En mal de touristes : entrevue avec le ministre Bérubé

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Le tourisme est l’une des plus importantes sources de création de richesse et d’emplois. En dépit de la crise économique en Europe et aux États-Unis, le nombre de touristes dans le monde a franchi pour la première fois le cap du milliard en 2012. L’OMT prévoit une croissance annuelle de 3,3 % d’ici 2030, ce qui représente une hausse de 860 millions de voyageurs. Mais le Québec ne parvient pas à profiter de ce boum. Les touristes américains le boudent depuis plus d’une décennie, et le nombre de visiteurs d’outre-mer, en faible hausse de 2006 à 2011, n’arrive pas à compenser cette désaffection. Même les Québécois, qui constituent 90 % du marché, se désintéressent de plus en plus de leur coin de pays.  

En 2010, le gouvernement libéral a formé un comité dirigé par Gilbert Rozon, président fondateur du Groupe Juste pour rire, afin que celui-ci propose des mesures concrètes pour stimuler l’industrie. Québec a annoncé l’an dernier son Plan de développement de l’industrie touristique. Il se donne jusqu’en 2020 pour accroître de 7 millions le nombre de visiteurs annuels (ils étaient 28 millions en 2011). L’actualité a rencontré le ministre délégué au Tourisme, le député de Matane-Matapédia, Pascal Bérubé, qui terminera en septembre sa première année à la tête de ce ministère.

Pour quelle raison le Québec n’arrive-t-il pas à prendre sa place sur l’échiquier mondial du tourisme ?

Faute d’investissement, notre offre est devenue moins attrayante. Le gouvernement libéral a trop tardé à mettre en place les réformes nécessaires, et les outils de financement étaient mal adaptés à notre industrie touristique. Notre gouvernement vient de créer deux programmes : le programme d’appui au développement touristique, doté d’une enveloppe de 85 millions en prêts et garanties de prêts, et le Fonds tourisme PME, qui a pour but de stimuler l’investissement des PME touristiques, avec une capitalisation de 5 millions. La balle est maintenant dans le camp des promoteurs : les leviers financiers sont là, on attend vos projets. Notre rôle est d’accompagner les promoteurs, pas de lancer des attractions touristiques.

Autre problème : l’absence de liaisons directes de Montréal vers l’Asie, région connaissant la plus forte croissance du nombre de voyageurs. Comment convaincre les Asiatiques de visiter Montréal, puis la Gaspésie, lorsque leur avion atterrit à Toronto, Calgary ou Vancouver ? Les liaisons directes sont le nerf de la guerre. Je veux interpeller les compagnies aériennes à ce sujet. La solution ne passe pas uniquement par Air Canada.

Le nombre de visiteurs en provenance des États-Unis, principal marché hors du Québec, diminue sans cesse. Comment expliquer cela ?

Pour la promotion aux États-Unis, le Québec doit travailler avec la Commission canadienne du tourisme. Or, cette société d’État fédérale a réduit considérablement ses investissements en promotion depuis quelques années. En conséquence, le Canada, qui se classait au 9rang des destinations mondiales en 1990, a dégringolé au 15rang en 2010.

Depuis 2009, les autorités canadiennes ont empiré la situation en exigeant un visa pour les visiteurs mexicains, qui raffolent du tourisme hivernal. Cette mesure a eu des effets dévastateurs : leur nombre a chuté, passant de 89 000 en 2009 à 33 000 en 2011.

À lire, l'entrevue complète de Simon Diotte.

Source : L'Actualité

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