Comment réduire les effets de la saisonnalité

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Le Québec est-il une destination touristique 4 saisons? La fréquentation hivernale demeure marginale par rapport aux autres périodes de l'année. Le développement de l’offre et des astuces marketing peuvent contribuer à attirer les voyageurs en dehors de l’été.

À l’occasion de la conférence intitulée The Future of Winter Tourism, qui s’est déroulée à Rovaniemi, dans la Laponie finlandaise, M. Antti Honkanen de l’University of Lapland a présenté son étude sur la saisonnalité. En voici un aperçu, suivi de la situation au Québec ainsi que de quelques astuces pour atténuer les effets de la saisonnalité pour les entreprises touristiques.

LES HAUTS ET LES BAS DE LA SAISONNALITÉ

La saisonnalité, cette fluctuation des flux touristiques qui correspond à une ou des saisons, est habituellement cyclique. Comme l’indique le chercheur Antti Honkanen, il existe deux grandes familles de causes de la saisonnalité en tourisme : les facteurs climatiques et institutionnels. Dans le premier cas, on parle de causes associées à la nature, soit les saisons, le climat. La seconde cause est plutôt le résultat de décisions humaines comme le calendrier scolaire et les jours fériés.

On observe plusieurs conséquences négatives à la saisonnalité dans le secteur touristique, dont :

  • La sous-utilisation des infrastructures d’accueil en période creuse;
  • La congestion routière et les files d’attente en saison haute;
  • Les difficultés de recrutement vu l’irrégularité des emplois;
  • La qualité du service ou du produit mis en péril.

Après la haute saison, le ralentissement permet néanmoins un moment de récupération pour la communauté et les travailleurs, mais aussi pour la nature et les sites touristiques.

Certaines destinations voient leurs flux touristiques s’organiser principalement autour d’une ou deux périodes dans l’année. Le cas illustré par M. Honkanen, celui de Rovaniemi, implique deux périodes d’achalandage : de décembre à mars puis de juin à août. L’image ci-dessous illustre l’évolution de la situation de 1995 (courbe verte) à 2016 (courbe bleue). On remarque qu’en 1995, la destination enregistrait un seul sommet de fréquentation, soit en été. La situation est tout autre aujourd’hui avec des pointes hivernales qui dépassent celles des mois d’été. La destination s’est beaucoup développée au cours des dernières années en misant notamment sur le tourisme hivernal.

LE QUÉBEC : UNE DESTINATION ESTIVALE?

La fréquentation touristique du Québec en 2014 — données disponibles les plus récentes — se décline de la façon suivante :

  • plus du tiers (35 %) des visites se déroulent durant les mois de juillet, août et septembre (3e trimestre);
  • le quart (25 %) se produisent d’octobre à décembre (4e trimestre);
  • un peu moins du quart (23 %) se déroulent au printemps, d’avril à juin (2e trimestre;
  • quelque 17 % des visites ont lieu de janvier à mars (1er trimestre).

On constate qu’au fil des années, la saisonnalité au Québec s’est atténuée. Entre 2000 et 2014, la part des visites concentrées au 3e trimestre (juillet, août et septembre) a baissé de six points de pourcentage au bénéfice des 1er et 4e trimestres (voir les graphiques 2 et 3).

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Source: Réseau Veille Tourisme