Comment ne pas dilapider les millions $$ en tourisme durable?, par Jean-Michel Perron

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Nous avons la chance de pouvoir compter sur des sommes appréciables dédiées à notre transition durable, autant de la part du gouvernement du Canada (DEC) que du Québec via ses programmes en tourisme tels que Destination durable et action concertée (10 M$) géré par le FAQDD ou les fonds gérés par MT Lab.

Mais le modèle de procéder uniquement par «appel de projets» comporte le risque de passer à côté d’actions nécessaires pour l’ensemble de nos entreprises et de nos destinations. Trois exemples?

  • Une application simple  permettant à chacune de nos entreprises de se faire un autodiagnostic de son empreinte carbone et ainsi suivre sa progression (la décarbonisation étant la priorité des priorités) dans les prochaines années.
  • Un calculateur de la capacité de support des milieux (autant en  milieu naturel qu’urbain). Pour la qualité de l’expérience client, pour le respect des résidents et de la biodiversité. Cet enjeu majeur, dont je traiterai sous peu plus en détails, sera dans l’agenda futur/proche de multiples entreprises et destinations.
  • Une certification nationale québécoise en TD, reconnue par l’organisme GSTC qui «certifie» les certifications en TD crédibles de la planète. Les voyageurs ne se retrouvent pas actuellement dans les multiples bonnes et moins bonnes certifications/labels du tourisme durable. Nous sommes dans le paradis de l’écoblanchiment  et les PMEs réellement durables sont ainsi pénalisées. Ayons un tronc commun pour nos entreprises avec de bonnes pratiques, tout en reconnaissant officiellement les certifications sérieuses que les entreprises souhaitent en plus utiliser. C’est le modèle du tourisme finlandais depuis 2 ans et ça fonctionne.

Par ailleurs, pour ces programmes d’appels à projets, les fonds publics ainsi accordés devraient l’être sous deux conditions minimales:

  1. Un accès ouvert à travers le Québec aux solutions développées grâce aux subventions reçues par des destinations ou des OBNL en évitant de subventionner des doublons.
  2. Un remboursement de la subvention par les PMEs à but lucratif qui auront développé des solutions/services rentables grâce à une contribution de l’État.

Soyons performants et imputables individuellement/collectivement du support de l’État.

 

Jean-Michel Perron