cette saison avec l’ajout de la vérification du passeport vaccinal. Les représentations de l’ASSQ auprès du ministère de l’Éducation, afin d’obtenir de l’aide dans ce domaine, ont été entendues. Le personnel, qui autrement se serait retrouvé au chômage, a été redéployé pour occuper cette nouvelle fonction. 20 stations se sont prévalues de ce programme et se sont partagé une enveloppe de 48 000$. Une aide du gouvernement pour l’adaptation aux normes sanitaires était aussi disponible pour l’achat d’équipements sanitaires à usages multiples. Également, via l’Entente de partenariat régional en tourisme (EPRT) administré par les Associations touristiques régionales (ATR), il a été possible pour certaines stations d’obtenir un soutien financier pour des améliorations technologiques telles que l’acquisition d’un système de vente en ligne sans contact.

EN CONCLUSION

La combinaison de ces programmes d’aide de tous les paliers gouvernementaux a fait toute la différence pour la saison 2020-2021, et ce, malgré une capacité d’accueil réduite et l’absence de la clientèle hors Québec (environ 20 % de l’achalandage, dont 14 % de l’Ontario en temps normal). « L’ASSQ demeure confiante pour la saison 2021-20222. L’annonce de la prolongation jusqu’au 7 mai 2022 de la subvention salariale, l’engouement grandissant des Québécois pour le ski qui se traduit par une hausse des abonnements de saison et de meilleures conditions météo que l’année dernière nous permettent d’envisager la saison avec optimisme », conclut monsieur Juneau.

À lire aussi : Bilan complet de la saison de ski 2020-2021: une saison prisée des skieurs, mais des résultats financiers grandement impactés par la pandémie