Déclin du tourisme américain au Québec : quelles solutions?
Le Québec doit rapidement attirer davantage de touristes américains et profiter de la reprise économique aux États-Unis, alors que la province fait face à des défis budgétaires importants, tranchent plusieurs acteurs touristiques. Trois-cent représentants de l'industrie touristique québécoise étaient rassemblés, mardi à Laval, afin de trouver des pistes de solution pour «reconquérir le marché américain». Il y a dix ans, 900 000 Américains de plus visitaient le Québec annuellement. Voici des extraits de l'article publié dans La Presse par le journaliste Étienne Fortin-Gauthier qui résume bien les discussions des Assises.
Qualifiée de «décennie perdue» par certains, les dernières années n'ont pas non plus permis de charmer une nouvelle clientèle américaine. Le temps est venu de changer de stratégies, affirment plusieurs intervenants. Gilbert Rozon, président et fondateur de Juste pour Rire, a assisté aux discussions. Il s'attriste de voir que l'industrie touristique d'ici ne connaît pas une croissance aussi importante qu'ailleurs sur la planète. «On a perdu les Américains, en raison notamment de la parité du dollar, du coût de l'essence et des questions de sécurité. Mais on est capable de renverser la vapeur. Moi, je pense que ça passe par le marketing, mais aussi par un accueil extraordinaire, alors que l'on compétitionne avec 500 destinations dans le monde», a soutenu l'organisateur du festival Juste pour rire.
Moins d'Américains visitent le Québec et les Québécois vont davantage à l'étranger et en plus grand nombre, rapporte Yan Hamel, président de l'Association québécoise de l'industrie touristique. «Notre balance touristique a atteint un déficit de 3,13 milliards $ en 2012. C'est très préoccupant. Nous n'attirons pas suffisament de clientèle internationale. Il faut mettre en marché notre destination d'une meilleure façon», a-t-il affirmé.
C'est le bon moment pour courtiser les Américains, selon Pedro Antunes, directeur général et économiste en chef adjoint du Conference Board du Canada. «L'économie mondiale devrait se renforcer en 2014. La croissance aux États-Unis est importante et c'est le bon moment pour conquérir ce marché», a-t-il indiqué aux décideurs touristiques de la province.
La Presse Canadienne a d'ailleurs appris qu'une nouvelle campagne publicitaire est présentement lancée aux États-Unis avec l'objectif d'attirer les touristes américains à temps pour la saison estivale. Le coût de cette campagne de marketing est de 1,1 million $. Le caractère distinctif du Québec est mis de l'avant dans ces publicités, alors que les festivals extérieurs, la gastronomie québécoise, le fait français...et même les restaurants «apportez votre vin» trouvent une place dans ces nouvelles capsules.
Assermentée il y a à peine quinze jours, la nouvelle ministre du Tourisme, Dominique Vien, s'est faite interpellée par le secteur pour que son ministère ne subisse pas des coupes à l'occasion du budget à être déposé en juin. Sans vouloir s'avancer sur la question, elle a envoyé un message clair aux acteurs du secteur. «J'ai aussi le mandat de représenter les contribuables du Québec. Vous savez que nous sommes dans une situation budgétaire précaire. L'atteinte de l'équilibre budgétaire pour 2015-2016, ce n'est pas une option, c'est une obligation. Ça va demander des efforts que nous ferons de façon intelligente», a dit Mme Vien.
Pour le président de l'Association québécoise de l'industrie touristique, le tourisme ne doit pas être considéré comme une dépense, mais bien comme un levier économique. «Le tourisme est un investissement. Notre industrie génère 12 milliards de recettes et 3 milliards retombent directement dans les coffres de l'État. Si le tourisme va bien, les finances publiques se portent mieux», a souligné Yan Hamel.
Outre une meilleure coordination des efforts entre les régions touristiques de la province, le ministère du Tourisme planche aussi sur une plus grande collaboration avec...le ministère du Tourisme de l'Ontario. «La notoriété du Québec au sud de New York est très basse. Nous voudrions travailler avec l'Ontario pour faire connaître notre région commune», a indiqué Marc Croteau, Sous-ministre associé du ministère du Tourisme.
Source : La Presse
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