Connaissez-vous vraiment vos milléniaux?
En quête d’un plaisir sans fin et d’une place dans la société, tiraillés entre un désir fou de consommer et une vision alarmiste des enjeux écologiques, les milléniaux semblent défier l’époque actuelle. Le président de la maison de sondage CROP, Alain Giguère, dresse le portrait de cette génération, afin que ceux qui veulent s’adresser à elle la connaissent un peu mieux.
Il ne se passe pas une semaine sans qu’un collègue, un client, un ami ou une publication viennent m’élaborer une théorie sur les milléniaux et sur comment ils sont en train de changer le monde! Ils représentent selon plusieurs une génération unique, un phénomène culturel historique, des porteurs de valeurs d’une singularité sans précédent. Un peu comme si on avait oublié Woodstock! (Vous me direz que c’est de mon âge).
Devant l’avalanche de ces commentaires épars, j’ai senti l’envie de faire le point sur cette génération. CROP mesure annuellement une centaine de valeurs et de cordes sensibles, ce qui me permet quand même de contribuer au diagnostic collectif que tous portent sur ce groupe d’âge.
UNE QUESTION D’ÂGE OU DE GÉNÉRATION?
Techniquement, on s’entend habituellement qu’il s’agit des jeunes âgés de moins de 35 ans. On aime les chiffres ronds dans mon métier; en fait, ils ont entre 15 et 37 ans parce que l’on désigne habituellement les gens nés entre 1982 et 2004 comme étant les milléniaux.
Mais dire qu’ils représentent une génération ayant des valeurs radicalement différentes des précédentes, c’est peut-être un peu exagéré, parce que les jeunes sont d’abord et avant tout… des jeunes! Nos études nous démontrent qu’une grande partie de leur particularisme leur vient du fait qu’ils sont dans la fleur de l’âge et qu’à toutes les époques récentes, les jeunes se sont radicalement distingués de leurs parents.
L’HÉDONISME ET LA QUÊTE DE STATUT
Les deux types de motivations sur lesquelles les milléniaux se distinguent radicalement des gens plus âgés sont certainement leur quête de plaisir, qui passe avant tout sens des obligations, et leur besoin de devenir quelqu’un dans la société, quitte à s’opposer à leurs parents, aux gens plus âgés et aux institutions (d’où ma référence au festival de Woodstock au début de ce texte, lequel fut selon moi une célébration unique d’hédonisme et de contre-culture pour la jeunesse de cette époque).
Source: L'actualité
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